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Ma vie en zone Kiwi

1 avril 2018

I did it !

Article édité juste en-dessous du texte de dimanche !

 

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Les gens ! J'ai vaincu ! Je suis venue à bout du Tongariro Crossing !

 

Rah, qu'est-ce que je l'attendais, le moment où je pourrai poster ça...

 

Est-ce que ça m'a tuée ? Visiblement non puisqu'il est minuit passé chez moi et que je suis toujours là à finir de publier... Mais on reparlera de mes courbatures demain, sans doute.

 

Je ne vais certainement pas me la raconter en disant que c'était trop simple mais, je m'étais tellement imaginé la randonnée la plus hard de la terre que, finalement, c'était moins dur que ce à quoi je m'étais attendue. D'autant plus que j'ai pu m'appuyer sur un guide absolument super, ce qui aide clairement.

 

Voilà, après ce message de pure auto-satisfaction, je vais me coucher. J'éditerai demain ou après-demain avec les photos et un peu plus de texte (revenez donc voir plus tard pour profiter des paysages, du coup parce qu'il n'y aura pas de nouvelle alerte vu que ce sera un message déjà existant).

 

En attendant, il y a un vrai article juste en-dessous, publié il y a quelques minutes et racontant la semaine passée, entre Steward Island et mon retour sur l'île du nord.

 

Joyeuses fêtes de Pâques !

 

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Oui, oui, je sais, j’avais dit « demain ou après-demain » et on est « après-après-demain… »

 

Allons-y !

 

Samedi 31 mars, nous nous sommes levés de beaucoup trop bonne heure car le départ Stray de Wellington se faisait à 6H30… Le bus faisait dans la journée la route jusqu’à Auckland mais s’arrêtait en chemin au parc national du Tongariro. Je ne sais pas si c’est volontaire mais cela permet à pas mal de gens qui n’ont pas pu faire le Crossing à l’aller de retenter leur chance au retour. Qui plus est, ça a coupé le trajet de Wellington à Auckland en deux pour moi et ça, c’est pas du luxe car c’est interminable.

 

J’avais réservé dans la même auberge où j’avais séjourné un mois plus tôt avec C et W : les managers sont très sympas et, en plus, on peut avoir une chambre individuelle au prix d’un lit dans un dortoir habituellement, ce serait bête de cracher dessus.

 

Dans la série « j’ai quand même toujours de la chance, c’est presque louche », une autre fille de Stray descendait au même endroit et séjournait dans la même auberge et, franchement, heureusement ! Je ne sais pas comment j’aurais parcouru les quinze minutes de marche qui séparait l’arrêt de l’auberge, dans un lieu quasiment désert, avec toutes mes affaires ainsi que ma canne et mes courses pour manger (pas pour le poids que ça fait à porter mais parce que, tenir un GPS dans ces conditions, j’ai déjà essayé et ça n’a jamais été un succès…)

 

Bref, ça m’a fait plaisir de revenir parce qu’ils avaient été adorables la dernière fois (et puis, ne pas avoir besoin de reprendre tous ses repères, ça devient presque un luxe…) J’ai passé l’après-midi à rédiger le précédent article (avec moins d’efficacité que prévue donc ça a débordé dans la soirée…)

 

A 18H30, Terry, mon guide du lendemain, est passé à l’auberge pour faire connaissance avec moi et qu’on se mette d’accord sur l’heure où il viendrait me chercher. Ouf, personne n’allait me dire qu’il y avait eu un malentendu, cette fois ! C’était, finalement, le tout premier guide que j’avais repéré sur internet qui aura été le bon (malheureusement je m’y étais prise trop tard la dernière fois et il n’était pas disponible). C’était assez rigolo car, il n’avait jamais guidé de personnes aveugles et, là, il avait eu deux demandes similaires coup sur coup. Etant donné que l’autre fille n’était disponible que le 31 mars et que de mon côté j’étais plus flexible, elle a été la première et moi la seconde.

 

Rendez-vous a donc été fixé pour le lendemain matin, Terry viendrait me chercher à 7H. Avec l’autre fille aveugle, m’a-t-il dit, ils avaient commencé à marcher à 8H et fini à 18H (mais elle n’était pas seule, elle était avec deux amis).

 

Avant d’aller me coucher, j’ai été organisée pour une fois et j’ai tout préparé, de sorte à ce que les choses aillent vite au réveil (je ne suis pas du matin, vous vous souvenez ?)

 

J’ai mal dormi parce que j’avais peur de rater l’alarme… Le très bon côté des choses c’est que, cette nuit-là, la Nouvelle-Zélande passait à l’heure d’hiver, par conséquent nous reculions d’une heure (gagner 1H de sommeil juste avant le Tongariro Crossing, j’ai trouvé ça bienvenue).

 

Le lendemain matin à 6H, j’étais au taquet, pour une fois. J’avais trop peu dormi mais j’étais sur—excitée, d’autant plus que la météo du jour s’annonçait particulièrement clémente (alors que la veille, il avait commencé à pleuvoir l’après-midi).

 

Terry est venu me chercher comme prévu à 7H et, durant la demi-heure de voiture qui nous séparait du début de la randonnée, nous avons pu faire plus ample connaissance. J’ai découvert quelqu’un de très ouvert, qui m’a raconté un tas d’histoire tout au long de la journée, bien sûr sur le Tongariro et sa géologie mais également sur sa vie et ses expériences en tant que guide, c’était passionnant. Qui plus est, il est drôle, ce qui ne gâche rien !

 

Je lui ai bien entendu confié mon téléphone portable pour les photos et c’était super car je n’avais pas besoin de lui demander régulièrement d’en prendre, il le faisait spontanément à chaque fois que l’on arrivait aux endroits clés tout en m’expliquant les paysages.

 

Le parc national du Tongariro figure au patrimoine mondial de l’UNESCO, sa renommée tient à la beauté et la diversité du parcours (il y a pas moins de cinq zones naturelles différentes sur seulement 19,4KM). Il s’agit d’un terrain volcanique : les lacs ont été formés suite à des éruptions volcaniques et il y a des volcans encore en activité avec plusieurs réveils par siècle.

 

Je vais essayer de vous faire un petit descriptif des différentes étapes.

 

La première partie est très plate, sur un sol rocailleux. C’est très facile, d’autant qu’il y a des endroits aménagés avec des planches en bois. Terry s’arrêtait de temps en temps pour me faire toucher la végétation, plutôt aride. Puis la végétation se fait de plus en plus rare et l’on chemine au milieu des roches volcaniques.

 

Ensuite, arrive la partie où ça grimpe et qui porte le doux nom de « Devil’s Staircase ». C’est ici, je crois, que se trouve plus spécifiquement le paysage qui a servi de décor au Mordor du seigneur des anneaux. Les marches sont nombreuses mais, si on y va tranquillement sans se mettre la pression et qu’on a assez d’eau pour pouvoir en prendre dès que le besoin s’en fait sentir, on parvient à ne pas s’épuiser plus que nécessaire je trouve. Puis on finit par arriver sur un sol plat et c’est le cratère sud que l’on va traverser.

 

Le sol est constitué essentiellement de sable et de rocailles, ces dernières ayant été déposées par les différentes éruptions volcaniques. Ça grimpe de nouveau après ça et c’est un passage assez venteux mais, en étant couvert et avec le fait que l’exercice est quand même physique, j’étais loin d’avoir froid. Il y a un ou deux passages un peu sportifs mais ce n’est pas long. Une fois en-haut, nous sommes au point culminant du Crossing et c’est le cratère rouge : sa couleur est liée à l’activité volcanique et, d’ailleurs, à cet endroit, une forte odeur de soufre m’a rappelé Rotorua. Cela signifie que c’est un volcan encore en activité et que des éruptions peuvent avoir lieu (la dernière s’est produite en 2012). Le cratère rouge, je crois, fait partie du Mont Ngauruhoe.

 

Ensuite, arrive la fameuse descente dont on m’avait tant parlée et que, par conséquent, je redoutais un peu. Mais, avec un bâton de marche dans une main et un guide expérimenté dans l’autre, j’étais clairement mieux équipée que la moyenne et, du coup, j’ai trouvé que ça passait très bien. En même temps, lors de toutes ces étapes où j’ai bien moins souffert que prévu, Terry a été formidablement encourageant et j’ai pu m’appuyer sur lui dans tous les sens du terme, ça m’a indéniablement rendue les choses plus faciles.

 

Cette fameuse descente se déroule sur le versant du volcan, à flanc de montagne. La théorie de Terry sur le fait que j’ai trouvé ça moins dur que ce que tout le monde m’avait dit (et je pense qu’il a raison), est que c’est le fait de voir où on est qui est impressionnant et provoque une forme de peur et donc, de l’incertitude et du manque de confiance. Après, le plus difficile c’est que ça glisse (donc merci le bâton de marche et la main de Terry) parce qu’il y a des tas de toutes petites roches volcaniques sous nos pieds… D’ailleurs, à un moment j’ai glissé et je suis tombée sur le côté et c’était incroyable car la terre était chaude ! Il y a même un endroit où Terry m’a fait asseoir à côté d’une roche et j’ai pu sentir de la fumée en sortir, c’était fou.

 

En bas, nous arrivons à ce qui s’appelle le cratère central où se trouvent les lacs émeraude. Leur couleur provient des minéraux et, là encore, l’eau fume légèrement. C’est dans ce décor que nous nous sommes arrêtés pour déjeuner sur les rochers : Terry se chargeait des sandwichs et ils étaient absolument délicieux, à peu près cent niveaux au-dessus des pique-niques que je me prépare… Ça semble dérisoire mais vous savez comme manger est important pour moi, à fortiori quand je fais du sport !

 

J’avais super faim mais, après ça, j’étais requinquée pour l’après-midi ! Nous sommes donc repartis, direction cette fois le lac bleu : c’est facile, il suffit d’avancer tout droit pour traverser le cratère central et son paysage désertique. La sortie du cratère central et l’arrivée au lac bleu marque le retour à la végétation après les paysages volcaniques et on découvre une vue sur le lac Rotoaira.

 

Donc, on longe la rive du lac et on continue sur le flanc du cratère pour rejoindre l’autre versant de la montagne. De là, quand il fait beau, on aperçoit le lac Taupo dont je vous avais parlé il y a longtemps ; le lac Taupo se trouve au nord du Tongariro et occupe, en fait, la caldera d’un ancien volcan.

 

A partir de là, on redescend doucement et on marche à nouveau au milieu des buissons jusqu’à un refuge alpin. Ça dure un moment mais c’est très facile et très agréable, avec de belles vues sur les alentours dont Terry me parlait en marchant. C’est un endroit où il n’y avait nul besoin d’être particulièrement prudent et j’ai donc pu libérer toute mon envie de marcher énergiquement.

 

La dernière étape après le refuge est sans doute la plus longue : absolument pas difficile mais vraiment longue, où on marche au milieu de la forêt un long moment. Ce n’est pas désagréable mais après les émotions de la journée, c’est moins spectaculaire et on finit par avoir envie d’arriver. Enfin, pour le coup, la végétation est bel et bien de retour !

 

Alors, je ne sais pas bien où couper pour les photos donc, je suis désolée si ce n’est pas très aéré pour vous mais je vais vous mettre toutes les photos à la suite : ça vous donnera une idée de la progression, comme ça.

 

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La photo devant le panneau du début a été prise à 7H40, celle devant le panneau de fin à 16H33. Autant dire que j’ai mis bien plus que les 7H du commun des mortels. Il me fallait clairement davantage de temps que les autres, en revanche je pense que j’aurai pu aller un peu plus vite, notamment sur la dernière partie où il y avait à nouveau des marches : Terry ralentissait spontanément mais c’était des marches vraiment régulières où j’aurais pu tracer. Enfin, je n’étais pas en compétition de toute façon et Terry a été absolument génial, faisant de cette journée un vrai bonheur à vivre.

 

Je me suis aidée du site Kiwipal pour vous décrire les différentes étapes car, honnêtement, j’étais concentrée sur les sensations de mon corps ce jour-là et, en voulant refaire le film après-coup, je me suis rendue compte que j’avais du mal à retracer toute la chronologie… Quelque part, j’aimerais presque le refaire un jour, maintenant que je sais à quoi m’attendre et que je n’aurais plus qu’à me concentrer sur les paysages.

 

Clairement, c’était plus facile que ce à quoi je m’attendais. Je n’ai eu aucune courbature le lendemain finalement et je n’ai eu aucun moment d’épuisement ou de découragement pendant la randonnée. Je pense que j’ai été dans des conditions vraiment idéales : la météo était au top (sans quoi ça aurait tout de suite rendue les choses beaucoup plus dures), j’avais un guide aux petits soins, un bâton de marche (je n’avais jamais expérimenté ça auparavant mais c’est vrai que c’est pas mal), je n’étais aucunement pressée par le temps (c’est même moi qui avais envie de speeder Terry parfois parce que j’avais besoin de dépenser mon énergie…) Mais, bien sûr, je pense que si on est pris dans un timing strict, ça peut être bien plus épuisant et je comprends qu’on puisse mal le vivre. Et puis, forcément, vu que je m’attendais à quelque chose qui allait potentiellement m’achever, je ne pouvais qu’être surprise dans le bon sens.

 

Merci Terry ! Et merci à tous ceux que j’ai rencontré tout au long de mon périple qui ont sincèrement croisé les doigts et touché du bois pour moi, parce que je leur avais fait part de ma forte envie de faire cette rando et de ma déception que ça n’ait pas marché la première fois.

 

Du coup, en rentrant en ce dimanche 1er avril, j’avais la pêche et je me suis occupée de finaliser le précédent article. Le lundi 2 avril, j’avais dit que je répondrais à vos messages et, attendu que je n’avais que ça à faire, ça ne me semblait pas compliqué… Sauf que, je restais un jour de plus au parc national car il n’y avait pas de bus Stray pour Auckland ce jour-là, j’avais donc une chambre individuelle et le plaisir du devoir accompli… Dans ces conditions, moi étant moi, j’étais presque trop dans les temps et ça aurait été dommage que je ne me remette pas un peu à la bourre... Moralité ? Journée de glande absolue, mais vraiment et oui, c’était trop cool !

 

Hier, mardi 3 avril, il a bien fallu s’activer pour aller reprendre le bus, direction Auckland, le retour. Que ce voyage était long à nouveau… Mais c'était mon dernier bus Stray et d'ailleurs, j'ai retrouvé un chauffeur qui m'aimait bien (et c'était réciproque), que j'avais eu il y a environ un mois et demi durant deux ou trois jours, pendant la tempête, entre mon départ d'Abel Tasman et mon séjour à Greymouth.

 

A Auckland, j’ai réservé au Brown Kiwi Backpacker, l’auberge où j’ai commencé mon séjour en janvier : la boucle et donc bouclée. Ça m’a fait très plaisir de retrouver Yann (le français qui y travaille) ainsi que les membres du staff en arrivant, de même qu’une auberge où j’ai déjà mes repères (je me sens presque chez moi). Le soir, après avoir profité des retrouvailles et du jardin en ce jour de beau soleil, j’ai enfin répondu à vos messages.

 

Aujourd’hui, mercredi 4 avril et demain 5 avril, sont mes deux derniers jours néo-zélandais. Je les vis tranquillement, sereinement et je vous raconterai ce qu’il y aura à en raconter dans un dernier article, qui sera écrit depuis la France (pas ce week-end mais courant de la semaine prochaine). Je décolle vendredi matin heure néo-zélandaise (jeudi soir pour vous, priez pour que mon vol soit plus calme qu’à l’aller… Après une quarantaine d’heures de voyage, je serai à Strasbourg samedi à 11H (ça me fait bizarre de l’écrire ici, tiens).

 

Voilà, ma petite Aotearoa, c’est bientôt fini et qu’est-ce que c’était chouette… Dans la série « case les infos que tu n’as jamais casées », je ne vous avais jamais précisé qu’Aotearoa, qui veut dire Nouvelle-Zélande en maori, signifie « long nuage blanc ». Je trouve ça hyper beau. Je ne vous avais jamais raconté non plus la légende de la Nouvelle-Zélande selon les maoris : un jour, le demi-Dieu Maui se trouvait sur son canoë (l’île du sud) et grâce à son hameçon magique, il pêcha le poisson-terre (l’île du nord). Du coup, en maori, l’île du nord s’appelle « Te Ika a Maui », soit « le poisson de Maui » ; l’île du sud s’appelle « Te Waka a Maui », soit « le canoë de Maui » et l’île Steward s’appelle « Te Punga o Te Waka », soit « l’ancre du waka » qui l’a retenu pendant la pêche alors que Maui devait tirer fort pour ramener le poisson.

 

Toutefois, Steward Island est plus généralement appelée « Rakiura » qui signifie « ciel rougeoyant ».

 

Lors de la pêche, Maui a pris appui sur la péninsule de Kaikoura (où je me trouvais la semaine dernière, au nord-est de l’île du sud). Une fois le poisson pêché, les frères de Maui se disputèrent sa possession et les coups portés au poisson formèrent les montagnes et les vallées.

 

Ceci vous donne une idée des légendes maories, il y en a pour expliquer tous les phénomènes naturels.

 

Sur ce… Je suis un peu émue de poster le dernier article d’ici, je ne m’y attendais pas. Allez, à bientôt, tout le monde..

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1 avril 2018

Côte est de l'île du sud

Et oui, je suis descendue par la côte ouest, je remonte par la côte est.

 

Avant toute chose, je présente mes excuses à Canalblog pour l’avoir accusé à tort : c’est clairement ma connexion de la dernière fois qui avait un problème, à m’embêter à coups de conflit d’adresses IP et autre charabia… Depuis que j’ai changé de réseau wifi tout est rentré dans l’ordre, ce qui est une bonne nouvelle. Donc voilà, pardon, Canalblog ! Parfois tu déconnes mais là, c’était pas toi.

 

Quant à vos adorables message, pour la même raison de connexion défectueuse, je voulais commencer à vous répondre il y a quelques jours après avoir publié mais… Ce sera pour demain lundi, promis.

 

Il y a un truc que j’ai oublié de vous raconter la dernière fois : lorsque je suis arrivée à Queenstown le 22 mars, il faisait un froid polaire et on pouvait voir de la neige sur les sommets alors que j’avais été là une semaine plus tôt et qu’il avait fait grand beau… Non pas que j’avais besoin d’une preuve supplémentaire de l’instabilité de la météo dans ce pays mais je trouve que l’expression « faire la pluie et le beau temps » serait particulièrement adaptée en Nouvelle-Zélande, tellement on en est dépendant presque tout le temps ! Et puis, on n’est qu’au début de l’automne, il fait encore majoritairement beau partout alors, voir de la neige, c’était inattendu.

 

Ceci étant dit, rattrapons le fil. Le vendredi 23 mars, je me suis réveillée difficilement d’une nuit de sommeil trop courte, direction le Mont Cook. Il s’agit du plus haut sommet de Nouvelle-Zélande (3724M). Le Mont Cook a été baptisé ainsi par les occidentaux en l’honneur de James Cook, l’explorateur anglais dont je vous ai déjà parlé (celui qui est venu cartographier la Nouvelle-Zélande en 1769). Toutefois, en 1998, le domaine a été restitué par la couronne britannique à la tribu maorie à laquelle il appartenait et depuis, le Mont s’appelle Aoraki/Cook. La montagne est considérée par les maoris comme une passerelle avec le monde du divin. Son parc national fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO et se caractérise par ses nombreux sommets recouverts de neiges éternels.

 

Voici deux photos prises sur la route.

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La route débouche sur la vallée de Tasman, où se trouve le glacier Tasman. Ce dernier, bien que moins connu que les glaciers Franz Josef et Fox dont je vous ai déjà parlés, est pourtant le plus grand glacier de Nouvelle-Zélande et est alimenté par les chutes de neige.

 

L’ascension du Mont Cook n’est pas à la portée de simples voyageurs mais est réservée aux alpinistes confirmés. En effet, les falaises abruptes et la neige sont propices aux avalanches de rochers. Le premier homme à avoir posé le pied sur le sommet de l’Everest est néo-zélandais et s’est entraîné sur le Mont Cook.

 

La randonnée la plus réputée et accessible à tous est la Hooker Valley Track, que nous avons faite. C’est une randonnée dans la vallée qui prend environ trois heures allers/retours. Le terrain est un peu rocailleux mais le dénivelé est faible et il n’y a honnêtement aucune difficulté. Il faut passer deux ponts suspendus (mais ils sont bien stables) qui traversent des rivières, lesquelles ont été formés par la fonte des glaciers.

 

Alors, je vous avoue que je ne suis pas très au claire avec ce qu’on voit sur les photos mais il me semble que la vallée où nous nous trouvons pour démarrer la randonnée est la vallée de Tasman, dans laquelle se trouve le glacier Tasman. Ce dernier, il y a une trentaine d’années et à cause du réchauffement climatique (encore), a donné lieu à un lac glacière. Tout comme Franz Josef et Fox, il se peut que le glacier Tasman disparaisse complètement d’ici quelques décennies. Il avance dans la vallée et d’immenses blocs de glace s’en détachent pour venir alimenter le lac glacière.

 

Donc, est-ce le lac glacière que l’on voit sur la première photo ? Je n’en suis pas complètement sûre. Il y a aussi le lac Pukaki mais celui-ci, je crois, se trouvait plutôt sur notre route et nous l’avons longé pour venir (si vous voyez un lac aux eaux turquoises parmi les deux précédentes photos, c’est lui). Navrée pour l’imprécision… La deuxième et la troisième photo vous donnent une idée de notre progression dans la vallée. La quatrième est le lac Hook, point final du circuit avant le retour : vous pouvez apercevoir un iceberg, conséquence de la fonte des glaciers. Normalement, on devrait apercevoir le Mont Cook derrière mais malheureusement, le temps était très nuageux donc on ne le voit pas. Sur la cinquième photo, incertitude également : est-ce le Mont Cook ? Je ne sais pas mais c’est une photo prise sur le chemin du retour… Les deux dernières photos vous montrent les sommets enneigés.

 

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Encore une fois, pardon de ne pouvoir vous en dire plus mais je ne suis actuellement avec personne qui puisse m’éclairer sur ce qu’on voit à l’image…

 

Cette randonnée de la Hooker Valley Track, je l’ai faite avec une néerlandaise et deux sœurs suédoises, qui se trouvaient dans le même bus Stray que moi et m’ont spontanément accompagnée. Honnêtement, le plus dur n’était pas la rando en elle-même, c’était les 2KM à parcourir à la fin pour rejoindre le village alors qu’on était bien crevées. Il pleuviotait ce jour-là : rien de bien méchant, du tout, mais on s’est quand même dit que, si on était chez nous, une telle météo nous fournirait l’excuse parfaite pour ne surtout rien faire… Là, on est en Nouvelle-Zélande et on sait que ce qu’on ne fait pas aujourd’hui, on ne le fera plus jamais alors, on marche sous la pluie !

 

Après ça et compte tenu de mon manque de sommeil de la nuit précédente, je n’ai pu que m’écrouler devant mon plat de pâtes puis dans mon lit…

 

Le samedi 24 mars, direction Christchurch. J’ai passé une bonne partie du trajet à organiser mes réservations des jours suivants (c’est fou, le temps que ça prend, non seulement de tout organiser mais aussi de tout réorganiser, parfois, lorsque les circonstances changent…) Là encore, plusieurs arrêts sur la route dont voici deux photos (la seconde est le lac Tekapo et ça, c’est sûr !)

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Christchurch se situe sur la côte est de l’île du sud, au nord de la péninsule de Banks. C’est la deuxième ville la plus peuplée du pays (après Auckland), la première de l’île du sud et la capitale de la région du Canterbury. Elle compte environ 400000 habitants. Wellington, qui est pourtant la capitale, n’est que la troisième ville avec environ 200000 habitants mais elle doit son statut de capitale à sa position centrale dans le pays, qui en fait le lieu de passage entre l’île du nord et l’île du sud.

 

A Christchurch, je restais trois nuits et j’avais à nouveau opté pour un Airbnb, histoire de changer des auberges blindées de voyageurs européens. L’inconvénient de ça, c’est que mon bus Stray ne me déposait pas devant et que je devais me débrouiller toute seule avec les bus de la ville. Eh bien, mes amis, ce fut une expédition !

 

J’avais appelé en amont le centre d’information des transports pour repérer mon itinéraire. Ça a plutôt bien commencé puisque, alors que je marchais, un monsieur s’est arrêté en voiture et a proposé de me rapprocher : il s’agissait d’un anglais vivant en Nouvelle-Zélande depuis plus de cinquante ans.

 

Donc, victoire, j’étais arrivée sans trop d’effort à l’arrêt où je devais changer de bus et il ne me restait plus qu’à prendre la ligne qui me mènerait à mon hébergement. Et là… Lorsque je posais la question, personne ne semblait connaître le quartier où je devais me rendre, on aurait dit qu’il avait poussé pendant la nuit… Un chauffeur a fini par me dire que j’étais du mauvais côté, que je devais traverser, pour que le chauffeur suivant me dise que non, le premier s’était trompé et j’étais bien du bon côté… Autant dire que j’étais à deux doigts de la crise de nerfs, quand une gentille dame d’origine marocaine et son mari sont venus à mon secours en disant que, même si eux non plus ne savaient pas où je devais aller, ils allaient m’aider…

 

J’avais l’impression que personne ne me comprenait et c’était un peu perturbant… A leur crédit, les différents chauffeurs étaient en contact radio avec la base et ils se passaient le mot pour trouver le bon arrêt, si bien que quand je suis enfin montée dans le bon bus, il savait déjà où j’allais.

 

J’ai donc fait la connaissance d’Ariana, mon hôtesse. Ce n’était certes pas Baha et Maysoon, elle ne cherchait pas spécialement le contact ni à s’impliquer plus que nécessaire, mais elle m’a néanmoins montré tout ce que je devais savoir pour être totalement tranquille et autonome, ce qui m’allait très bien. L’annonce Airbnb disait « Ariana et Ryan » en tant qu’hôtes, mais je n’ai jamais su qui était Ryan puisque je n’ai vu qu’Ariana, ainsi que son chat et son chien (mais aucun des deux ne s’appellent Ryan…)

 

Blague à part, après ces aventures, j’ai opté pour une soirée tranquille à ne surtout rien faire de productif. Amber, une néerlandaise voyageant également par Stray avec qui j’avais sympathisé le matin même, m’a bien proposé de la rejoindre avec ses amis pour sortir, mais je n’avais absolument aucune énergie pour reprendre le bus dans l’autre sens…

 

Le dimanche 25 mars, en revanche, après avoir pris mon temps le matin, je suis partie à la visite de Christchurch. La ville a subi un terrible tremblement de terre en 2011, de magnitude 6,3 qui a fait 185 morts. Encore aujourd’hui, la ville est défigurée et peine à se relever. Enormément de bâtiments se sont effondrés et de nombreux endroits restent à reconstruire.

 

Bon, je vous passe la galère dans l’autre sens pour arriver jusqu’au centre-ville ? J’ai eu l’impression bizarres que les gens (et même les chauffeurs de bus) ne connaissaient pas leur ville… Un rapport avec les travaux liés au séisme qui font que certaines routes sont parfois fermées et peuvent modifier les itinéraires ? Peut-être.

 

Un chauffeur bien intentionné, pour m’éviter dix minutes de marche, m’a recommandé une correspondance qui me faisait poiroter 40 minutes… Autant dire que dès que j’étais enfin arrivée à une distance de marche respectable, j’ai abandonné les transports et je me suis retournée vers mon GPS.

 

Mon seul programme de la journée consistait à aller profiter du soleil dans le jardin botanique. Pour le reste, je me suis rendue à l’office du tourisme pour quelques conseils. Apprenant que le musée n’était pas loin, j’ai décidé d’y faire un tour malgré la météo qui m’incitait plutôt à rester en extérieur.

 

Alors que je rebroussais chemin vers l’office du tourisme parce que j’avais oublié mes lunettes de soleil, un cycliste s’est arrêté pour se proposer de m’aider. EN discutant avec lui, je découvre que la vieille cathédrale est à deux pas et il se propose de m’y accompagner. Il s’appelle Joseph, a le même âge que moi et habite à Christchurch depuis une bonne vingtaine d’années.

 

La vieille cathédrale a été complètement détruite par le séisme de 2011 et à ce jour encore, les autorités bataillent pour savoir s’il faudrait la reconstruire ou en bâtir une nouvelle.

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En faisant demi-tour pour retourner vers le musée et le jardin botanique, nous sommes tombés sur un petit marché avec de l’artisanat maori. Joseph s’est spontanément arrêté pour me faire toucher les statuettes et, à cette occasion, il m’apprendra qu’il est lui-même maori et porte sur lui les tatouages traditionnels. Ces derniers peuvent se trouver sur n’importe quelle partie du corps mais, sur les sculptures, ils sont généralement représentés pour décorer la figure.

 

Etant donné que j’ai déjà parcouru longuement les musées d’Auckland et de Wellington, je ne me mettais pas trop la pression pour celui-ci si personne ne pouvait m’accompagner et, de toute façon, vu le beau temps, je n’aurais pas été frustrée. Or, Joseph, non seulement m’a accompagné jusqu’au musée mais il est spontanément entré avec moi et m’a guidé pour en faire le tour ! Incroyable.

 

Il m’a fait toucher tout ce qu’il pouvait trouver d’accessible, j’ai eu l’impression qu’il était même fier de me présenter des objets maoris et de me parler de sa culture. Cela a répondu en quelques sortes à mes interrogations quant à ce qui est montré de la culture maorie en Nouvelle-Zélande : non, ce n’est pas que du folklore que l’on présente aux touristes, c’est vraiment quelque chose que les gens se sont complètement appropriés et font vivre.

 

J’avais oublié de vous en parler en vous faisant mon compte-rendu du musée Te Papa mais j’ai pu, à nouveau, toucher une « green stone » : il s’agit du jade de Nouvelle-Zélande, on ne la trouve que dans ce pays et elle est très importante pour les maoris, qui l'appellent "Pounamu" et l’utilisent pour fabriquer des outils ou des bijoux. Le musée Te Papa en possède la plus grande pièce (qui est véritablement immense, c’est impressionnant).

 

Avec Joseph, nous avons également regardé un petit film sur les pawas, ces coquillages dont je vous ai déjà parlé et qui servent à décorer les sculptures maories ou les murs des maisons traditionnelles.

 

Je dois bien admettre que je ne m’attendais pas trop à parler culture maorie à Christchurch : en effet, les maoris sont très majoritairement présents sur l’île du nord (vous n’avez pas remarqué que je vous en parle beaucoup moins quand je suis dans le sud ?)

 

En tout cas, c’était super car je me suis sentie immédiatement à l’aise avec Joseph et j’ai pu lui poser toutes mes questions, même idiotes, auxquelles il a répondu sans aucun jugement de valeur. Une rencontre inattendue et géniale !

 

Après cela, nous sommes allés nous poser un moment au jardin botanique, en face de la fontaine, tout prêt du musée.

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Lorsque Joseph est reparti, je me suis baladée un moment dans les allées en profitant du beau temps. Puis il fallait que j’achète du pain et que je retire de l’argent, ce qui, là encore, aussi basique que ce soit, a été toute une aventure… Mais je suis tombé sur un couple adorable d’Auckland, là en vacances, qui m’ont accompagné très gentiment.

 

Au retour, le chauffeur m’a largué au mauvais arrêt de bus (je vous jure, c’est pas une blague) si bien que j’étais partie pour marcher un moment le long de la national, mais un monsieur m’a vu et a pris pitié de moi, il s’est arrêté et m’a conduit jusqu’à mon Airbnb. Adorable !

 

J’aurais du mal à vous faire part de mes impressions sur Christchurch, je trouve que l’ambiance y est très particulière et c’est sans doute dû aux dégâts du séisme. Je ne peux certes pas voir les dégâts mais j’ai néanmoins ressenti comme une forme de tristesse dans les rues, couplée dans le même temps à une pulsion de vie et d’espoir. C’est logique mais néanmoins un peu étrange quand on tente d’éprouver l’atmosphère autour de soi.

 

Le lendemain, lundi 26 mars, j’avais prévu de me rendre à Akaroa, seule ville française de Nouvelle-Zélande. Vous vous souvenez que le traité de Waitangi a été signé dans l’urgence parce que la reine Victoria avait entendu que les français se pointaient ? C’est à Akaroa que l’histoire se passe.

 

En 1836, les occidentaux n’ont pas encore pris le contrôle de la Nouvelle-Zélande. Un aventurier français flaire l’opportunité et il achète aux maoris, pour une somme dérisoire, du terrain au nom de la France. Mais Louis Philippe a mis quatre ans à être convaincu de s’engager dans une mission coloniale et, en 1840, lorsque les colons français ont débarqué à Akaroa, le traité de Waitangi venait d’être signé et la Nouvelle-Zélande était passée aux mains des britanniques depuis quelques jours. Trop tard, les gars ! Les français ont donc cédé leurs terres aux britanniques mais l’héritage a perduré.

 

Akaroa signifie « longue baie » en maori. C’est la plus ancienne ville du Canterbury mais c’est vraiment tout petit. Elle se trouve à 85KM de Christchurch, au cœur de la péninsule de Banks. Cette dernière a été baptisée en l’honneur de Joseph Banks, qui accompagna l’expédition de James Cook en 1769.

 

Pour y aller, j’ai pris une navette qui fait le trajet tous les jours, aller/retour. Voici un point de vue depuis le sommet de la crête que nous avons franchie, avant de redescendre vers le port d’Akaroa.

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Les montagnes de la région sont d’origine volcanique.

 

La navette pouvait nous déposer en ville mais j’ai choisi de descendre au port, afin de faire le trajet à pieds le long de l’eau. Ce fut une petite promenade très agréable d’autant plus que, ce jour-là encore, la météo était au rendez-vous. Je me suis d’abord rendue à l’église St-Patrick, plus ancienne église catholique du pays, mais elle est en rénovation (il n’y avait donc que des échafaudages à photographier…)

 

Les noms sont tous en français : rue Jolie, rue Lavaud… De même que les noms de restaurants qui sont d’inspiration française (the little bistro, the brasserie, ma maison…) J’ai jeté mon dévolu sur « the brasserie » pour le déjeuner mais la nourriture était somme toute assez locale (pas que j’étais venue spécialement pour manger français de toute façon donc un burger a fait l’affaire…) En revanche, le staff du pub était français, en presque totalité.

 

J’ai passé un moment tranquille sur leur terrasse puis je suis partie en direction de la plage, dans l’intention d’aller y flemmarder tranquillement. EN demandant mon chemin, je suis tombée sur un voyageur français qui m’a accompagnée et, finalement, nous avons passé l’heure suivante à papoter en attendant qu’il ne soit l’heure pour moi de reprendre la navette vers Christchurch. D’ailleurs, heureusement qu’il était là pour m’y ramener parce que les indications pour la trouver n’étaient pas si claires…

Akaroa_beach

 

Sur le chemin du retour, devinez quoi ? Arrêt dans une fromagerie ! Mais non, point de camembert ou autre roquefort en vue, plutôt du fromage local (ce qui est plutôt logique). Pas mauvais mais définitivement, ça manque un peu de goût…

 

Cette fois, à l’aller comme au retour, je n’ai eu aucun problème avec les bus de Christchurch : soit j’ai eu des chauffeurs mieux informés, soit je connaissais mieux mon itinéraire et savais davantage ce que je voulais…

 

Dernière soirée tranquille dans ma chambre chez Ariana où j’ai vaguement tenté de commencer la rédaction du précédent article sans trop de succès… Et, le mardi 27 mars, direction Kaikoura. Bon, j’ai bien cru que je raterais mon bus Stray : je ne me suis pas réveillée, j’ai pris un Uber et, ce faisant, j’ai appelé le siège de Stray qui m’a gentiment dit que ce n’était pas sûr que le chauffeur m’attende… Finalement, je suis arrivée à peine deux minutes en retard, toute essoufflée, alors que le chauffeur était carrément zen et que je n’étais pas du tout la dernière.

 

Dans le bus j’ai retrouvé Amber, rencontrée trois jours plus tôt entre Mont Cook et Christchurch. Là, il fallait s’inscrire pour les activités que l’on souhaitait faire à Kaikoura, or il y en avait deux qui me faisaient envie… J’avais abandonné l’idée de l’observation des baleines, car les échos que j’en avais eu disaient que parfois on ne voyait pas grand-chose, que je n’entendrais quasiment rien et que je risquais juste un bon mal de mer… Ça se jouait donc entre deux autres activités et, après une longue réflexion, j’ai opté pour la pêche aux langoustes avec un pêcheur local. En effet, l’autre activité (que volontairement je ne vous dévoile pas encore), je pouvais la faire dans d’autres endroits du monde, alors que le pêcheur de Kaikoura, j’avais moins de chance de le recroiser un jour…

 

Pourquoi la pêche aux langoustes ? Parce qu’il y a des tas de langoustes à Kaikoura. Le nom de la ville signifie d’ailleurs « repas de langoustes » en maori et Kaikoura est réputée parce qu’on peut en trouver pour beaucoup moins cher qu’ailleurs.

 

La péninsule de Kaikoura se trouve au nord-est de l’île du sud. Kaikoura est un tout petit village. Par le passé, il y a environ 800 ans, les maoris se sont installés dans cette péninsule pour y chasser le moa (ces autruches géantes aujourd’hui complètement disparues dont je vous avais parlé lorsque j’étais allée au musée Te Papa). Lorsque les moas vinrent à manquer, il y eut de violents affrontements entre tribus maoris pour le contrôle de la région, avant que les occidentaux ne se ramènent.

 

Pour en revenir à cette journée du 27 mars, après être arrivée à notre auberge et m’être reposée un peu en prévision d’une activité en mer, nous voilà donc partis avec Jerry, le fameux pêcheur. Sur le bateau, il y avait lui ainsi que le skipper dont j’ai malheureusement oublié le nom.

 

Amber participait à la même activité que moi (c’est elle qui a pris les photos) ainsi que trois autres personnes de Stray (deux autres néerlandais et un indien). Nous étions un tout petit groupe, ce qui était vraiment très agréable (de toute façon, le bateau était tout petit, nous n’aurions guère pu être beaucoup plus nombreux).

 

Après avoir embarqué, notre première étape consistait à aller repêcher des paniers qui étaient déjà dans l’eau, afin de trier ce qui s’y trouvait et garder ce que nous pouvions. Les paniers sont repérables grâce à de gros ballons de couleur qui y sont accrochés. Une fois que les paniers étaient remontés, Jerry nous montrait comment différencier une langouste que nous pouvions garder d’une langouste que nous devions remettre à la mer (ça se voit à la taille, ils ont un petit outil qui mesure la distance entre la tête et le bout du corps).

 

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Nous avons fait cette opération à deux ou trois reprises, en remettant à chaque fois les paniers à l’eau pour le jour suivant. Ensuite, c’était à nous de pêcher ! Nous avions une canne à pêche avec une longue corde de 70 mètres qui descendait jusqu’au fond de l’eau et, lorsque nous sentions que ça mordait, il fallait tourner une petite manivelle pour faire remonter la corde (croyez-moi, ça fait bosser les muscles des bras). De mon côté, j’ai été plutôt chanceuse, ça a mordu souvent et, plusieurs fois, j’avais deux poissons au bout de la ligne.

 

Allez, je le dis : ça m’a posé quelques problèmes éthiques, quand même, ce qui est tout à fait hypocrite puisque je suis loin d’être végétarienne et que je les mange, les poissons… Lorsque, à la ferme de Blue Duck, on nous avait proposé de la chasse, j’avais refusé avec conviction. En revanche, la pêche, ça m’a fait envie, comme une activité locale à découvrir : peut-être parce que ce n’est pas un fusil qu’on a au bout du bras et que j’ai une représentation des pêcheurs comme des gens aimant et connaissant la mer… Enfin, tout de même, lorsque, après avoir sorti un gros poisson, Jerry te dit « ça, c’est ton fish and chips de ce soir », ben punaise ça fait bizarre !

 

Mais je ne boude pas mon plaisir et j’admets sans problème que j’ai beaucoup aimé l’expérience.

Fishing

 

Oh et on a revu des otaries aussi !

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En chemin, j’avais dit à Jerry et son comparse skipper que je pouvais potentiellement souffrir du mal de mer. Aussi, au retour, lorsqu’ils ont vu que je commençais à pâlir, ils m’ont très naturellement et gentiment proposé de… Conduire le bateau ! Ça, mes amis, c’était top. Bon, j’ai fait sauter le bateau une fois parce que j’avais mis trop de gaz mais ensuite, j’ai compris comment réguler… Ils m’ont vraiment laissée tenir les manettes, en étant juste à côté pour me dire droite et gauche… Franchement, ça aide beaucoup de se concentrer sur quelque chose à faire, j’ai carrément profité de l’expérience et je n’étais plus malade du tout !

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Après la pêche, l’idée était de manger les langoustes qu’on avait pêchées, quand même. Donc, nous avons été invités dans la maison du propriétaire de l’entreprise (dans son garage), on nous a servi du vin à volonté (j’ai dû faire appel à toute ma raison pour finir par refuser au bout d’un moment…) Nous avions quelques chips et ils ont cuit les langoustes devant nous (je n’ai pas demandé confirmation mais je crois que c’était au barbecue). Nous avons été rejoint par d’autres gens de Stray qui n’avaient pas pêché mais voulaient participer à la soirée et nous avons passé un très bon moment de convivialité.

 

Ensuite, ceux qui voulaient pouvaient monter dans le minibus de la compagnie et on nous a emmenés regarder le coucher de soleil !

Sunset

 

EN repartant, Jerry nous a donné les filets du gros poisson que nous avions pêché et, ce n’est pas une blague, nous sommes vraiment allés au fish and chips du village pour nous le faire frire… Oui, je le dis, c’était délicieux (laissez mes scrupules tranquilles…)

 

Ce soir-là, j’ai fait la connaissance d’Ellie, anglaise et Christy, néerlandaise, avec qui je passerai du temps les jours suivants.

 

Le mercredi 28 mars fut une journée relaxe. Le matin, j’ai découvert un message de mon ami Derek : rencontré à Auckland, revu à Nelson, qui travaille dans les vignes dans la région de Marlborough. Comme je devais repasser dans son coin pour revenir sur l’île du nord dans la perspective de mon retour, nous avions prévu de nous voir le lendemain. Or, il m’a écrit pour me dire que, j’étais toujours la bienvenue mais il était en plein dans les vendanges, ce qui le faisait travailler des journées de 13-14 heures… Il serait donc peu disponible et, moi, je n’avais pas envie d’être dans le chemin en pleine période de rush. J’ai donc décidé d’annuler ma venue et de prolonger d’une nuit mon séjour à Kaikoura, que je trouvais bien sympathique.

 

Cela m’obligeait néanmoins à une replanification de dernière minute (bus, hébergement… Ça faisait pas mal de réservations à modifier ou à trouver). J’ai donc fait le plus urgent au réveil puis je me suis posée sur un canapé de l’auberge afin de rédiger le précédent article. Une fois qu’il fut écrit, nous étions en début d’après-midi et il faisait hyper beau, j’avais donc très envie d’aller à la plage. Passer des tas de coups de fil pour ses réservations n’étant pas l’activité la plus glamour, autant la rendre un peu plus sexy en faisant ça sur la plage face à l’océan !

 

Bon, j’ai un peu galéré à la trouver, la plage… Je suis d’abord partie dans le mauvais sens… Quelqu’un peut me dire où est la logique quand une rue qui s’appelle « beach road » ne mène pas à la plage, hein ?…

 

J’ai néanmoins fini par y arriver et c’était une plage de galets, tout à fait agréable pour s’y assoir. J’ai donc entrepris de passer mes milliers de coups de fil, en savourant le soleil et le bruit des vagues face à moi quand, à un moment, un jeune homme est venu vers moi et m’a dit que, si j’avais envie d’aller tester l’eau, il pouvait venir avec moi.

 

Certes, l’océan, je l’entendais et j’aurais pu y aller toute seule (c’était prévu) mais la proposition était tellement inattendue et adorable que j’ai accepté. C’était un tout jeune allemand (19 ans à peine), comme il y en a plein en Nouvelle-Zélande (mais ça, je vous l’ai déjà dit…) Bref, on a bavardé et on s’est laissé surprendre par la puissance de quelques vagues, qui nous ont complètement trempé !

 

Ce soir-là, en allant faire mes courses, j’ai également rencontré sur mon chemin un couple adorable de Malaisie, qui allaient aussi au supermarché et m’ont aidé, non seulement pour faire toutes mes courses mais pour retrouver mon auberge au retour. Ils étaient incroyablement gentils et serviables.

 

Après le dîner, rien du tout si ce n’est que je me suis bagarré, littéralement toute la soirée, avec Canalblog (ou plutôt avec la connexion internet) pour charger les photos et publier le précédent article !

 

Le lendemain, jeudi 29 mars, était le jour de mon anniversaire. Je n’y attache pas tant d’importance habituellement mais, à l’autre bout du monde, je n’avais pas envie que ce soit juste une journée où je serai seule. Par conséquent, dans mes nombreuses planifications de la veille, j’ai entrepris de réserver la fameuse activité que j’avais laissée de côté le premier jour à savoir… Nager avec des dauphins !

 

Considérant que j’avais un jour de plus à Kaikoura, je l’aurais cela dit fait même si ça n’avait pas été mon anniversaire, j’en avais eu tellement d’échos positifs.

 

Le matin, je me suis occupée comme j’ai pu en étant dans l’attente : j’attendais de savoir si l’auberge où j’étais avait une place pour moi le soir ou si je devais bouger en face, j’attendais de savoir si je pouvais bien rejoindre le groupe Stray du jour pour les dauphins et s’ils n’allaient pas m’oublier… Finalement, oui, l’auberge avait de la place pour moi. Quant à Stray… C’est pas qu’ils m’ont oublié, c’est que le chauffeur pensait que je viendrais directement au lieu de l’activité et moi, je pensais qu’ils passeraient d’abord à l’auberge puisque ça avait été notre cas deux jours plus tôt.

 

Du coup, je vous passe les détails mais c’était un peu le bordel. Au dernier moment, un membre du staff de l’auberge m’a déposée en voiture. En revanche, arrivée à l’activité, ils m’ont dit que le groupe Stray était déjà parti et que si je voulais y aller, je devais payer un guide individuel puisque quelqu’un devait être avec moi dans l’eau… J’étais franchement blasée quand, la manager m’ayant entendue, m’a dit que je pouvais aller avec un guide au prix d’une sortie classique. Merveilleux cadeau d’anniversaire ! D’ailleurs, à ce moment-là ils ne le savaient pas encore mais ils l’ont su lorsque j’ai dû remplir le formulaire de sécurité et là, ils ont été trop adorables, à me le souhaiter et à le dire à tout le monde…

 

Alors, pour aller nager avec des dauphins, on doit mettre une combinaison intégrale doublée au niveau du torse car l’eau est glaciale : d’ailleurs, en sentant à quel point elle était froide, je me suis demandée si on ne risquait pas de mourir en allant sans combinaison dans une telle eau.

 

Ma guide s’appelait Marina, elle est d’origine brésilienne mais vit depuis longtemps en Nouvelle-Zélande. Je n’étais pas seule avec elle sur le bateau, nous étions un groupe classique mais habituellement, les deux guides restent à bord pendant que les gens plongent alors que là, Marina avait revêtu la même combinaison et venait avec moi pour me montrer vers où nager.

 

On a aussi des palmes, ainsi qu’un masque et un tuba pour nous permettre de mettre la tête sous l’eau. Navrée, pas de photo de moi dans cette magnifique combinaison : je n’ai pas pris mon téléphone avant d’aller nager, Marina m’ayant garanti qu’on pourrait photographier les dauphins plus tard.

 

Après les consignes de sécurité et un voyage en bateau d’une vingtaine de minutes, on nous explique que, dès qu’on entend le son d’un gros klaxon, on doit sauter à l’eau tout de suite sans attendre : pas le temps de te demander si tu vas cailler ou quoi que ce soit d’autre, tu sautes et vite histoire de ne pas ralentir ceux qui sont derrière toi. Lorsqu’on entend de nouveau le klaxon, cela signifie qu’on doit revenir vers le bateau et, entre les deux, on nage en rond en étant encouragés à pousser des petits cris aigus qui incitent les dauphins à venir jouer.

 

La première tentative ne fut pas une réussite mais nous y sommes retournés trois fois de plus et là… C’était exceptionnel ! Bon, déjà, le froid de l’eau, c’est vrai que la combinaison nous en protège bien et qu’on s’habitue vite. Ensuite… Les gens, j’ai passé le plus clair de mon temps la tête sous l’eau, sur les conseils de Marina qui a bien veillé à ce que j’ai les oreilles complètement dégagées et, j’ai entendu les dauphins ! Plein de dauphins, tout à côté de moi. J’ai entendu les cris aigus des dauphins Dusky, qui sont très majoritaires à Kaikoura, mais aussi, une fois, le son plus grave d’une autre espèce. Ils étaient environ 250 d'après notre guide, vraiment juste à côté à un ou deux mètres… Je n’en revenais pas.

 

En revanche, on n’a pas le droit de les toucher ce que, de toute façon, je me serais bien gardée de faire : j’ai vraiment senti que j’étais sur leur terrain et pas du tout sur le mien, ça avait quelque chose de très intimidant.

 

C’est mine de rien assez physique de nager dans cette eau froide avec cet accoutrement mais, le plus crevant, est sans aucun doute le moment où l’on doit se hisser sur les marches du bateau pour remonter dessus.

 

Après la quatrième plongée, nous avons été invités à enlever nos combinaisons, à nous asperger avec des douchettes d’eau chaude et à nous changer. Nous attendaient également des couvertures, du chocolat chaud et des cookies au gingembre.

 

Une fois changée et enroulée dans ma grande écharpe, Marina m’a accompagnée tout à l’avant du bateau, là où l’on peut entendre les dauphins souffler et sauter tout autour de nous. Là encore, ils étaient tout prêt et c’était absolument incroyable, j’étais vraiment émue. Je ne vais pas vous mettre de photo mais deux vidéos. En revanche, aux quelques aveugles qui me lisent, navrée mais on entend surtout le son du vent, bien qu’au tout début de la première vidéo vous puissiez entendre un dauphin souffler.

 

 





Malgré l’émotion, oui, ça continue de me poser des questions éthiques : est-ce bien raisonnable d’aller déranger dauphins et baleines dans leur environnement avec nos bateaux à moteur ? Là où ça me rassure (ou alors je m’achète une conscience), c’est que ce sont les dauphins qui décident s’ils viennent à nous ou pas, on ne peut pas les forcer.

 

Après en avoir longuement profité à les écouter, je suis redescendue me mettre plus prêt de la cabine et j’ai profité des couvertures, ainsi que du chocolat chaud et des biscuits. Non, je n’ai pas eu le mal de mer car la compagnie nous propose des tablettes au gingembre pour 1$ avant d’embarquer, ce que j’ai soigneusement accepté.

 

En revenant à l’auberge, j’étais sur un petit nuage et je me suis dit « tiens, j’ai entendu qu’ils ont un spa ici, quel bon moyen de se réchauffer… » Je m’y suis donc rendue et, alors que je séchais au soleil, je me suis à moitié endormie (quand je vous dis que c’est physique).

 

Le soir, j’avais envie d’aller me chercher ce qui sera probablement mon dernier fish and chips de Nouvelle-Zélande et je suis retournée au même endroit que le premier soir. Là, deux garçons, voyageant avec Stray et arrivés le jour-même (un français et un néerlandais), m’ont demandé s’ils pouvaient s’asseoir avec moi. Dans la discussion ils m’ont demandé quel âge j’avais et, face à mon hésitation, j’ai dit que c’était mon anniversaire… DU coup, au retour à l’auberge, ils m’ont invité pour une petite bière, c’était super gentil

 

Le lendemain, vendredi 30 mars, ne fut pas une journée trépidante. Départ de Kaikoura à 8H, direction Picton où nous devions prendre le ferry de retour vers l’île du nord. Voici tout de même une photo de la route, dans la région de Marlborough où se trouvent beaucoup de vignes.

 Vignes

 

Il faut savoir que, fin 2016, Kaikoura a également subi un énorme tremblement de terre. Par conséquent, beaucoup de routes sont encore en reconstruction et peuvent être régulièrement fermées. Ceci explique que l’on soit parti plus tôt que nécessaire, au cas où les routes seraient mauvaises… Mais il n’y avait aucun chantier ce jour-là puisque c’était le « good Friday », autrement dit le vendredi saint qui est férié en Nouvelle-Zélande. Moralité, nous sommes arrivés à Picton à 11H alors que notre ferry n’était qu’à 15H… Christy et moi avons donc lézardé et fait une petite sieste sur l’herbe au soleil, juste à côté de l’eau où se déroulait une compétition de bateau pour les enfants… C’était une ambiance très familiale et agréable mais j’aurais quand même préféré rester couchée le matin.

 

D’autant plus qu’ensuite, il fallait encore attendre à l’enregistrement avant de prendre le bateau puis avant de partir… En revanche, la mer était calme, ce qui nous a permis à Christy et moi de faire la première partie du trajet sur le pont extérieur. Voici une photo de la vue avant le départ.

Vue_du_bateau_retour

 

Mais qu’est-ce qu’il m’a semblé long, ce trajet… Partis et arrivés avec du retard (comme à chaque fois avec ce ferry j’ai l’impression), puis il a fallu attendre encore et toujours pour nos bagages… On a quitté Kaikoura à 8H et on est arrivé à Wellington à 19H30, je n’en pouvais plus !

 

En revanche, la partie vraiment géniale et réjouissante de la journée arrivait enfin : j’ai retrouvé, pour une dernière fois, Baha et Maysoon pour le dîner ! Je ne dormais pas chez eux car je repartais à l’aurore le lendemain, mais ils m’ont retrouvée en ville et m’ont emmenée manger malaisien. Ils m’ont invitée en plus de m’avoir acheté un petit cadeau d’anniversaire… Je n’en revenais pas, je ne savais plus comment les remercier. A la base, je devais les retrouver un jour plus tôt, le 29 mars donc l’idée était de les voir et de ne pas être seule pour mon anniversaire, mais je n’en attendais pas tant…

 

Quoi qu’il en soit, c’était super de les voir encore une fois. J’ai passé une excellente soirée et, bien entendu, je n’ai pas aimé du tout le moment des au revoir car cette fois il n’y avait plus de prochain rendez-vous fixé…

 

Voilà pour cette fois… A la base, j’avais prévu de poster hier 31 mars, après avoir raconté la journée du 30 mars qui a marqué mon retour sur l’île du nord. Mais j’ai traîné plus que prévu pour écrire cet article (quoi, j’ai déjà dit ça d’autres fois ?) Du coup, j’ai carburé pour finir et, au moment de charger les photos, j’ai constaté que ma connexion fonctionne certes très bien mais qu’elle est lente… Or, il était plus que temps que j’aille me coucher, je ne pouvais pas me permettre de renier sur mon sommeil plus que de raison. Parce que, devinez où je suis ? Mais si, mais si, en réfléchissant deux minutes vous pouvez trouver…...

 

Bon, en fait, je voulais jouer à ce petit jeu du "je ne vous dirai pas où je suis pour ne pas tenter le sort mais devinez quand même", sauf que ça, ça aurait marché si j'avais effectivement posté hier soir. Là, vu le message qui va suivre dans quelques minutes, c'est un peu ridicule...

 

Toujours est-il que j'avais dit que je rattraperai mon retard et on y est, enfin presque (n'en demandons pas trop non plus...)

28 mars 2018

Steward Island

Bon et alors, Steward Island, elle raconte ?

 

J’ai passé une semaine tellement détendue là-bas que le manque de productivité qui transparaîtra dans les lignes à venir ne sera peut-être pas très trépidant pour vous, mais allons-y !

 

Ca, c’est une façon de vendre son article, dis donc…

 

Bref !

 

J’en étais où, en terme de date ? Oui, savoir quel jour on est quand on voyage est un défi, ne vous moquez pas.

 

Vendredi 16 mars au matin, nous avons quitté la région des fjords, direction le « deep south », c’est-à-dire le point le plus au sud de l’île du sud. Vous vous souvenez de Cape Reinga ? Non ? Normal, c’était il y a longtemps… Lors de ma toute première étape après mon départ d’Auckland, dans le Northland, j’avais fait un voyage à la journée vers le point le plus au nord de l’île du nord : donc, là, il s’agissait d’aller rejoindre son équivalent sudiste.

 

Avant de quitter la région des fjords néanmoins, nous avons fait une halte rapide pour une petite balade autour de Marian Lake. Même qu’il fallait traverser un pont suspendu au début de la balade et je n’ai toujours pas décidé si ça me faisait rire ou flipper ces trucs-là (disons que j’aime bien mais pas trop longtemps…)

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Puis, il y a eu divers arrêts durant la journée : retour à Te Anau pour nos courses des prochains jours, photos au bord de la route… Honnêtement, j’ai vécu tout ça dans une forme de brouillard parce que je me rendormais dans le bus entre chaque étape… Voici tout de même la plus jolie photo prise sur le chemin !

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Ensuite, nous sommes arrivés à Invercargill en milieu d’après-midi et le groupe se séparait, entre ceux qui restaient là et ceux qui continuaient jusqu’à Steward Island. Invercargill est le siège régional du Southland (région où se trouvent également les fjords).

 

Nous nous y sommes arrêtés un instant, le temps de faire un tour rapide au sein du petit musée, qui présente quelques pièces d’art maori mais se dédie surtout à commémorer les victimes des guerres. Mes compagnons éphémères, lors de cette journée, étaient Hayley, anglaise et Priscilla, néerlandaise.

 

Après ça, direction Bluff pour ceux d’entre nous qui poursuivaient vers Steward Island et devaient par conséquent prendre le ferry. Bluff est la ville la plus australe de Nouvelle-Zélande. C’est donc ici que se trouve ce qui est considéré comme l’autre extrémité du pays : de Cape Reinga au nord à Bluff au sud. J’ai retrouvé le même panneau qui se trouvait déjà à Cape Reinga et qui annonce les distances avec un certain nombre de grandes capitales : il n’y a pas Paris mais jusqu’à Londres, c’était un peu moins de 19000KM. L’endroit précis s’appelle « Stirling Point » et la chaîne que vous pouvez voir sur la photo symbolise le lien étroit avec Steward Island.

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Steward Island est la troisième île néo-zélandaise de par sa superficie, après les deux principales îles généralement évoquées (celle du nord et celle du sud). Elle se trouve à environ 30KM au sud de l’île du sud. Lorsque l’explorateur James Cook, en 1770, était venu cartographier la Nouvelle-Zélande, il pensait que cet endroit faisait partie de l’île du sud et c’est le capitaine William Steward qui, le premier, l’a cartographié comme une île à part entière.

 

La majorité de l’île (80%) est en réalité un parc national, placé de ce fait sous l’autorité du département de conservation. Il n’y a qu’un seul village, appelé Oban, situé dans « Half Moon Bay » : sérieusement, je trouve ce nom hyper poétique. Il y a 400 habitants au total, autant dire que tout le monde se connaît…

 

Enfin, l’information importante, c’est quand même que je n’ai jamais été aussi proche du pôle sud : je vous jure, ça m’a ému pour de vrai.

 

Steward Island contient un grand nombre d’oiseaux et est réputé pour être le meilleur endroit de Nouvelle-Zélande où l‘on peut voir des kiwis dans leur habitat naturel (c'est-à-dire en-dehors d'un centre protégé tel qu'il y en a à Queenstown, à Whangarei et sans doute ailleurs). Ceci est dû à leur grande concentration : il y en aurait 20000 rien que sur l’île, sur les 70000 kiwis que compte au total la Nouvelle-Zélande (ils auraient été 10 millions avant l’arrivée des premiers colons, on comprend qu’ils bénéficient d’une loi de protection absolue). Tel que c’était présenté, on avait l’impression que ce serait facile mais… Autant étouffer vos espoirs tout de suite, j’ai échoué à en apercevoir un seul, malgré diverses tentatives de sortie la nuit (que je vous raconterai plus en détail). La plupart des gens que j’ai rencontrés n’en ont jamais vu non plus, il n’y en a que quelques-uns qui ont eu la chance d’être au bon endroit au bon moment. Donc, les amis, le kiwi restera une sorte de mystère, pour vous comme pour moi et c’est bien aussi, finalement.

 

Donc, en fin de journée ce 16 mars, il y avait du vent, la mer était agitée, tous les bateaux de la journée avaient été annulés et seul celui que nous devions prendre circulait… Ceci explique que la traversée ait été particulièrement sportive. Personnellement, j’ai le mal de mer mais ça ne m’est jamais arrivé sur un ferry car ce sont généralement de gros bateaux où on ne sent presque rien. Là, non seulement ce n’était pas un gros bateau (80 places environ je crois) mais en plus, il a été méchamment charrié par les flots… Sans déconner, je me serais cru dans un parc d’attraction tellement ça bougeait dans tous les sens, le bateau sautait carrément ! Ça aurait pu être inquiétant mais je me suis dit que, si le voyage n’avait pas été annulé, c’est que ça ne craignait rien. Donc, je n’ai pas eu peur mais Dieu, que j’ai été contente de retrouver la terre ferme après ça ! D’ailleurs, dans les jours suivants, lorsqu’on disait aux habitants de l’île qu’on était arrivé vendredi, tous avait un petit sourire compatissant… Paradoxalement, ça m’a rassurée parce que ça voulait dire que ce n’était pas toujours comme ça et qu’il y avait de l’espoir pour que le retour soit plus calme.

 

C’est au moment de prendre le ferry que j’ai retrouvé Inge, la fille néerlandaise que j’avais rencontré la veille lors de la croisière du Milford Sound. Elle avait avec elle des médicaments au gingembre contre le mal de mer et je pense pouvoir dire sans trop me tromper qu’elle m’a sauvé la vie : déjà avec les médicaments je ne me suis pas senti hyper bien, je pense que sans ça je me serais payé la honte d’être malade devant tout le monde… Du coup, le côté grand 8, on a trouvé ça marrant durant les premières minutes mais très vite, on s’est calé dans nos sièges, on n’a plus bougé et on a attendu que ça se termine.

 

Ce qui a fini par arriver au bout d’une heure. Inge m’a accompagné jusqu’à mon auberge : elle séjournait dans une autre mais, étant donné qu’il n’y a qu’un village, rien n’est jamais bien loin. Pour le coup, je pense que je tiens mon auberge préférée de tout mon voyage en Nouvelle-Zélande : dès mon arrivée, je me suis senti à l’aise. Il y a tout au plus une vingtaine de lits, un feu dans la cheminée du salon quand il caille dehors (ce qui était le cas ce jour-là) et j’ai été accueillie par les autres voyageurs en attendant que Anna, qui gère l’auberge n’arrive. En effet, Anna est en travail saisonnier dans cette auberge et elle la gère seule, du lundi au dimanche. Par conséquent, on ne peut évidemment lui demander d’être présente tout le temps et, lorsqu’elle n’est pas là, ce sont ceux qui sont présents qui se chargent de mettre à l’aise les petits nouveaux.

 

Par ailleurs, Steward Island est rarement une destination d’une seule journée, ceux qui s’y arrêtent prévoient généralement d’y rester entre 3 et 10 jours. Pour ma part, je restais six nuits et, pour une fois, j’ai passé mon séjour avec des personnes fixes, qui restaient globalement autant que moi. Ça a donné lieu à une ambiance très familiale et ça fait drôlement du bien d’évoluer dans un groupe un peu stable, où on se retrouve tous les matins et tous les soirs autour de la même table pour partager notre quotidien.

 

Dès mon arrivée, j’ai fait la connaissance de Frida, suédoise, qui au bout d’environ 2 minutes de conversation, me dit qu’elle peut venir avec moi faire des randonnées si je veux. Loin d’être une parole en l’air, elle viendra me trouver le lendemain et deviendra rapidement une super complice de voyage.

 

En attendant, je n’étais pas fâchée d’être arrivée et de poser mes affaires, avec la perspective de ne pas refaire mon sac avant six jours… Qui plus es, j’arrivais avec des réserves de courses pour une semaine car on nous avait prévenu que tout est plus cher à Steward Island, j’étais donc bien chargée !

 

Histoire de célébrer le fait que nous ayons survécu à la traversée, Inge et moi nous sommes retrouvées après avoir posé nos affaires dans nos logements respectifs, au seul pub/restaurant du village pour une pizza et une bière bien méritées. Nous avons été rejoint par Lisa et Lisa (si si), deux suissesses germanophones qui voyagent ensemble. Après ça, l’idée était de partir à la chasse aux kiwis. En effet, les kiwis sont des oiseaux qui vivent cachés dans les buissons et ne sortent que la nuit pour se nourrir, ce n’est donc qu’assez tard en soirée qu’on a une chance d’en apercevoir.

 

Nous voilà donc parties, l’une des Lisa, Inge et moi, en direction des deux endroits qui nous avait été indiqué comme étant les lieux probables où un kiwi pourrait se montrer. On a avancé silencieusement au milieu des buissons, on s’est arrêté pour écouter, on a continué plus loin, toujours en essayant de ne pas faire de bruit et de communiquer en silence (sans quoi on les effraie et c’est sûr qu’ils ne sortiront pas). Echec, donc, comme vous savez mais, au lieu d’un kiwi, vous avez droit à une photo du ciel étoilé parce qu’il paraît que c’est quand même quelque chose, de ce côté-là de la planète.

Stars

 

Il faisait froid mais pour le coup, je n’ai pas oublié que j’avais une écharpe et une polaire (merci le souvenir du Roys Peak de Wanaka !) C’était une promenade très agréable, que nous avons rebaptisé « the midnight beach walk » et que nous avons appréciée en dépit de l’absence de kiwis.

 

Le lendemain, samedi 17 mars, je me suis réveillée tard et j’ai pris mon temps pour émerger. Comme Inge n’avait fait le trajet que pour une seule nuit, nous nous sommes retrouvés au pub en début d’après-midi pour un chocolat chaud avant son ferry, pour se dire au revoir. Je dois bien admettre que, pour Inge ce jour-là et pour Frida un peu plus tard, j’ai eu le cœur un peu serré de devoir sans cesse me séparer au bout de quelques jours de gens avec lesquels je me sens à l’aise. Devoir rencontrer tout le temps de nouvelles personnes, recommencer le processus relationnel, ça a quelques chose d’épuisant au bout d’un moment et, l’indépendance qu’on chérit au début, on finit par avoir envie de la remplacer par quelques relations stables et fiables.

Selfy

 

Voilà, ça, c’est Inge et moi. Nous nous sommes dit au revoir, donc, et comme il faisait vraiment beau (tellement plus que la veille), je suis restée au pub, assise sur un banc au soleil. En revenant d’être allée me commander une bière (après un chocolat chaud, oui, je ne vois pas le problème), une habitante de Steward Island se trouvait assise à côté de moi : j’ai donc fait la connaissance de Tash (dont le prénom complet est « Natasha »). Nous avons papoté un instant, également avec Andrew, un anglais que j’avais croisé la veille à mon auberge et qui attendait le prochain ferry. Lors de la discussion, je ne sais plus comment mais j’en viens à dire que j’aimerais vraiment voir un pingouin et Tash me propose de venir avec elle et ses amis, le lendemain matin, pour une sortie en kayak. Franchement, chez nous, vous en connaissez beaucoup, des gens qui invitent des touristes qu’ils connaissent depuis 10 minutes à les rejoindre ? Moi je n’ai jamais fait ça en tout cas… On pourrait croire que les habitants de Steward Island soient un peu blasés des touristes, mais si c’est le cas ils ne le montrent pas en tout cas et sont sacrément amicaux.

 

Le soir à l’auberge, j’ai d’abord répondu à vos commentaires que j’avais en retard puis, en préparant mon dîner, j’ai retrouvé Frida qui m’a proposé une balade qu’elle avait fait le jour-même et qu’elle voulait bien refaire avec moi, car elle l’avait trouvé très agréable et avait pensé à moi. J’ai également fait la connaissance de Kathy et John, un couple de retraités d’Auckland. En effet, Steward Island est également l’endroit où j’ai croisé le plus de néo-zélandais en vacances ainsi que le plus de personnes plus âgées que les voyageurs qui occupent généralement les auberges.

 

Le dimanche 18 mars fut donc une journée bien productive, pour le coup. La météo étant absolument magnifique, la sortie en kayak du matin fut confirmée et je suis partie sur la mer en compagnie de Tash et trois de ses amis. J’ai effectivement eu la chance d’entendre un pingouin (Tash sait les reconnaître) mais navrée, pas de photo car on ne pouvait pas le voir… Les pingouins sont en effet des animaux timides et il faut généralement être caché pour espérer les apercevoir. Mais comme vous n’avez pas encore eu assez de photo de kayak, en voilà une petite en souvenir de ce très chouette moment.

Kayak

 

En revanche, c’est là que je me suis fait littéralement bouffer par les « sandflies » : il s’agit de petits moucherons qui piquent… On m’avait prévenu et largement contre ce truc mais, jusqu’à présent, je disais que je ne savais pas bien différencier une piqure de moustiques d’une piqure de sandflies… Eh bien, maintenant que j’ai expérimenté les sandflies, je sais ! Ça vous fait des piqures très rapprochées les unes des autres et qui grattent pendant des jours voire des semaines… On aurait dit que j’avais la varicelle parce que, malheureusement, les sandflies semblent m’aimer autant que les moustiques…

 

Enfin, quoi qu’il en soit, le kayak en-dehors d’un tour organisé, avec juste des locaux qui le pratiquent, c’était trop cool. C’était un peu sportif car je n’avais pas anticipé que j’aurais un peu chaud et, entre ma tendance chronique au mal de mer et le fait que je n’avais pas pris de chapeau, j’ai dû m’allonger un peu en rentrant (j’ai vraiment pas le pied marin, c’est pénible…) Néanmoins, c’est passé sans trop de mal et l’après-midi, j’étais parée pour aller marcher avec Frida.

 

C’était très chouette, cette rencontre avec Frida : une complicité simple et instantanée qui s’est installée très naturellement. Qui plus est, elle m’a proposé de faire des choses ensemble tout en étant spontanément très cool sur le timing, du coup c’était vraiment relaxe tout en permettant de très belles balades autour de l’île.

 

Nous avons marché autour de « Horse Shoe Bay » (ne me demandez pas pourquoi ça s’appelle comme ça, aucune idée…) Nous avons pris notre temps pour papoter, s’arrêter, savourer… Voici quelques photos : la quatrième (et peut-être la cinquième mais je ne suis pas sûre) est une plage qui répond au doux nom de « Dead Man’s Beach » (il y a des lieux qui ont des noms bizarres sur cette île… Est-ce que si on creuse dans le sable, on trouve un cadavre ? Allez savoir…)

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Il y a globalement beaucoup trop de photos de moi dans l’ensemble de cet article mais Frida a pris tellement à cœur de les faire : elle a fait un sacré boulot pour me les envoyer, les trier et les commenter… Elle a su me convaincre et donc, pour elle, j’ai accepté.

 

En revenant de ce bel après-midi, nous avons célébrer notre plaisir en allant se prendre une petite bière au pub avant de rentrer à l’auberge et de retrouver Kathy et John pour la soirée.

 

Le lundi 19 mars, je me suis levée hyper tard parce que YouTube et Netflix m’avaient happée une partie de la nuit (je suis faible…) Par conséquent, le petit déjeuner fut bien tardif, en compagnie de Frida mais également de Corina et Markus, un couple d’autrichiens aussi peu du matin que moi (voire encore moins, ce qui m’a fait bien plaisir). C’est là que nous avons vu un kaka tout à côté de nous, il s’agit d’un oiseau que l’on ne trouve qu’en Nouvelle-Zélande. AU risque de sembler un peu primaires, que Corina s’exclame spontanément « there is a kaka on the table » nous a fait rire pendant un moment.

Kaka

 

Ensuite, j’ai bien eu l’intention de commencer à écrire le précédent article mais, comment dire ? Entre le fait que je n’étais pas d’humeur productive et que, en plus, je ne savais pas encore que j’avais le droit de réinitialiser le routeur moi-même si internet ne fonctionnait pas… Eh bien j’ai écrit trois paragraphes puis j’ai sollicité Frida car nous avions prévu d’aller faire une promenade, histoire de quand même mettre le nez dehors.

 

Cette fois, nous avons fait la « Fuchia Walk ». Les Fuchia désignent une fleur mais, étrangement, il n’y en a pas le long de la « Fuchia Walk » mais il y en avait dans le jardin de notre auberge. Il s’agit d’une courte balade très agréable où Frida et moi avons joué aux exploratrices, progressant en silence des fois que l’on pourrait apercevoir un kiwi ou un autre animal. En effet, la veille, pendant que je faisais du kayak, Frida était allée à Ulva Island (dont je vous reparlerai) et elle a eu la chance de voir un kiwi, de façon totalement inattendue car c’était en journée. Bon, là, nous n’avons rien vu mais on a quand même adoré le moment.

Fuchia_walk_1

Fuchia_walk_2

 

Sur le chemin du retour, nous nous sommes amusées à faire des photos devant un panneau de pingouin…

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C’était la dernière soirée de Frida mais également de Kathy et John, j’ai donc profité de leur présence au dîner. Je suis également repartie à la chasse aux kiwis avec Kathy et John, qui n’en avaient pas vu non plus, mais avec aussi peu de succès que la première fois malgré le fait que nous ayons attendu un moment au même endroit dans les buissons. En revenant, j’ai fait la connaissance d’Elisabeth, une allemande partageant mon dortoir, qui me proposera de l’accompagner à Ulva Island non pour le lendemain mais pour le jour suivant. Cool !

 

Ulva Island se trouve à une quinzaine de minutes de bateau de Steward Island, il s’agit d’un sanctuaire pour les oiseaux, libre de tout prédateur.

 

Le mardi 20 mars, pour la même raison que la veille, je me suis réveillée tard (quand je vous dis que ce n’est pas la productivité qui m’a étouffé cette semaine-là…) J’avais envie depuis le début d’aller tester les petits déjeuners proposés par le pub/restaurant mais, lorsque je me suis pointée à 11H30, ils m’ont gentiment dit que c’était fini pour le petit déjeuner et qu’ils serviraient le déjeuner dans cinq minutes… Retour à l’auberge, donc où j’ai retrouvé Corina et Markus devant mon café.

 

Ce jour-là, Anna (qui gère l’auberge) m’a proposé d’aller avec elle à Ulva Island, car je lui avais dit le jour de mon arrivée que j’avais envie de m’y rendre et que j’espérais rencontrer quelqu’un pour venir avec moi. Certes, j’avais dit la veille à Elisabeth que j’irai avec elle mais, comme les deux propositions étaient adorables, qu’à cela ne tienne, j’irai deux fois !

 

Anna est originaire de Wellington, elle est arrivée à Steward Island en janvier pour ce travail saisonnier et elle n’était encore jamais allée à Ulva Island, c’était donc une très belle occasion pour nous deux et un très agréable moment partagé. Nous avons beaucoup discuté et fait plus ample connaissance en marchant autour de l’île (c’est tout petit, environ 1H30 si on ne s’arrête pas). J’ai revu des wekas, cet oiseau qui ressemble au kiwi et que j’avais découvert à Abel Tasman. Il y en a énormément sur Ulva Island.

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Le tour fut assez rapide car Anna devait retourner à l’auberge pour son travail : je prendrai davantage le temps avec Elisabeth le lendemain, les deux visites auront donc été complémentaires. Voici deux autres photos, prises depuis le pont où on attendait le bateau pour le retour.

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Ce soir-là, j’ai répondu à vos derniers mails et j’ai commencé, cette fois pour de vrai, la rédaction du précédent article. A un moment, nous avons entendu un oiseau et il y avait là trois françaises arrivées quelques jours après moi (Jade et Margaux qui voyagent ensemble, ainsi qu’Alice). Donc à ce moment, les filles me disent « tu as entendu, c’était un kiwi ! » Je rigole, en disant qu’on a surtout envie que ce soit un kiwi mais, après vérification sur internet, le chant est en effet similaire… Sans réfléchir beaucoup plus, nous enfilons nos chaussures et en route pour essayer de le trouver alors qu’il était déjà minuit passé !

 

Toujours pas, comme vous savez… Cela dit, plusieurs personnes nous dirons le lendemain l’avoir entendu et penser également que c’était un kiwi.

 

Le mercredi 21 mars, comme promis à Elisabeth, je me suis levée pour le premier ferry vers Ulva Island, en dépit de la pluie ce matin-là et du fait que je m’étais couchée tard. Finalement, la pluie s’est calmée et, si on ne peut pas dire qu’il a fait beau, nous avons toutefois échappé au pire et nous avons passé un très agréable moment : marchant lentement, s’arrêtant souvent pour écouter les oiseaux, lézardant sur les différentes plages qui se trouvaient sur notre route… Nous avons vraiment pris tout notre temps et à la fin, comme il nous restait une bonne heure avant le prochain bateau, nous sommes retournées sur la plage la plus proche et en dépit du fait qu’il ne faisait pas chaud, nous avons enlevé nos chaussures et couru dans l’eau avec ravissement. Bon, elle était froide quand même… Voici deux photos, dont l’une d’un Robin (il s’agit d’un rouge-gorge, si j’ai bien compris).

Robin_bird

beach_with_stones

 

Nous avons également vu un Kakapo, il s’agit d’un perroquet et c’est un oiseau qui, tout comme le Kaka, ne se trouve qu’en Nouvelle-Zélande. Malheureusement, le Kakapo est difficile à photographier… En revanche, sur le chemin du retour, alors que j’étais en train de geler à moitié sur le bateau, on a vu un albatros !

albatros_and_landscape

En revenant, j’ai pris un déjeuner tardif mais copieux (faut manger quand on a froid) en papotant longuement avec tous les présents car la météo n’incitaient guère à bouger (il pleuvait davantage que le matin). Enfin, je me suis disciplinée pour finir la rédaction du précédent article

 

Le soir, dernière chance pour la chasse aux kiwis… J’y suis retournée avec mes camarades français et, comme les filles s’étaient renseigné auprès du département de conservation sur la meilleure technique, nous sommes cette fois restés poster à un endroit sans avancer du tout car il leur a été dit que si l’on bouge, on fait du bruit et on minimise nos chances… Par ailleurs, il faut vraiment attendre sur un terrain ouvert, pas aller dans les buissons. Bon, ça n’aura pas été plus fructueux et on a fini par se dire que, si ça se trouve, le kiwi n’existe pas : c’est un mythe inventé pour faire courir les touristes et il y a des caméras et une chaîne de télé, où les habitants regardent les touristes tourner en rond dans un champ et se marrent… Ceux qui en ont vu ? Envoyés par le gouvernement pour faire marcher la conspiration !

 

On rigole on rigole… J’aurais certes pu payer pour un tour où j’étais à peu près sûre d’en voir mais j’ai décidé de ne pas le faire : autant, s’inscrire à des tours de touristes pour ce que je ne peux pas faire seule ou les activités qui doivent être encadrées, je le fais volontiers mais là, j’ai eu plein d’occasions d’essayer par moi-même. SI le kiwi n’est pas venu, c’est sa liberté et la nature qui veut que ça ne marche pas toujours comme on veut.

 

Au retour, j’ai chargé les photos et vidéos afin de publier le précédent article, à une heure indécente sinon ça n’aurait pas collé à ma procrastination évidemment…

 

Jeudi 22 mars, dernier jour à Steward Island, que j’ai quitté à regret. Le matin, cette fois, j’étais à l’heure pour aller enfin tester le petit déjeuner du pub/restaurant et ça valait le coup ! Ensuite, j’ai tranquillement attendu à l’auberge que ce soit l’heure du ferry, en m’occupant et papotant, encore et toujours, autour de la table du salon. J’ai pris le même bateau qu’Elisabeth et, en effet, la traversée était bien plus calme qu’à l’aller. Il y avait certes quelques remous mais nous avons pu faire le trajet assises à l’extérieur. Puis, alors que je retrouvais un bus Stray à l’arrivée pour poursuivre mon voyage, nous nous sommes dit au revoir.

 

Je devais retourner à Queenstown, juste pour la nuit avant la prochaine étape. A la base, ça ne devait être qu’un arrêt pour dormir mais ça s’est transformé en une soirée très sympa, car Frida était à Queenstown également. Nous nous sommes donc retrouvées avec bonheur et s’est joint à nous Will, un garçon de San Francisco que Frida avait rencontré sur sa route durant la journée. Nous n’avions pas de plan précis et nous avons finalement jeté notre dévolu sur un bar d’où émanait de la musique live qui faisait bien envie. Nous avons pris une bière, puis une deuxième et, vers minuit, j’ai eu envie d’un burger… J’avais mangé beaucoup trop de légumes à Steward Island et je n’avais certainement pas oublié que le Fergburger, très connu à Queenstown, était ouvert jusqu’à 5H du matin… Les autres ont adhéré à mon initiative et nous avons élu domicile dans le hall de l’hôtel où je séjournais pour le manger. Donc, cette photo, c’est juste pour la blague et le souvenir…

The_midnight_burger

 

Dire au revoir à Frida a été un peu pénible mais ainsi va la vie des voyageurs…

 

Voilà pour cette fois ! Je vous épargne l’habituel couplet sur le fait que mes réponses à vos messages arrivent, hein ?

 

Dans à peine plus d’une semaine, c’est la fin de ce merveilleux voyage… Je suis sereine à cette idée, je crois vraiment que quand on voyage, on se prépare sans le savoir en fonction de la durée prévue… Je ne vais pas vous faire un roman sur les émotions un peu mélangées que je ressens, je crois que c’est un truc qui va se passer entre moi et moi-même. EN revanche, avec un peu de chance (ou de persévérance et d’autodiscipline), le prochain article sera celui où je rattraperai mon retard… J’espère, en tout cas !

 

PS : je ne sais pas si c'est mon ordinateur, ma connexion ou Canalblog, mais j'ai eu carrément du mal pour charger les photos cette fois... Donc, s'il y a quelque chose qui n'est pas conforme dans leur affichage ou leur ordre d'apparition, s'il vous plaît dites-le (pour le sens, mon frère repassera derrière comme à chaque fois et encore un grand merci à lui pour ce travail !)

 

PS2 : je soupçonne clairement Canalblog, qui en ce moment a de longues périodes durant lesquelles il ne s'ouvre plus du tout (comme là quand j'ai voulu publier... Sérieusement, j'étais prête depuis plus d'une heure !)

21 mars 2018

Retour dans l'Otago et Milford Sound

Normalement, j’ai rattrapé mon retard (pas du tout dans l’écriture de ces articles mais pour répondre à vos messages) donc, si j’ai oublié quelqu’un ou quelque chose, venez vous plaindre !

 

J’en étais donc resté au dimanche 11 mars (oui, le retard s’est accumulé…) où j’ai dit au revoir une nouvelle fois à Baha et Maysoon et ai pris un vol intérieur, de retour vers l’île du sud ; plus précisément à Dunedin, au sud-est de l’île, capitale de l’Otago (région dont font partie Wanaka et Queenstown dont je vous ai parlé juste avant mon retour sur l’île du nord). Dunedin est la deuxième ville la plus peuplée de l’île du sud, après Christchurch. Pour vous donner une idée, Dunedin c’est environ 128000 habitants alors que Queenstown, dont on parle beaucoup car c’est un haut lieu du tourisme international, ce n’est que 10000 habitants (si on ne compte pas les touristes qui doivent multiplier la population par 10, ou pas loin…)

 

Dunedin est une ville qui a été fondée par des colons écossais en 1848  après que le terrain a été acheté pour presque rien aux maoris. La population s’est développée de façon impressionnante au moment de la ruée vers l’or dans les années 1880. Son nom est d’ailleurs le nom écossais d’Edimbourg et l’héritage écossais perdure toujours aujourd’hui. J’espérais croiser des joueurs de cornemuse juste pour le fun mais je n’en ai entendu aucun… A vrai dire, l’atmosphère était très calme en ce dimanche. La ville est également connue en Nouvelle-Zélande pour son université, la plus ancienne du pays, qui attire des milliers d’étudiants, particulièrement en médecine. Je vous avais parlé il y a quelques temps de Jay, un garçon d’origine chinoise étudiant justement la médecine à Dunedin, que j’avais rencontré à Greymouth et qui m’avait proposé de me faire visiter la ville le jour de mon arrivée. C’est donc ce que nous avons fait : à ma descente de l’avion, j’ai pris une navette pour rejoindre mon auberge puis nous nous sommes retrouvés, à l’heure du déjeuner et il m’a emmené dans un restaurant asiatique dans lequel il a ses habitudes..

 

Il m’a demandé ce que je voulais voir de la ville et il a organisé le tour de la façon la plus logique possible en fonction de ce que j’avais lu. Nous avons commencé par Baldwin Street, qui est la rue la plus inclinée du monde (35 degrés). Bon, honnêtement, c’est raide mais pas de quoi en faire un plat parce que c’est très court et en cinq minutes, on est en-haut : je ne la tenterais certes pas en vélo mais à pieds, Montmartre est plus crevant (oui, j’ai les références que je peux…) Voici une photo de la vue d’en-haut parce que c’est quand même ça, le but.

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Il y a une tradition à Dunedin : pendant le festival du chocolat en hiver, des milliers de bonbons jaffas (ce sont des petites boules de chocolat à l’orange enrobées dans du sucre rouge) sont déversés du haut de la pente, avec un numéro de tombola et les premiers bonbons arrivés en bas désignent les vainqueurs… Personnellement, je trouve que ça s’appelle « gâcher du chocolat » mais le principe est quand même marrant et à chacun son folklore, après tout !

 

Ensuite, Jay avait envie de me montrer l’université donc nous sommes allés y faire un tour et je dois bien admettre que le cadre pour étudier est fort sympathique : un jardin, une fontaine (franchement, moi, quand je me posais dans de tels endroits soi-disant pour réviser, je ne faisais généralement pas grand-chose…) Je vous mets une photo d’un bâtiment pour que vous puissiez vous faire une idée de l’architecture de la région, les constructions de la ville étant principalement réalisées avec le calcaire de l’Otago. Je voulais vous mettre plutôt une photo de la gare mais il y avait un gros bus garé devant donc ce bâtiment est plus parlant.

Dunedin_Universit_

 

La gare de Dunedin est en effet réputée pour son architecture originale. D’après le site de Kiwipal, qui n’est pas très à jour mais que je consulte quand même régulièrement pour me faire une idée des lieux où je suis : « sa construction mélange le calcaire beige d'Oamaru, la pierre bleue de l'Otago et le marbre d'Aberdeen ». Le bâtiment serait le plus photographié du pays. Il n’y a plus que des trains touristiques qui y passent, le train n’étant pas un moyen de transport répandu en Nouvelle-Zélande. Le hall est impressionnant, le sol étant totalement recouvert de milliers de petits carrés de mosaïques. Voici deux photos, l’une du sol et l’autre depuis le quai.

Dunedin_Gare_1

Dunedin_Gare_2

 

Après ça, direction l’Octagon, il s’agit de la place centrale qui concentre l’activité de la ville, avec ses commerces et ses cafés. La place est nommée ainsi car… Elle est en forme d’octogone ! Nous sommes allés faire un tour à St-Paul’s Cathedral qui s’y trouve.

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Puis, j’avais envie d’aller voir le jardin chinois, il s’agit d’un jardin construit uniquement avec des pierres importées spécialement de Chine dans le but de rendre hommage aux prospecteurs chinois qui ont accompagné la ruée vers l’or. C’est un lieu que j’ai trouvé agréable et paisible, mais je ne m’attendais pas à ce que l’entrée soit payante : ce n’est certes pas cher mais le jardin est tout petit donc ça sonne quand même comme une occasion de faire du business à peu de frais. Cela dit, en y réfléchissant, je me dis que ça doit permettre de financer les événements qu’ils organisent. Je suis bien contente de l’avoir vu, je ne regrette pas du tout et puis, Jay avait l’air d’aimer cet endroit où, m’a-t-il dit, il se rend régulièrement (notamment pour des célébrations de la communauté chinoise). Il m’a notamment fait écouter une vidéo d’un concert auquel il avait assisté, où un chanteur d’opéra chinois était venu se produire il y a quelques temps.

Dunedin_Jardin_Chinois

 

Notre dernière étape fut à la plage de St-Claire, à quelques minutes en voiture de la ville, où nous nous sommes assis pour quelques temps au bord de l’eau. Comme presque partout en Nouvelle-Zélande, les vagues sont hautes et le bruit de l’océan est impressionnant de puissance. Non, je n’ai pas testé la baignade, les rares personnes dans l’eau étaient des surfeurs en combinaison.

Dunedin_St_Clair_Beach

 

Pour l’histoire un peu drôle, sachez que j’ai visité Dunedin à la manière d’un chinois : à savoir on passe de point en point, on s’arrête une demi-minute le temps de faire la photo souvenir que tous les touristes font puis on file en direction de l’étape suivante… A ce rythme-là, je comprends qu’ils arrivent à visiter toutes les capitales européennes en deux semaines... Déjà, j’ai eu le sentiment que, vraiment, Jay comprenait difficilement que je ne veuille pas être sur les photos histoire de prouver que j’avais été là… Au bout d’un moment, il a fini par percevoir que, moi, j’aime bien me poser et sentir l’atmosphère des endroits où je suis plutôt que de tracer  et j’ai bien perçu qu’il faisait un effort pour moi, mais au bout de quelques minutes il ne savait plus bien quoi faire de sa peau et fallait qu’on bouge… Il a élaboré un itinéraire prenant en compte tous les endroits que j’avais en tête, mais il ne m’a pas suggéré quelque chose que lui aime bien (si ce n’est le déjeuner dans un restaurant asiatique). C’était très sympa, vraiment et je lui suis reconnaissante d’avoir pris son après-midi pour me balader, mais j’ai senti la différence culturelle pour le coup.

 

Finalement, nous avons fait un arrêt supermarché pour que je puisse me nourrir les prochains jours avant qu’il ne me ramène à mon auberge et qu’on se dise au revoir. Vraiment, il a été adorable et disponible.

 

Le soir, j’ai commencé, plutôt laborieusement, à rédiger le précédent article (car, oui, il y a désormais un article de retard entre le moment où je vis les choses et le moment où je vous les raconte…)

 

Le lendemain, il était prévu que je me rende à Alexandra, toujours dans l’Otago, pour y rencontrer des français faisant partie de la famille d’amis et travaillant dans la production de vin : on ne se connaissait pas du tout mais, comme promis à mes amis, j’avais pris contact avec eux pour leur dire que j’étais dans la région et ils m’ont très gentiment invitée. Donc, le matin de ce lundi 12 mars, je n’ai pas fait grand-chose d’autre que de continuer (toujours laborieusement) la rédaction du précédent article, me rendre au centre-ville pour acheter du chocolat à mes hôtes dans la principale rue commerçante de Dunedin puis aller boire un café sur la place de l’Octagon avant de prendre mon bus Intercité.

 

Arrivée à Alexandra, j’ai été chaleureusement accueilli chez A et M avec leurs deux garçons : un dîner savoureux, du bon vin bien entendu, une chambre rien que pour moi, je n’ai eu à m’occuper de rien du tout et j’ai été bichonnée comme une princesse. C’était vraiment chouette de rencontrer des français vivant depuis longtemps en Nouvelle-Zélande car, lorsque l’on parle de la Nouvelle-Zélande pour tenter de mieux la comprendre, nous savons que nous nous appuyons sur le même référentiel.

 

Le mardi 13 mars, après un excellent petit déjeuner, M m’a ramené à l’arrêt de bus, direction Queenstown, le retour. Cette fois-ci, mes copains de bar de la dernière fois n’étaient pas là alors, le plan était surtout d’être tranquille (c’est souvent mon plan, ces derniers temps, d’ailleurs…) J’avais réservé à l’hôtel où mes copains avaient été, que j’avais découvert grâce à eux : plus confortable, plus central et au même prix que celui où j’avais séjourné la première fois. Lorsque je suis arrivée, j’ai terminé (laborieusement encore, oui, plus que jamais) la rédaction et la publication du précédent article et, surtout, j’ai glandouillé sur internet parce que j’adore faire ça et que ça me manquait un peu.

 

En revanche, le mercredi 14 mars, il s’agissait quand même que je vois autre chose de Queenstown que ses bars alors, pour le coup, je fus productive ! Je n’avais envie d’aucune activité à sensations fortes que l’on vend aux trop nombreux touristes internationaux de cette ville et qui coûtent la peau des fesses alors, je m’étais concocté un petit programme d’endroits qui me semblaient juste jolis à voir.

 

J’ai commencé, le matin, par aller prendre la Gondola : il s’agit d’un funiculaire qui vous amène à un point de vue panoramique de la ville. En demandant mon chemin j’ai rencontré Edwina, une australienne en voyage avec ses parents et nous y sommes allées ensemble. Voici les photos de la vue d’en-haut.

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Queenstown_PDV2

 

C’est joli, n’est-ce pas ?

 

Bon, malheureusement, l’endroit est totalement aménagé pour les touristes : on peut y faire de la luge d’été, manger et je ne sais quoi d’autre encore… On pouvait peut-être marcher aux alentours mais je ne voyais pas bien où et, de toute façon, avec tout ce monde, ça ne me faisait pas trop envie : j’avais plutôt prévu d’aller faire un tour au jardin de Queenstown durant la journée dans le but de me balader. Je me suis donc contenter d’une boisson chaude, histoire de quand même rester un peu et savourer le plaisir d’être toute seule et d’avoir rencontré quelqu’un de sympa. Puis, je suis redescendue, direction le « Kiwi Birdlife Park » juste à côté.

 

Il s’agit  d’un parc où ils s’occupent des oiseaux blessés mais également de la préservation des espèces menacées. J’ai demandé à l’accueil s’il y aurait un guide pour faire le tour avec moi mais, étant donné que je n’avais pas prévenu de ma visite en amont, ils n’étaient pas en mesure de me répondre immédiatement et m’ont demandé de rappeler un peu plus tard. Honnêtement, je leur suis très reconnaissante car je les ai prévenu de ma présence totalement à l’arrache, je repartais de Queenstown le lendemain et ils ont tout fait pour que quelqu’un puisse se libérer juste pour moi dans l’après-midi, pour pas un centime en plus. Merci beaucoup, franchement !

 

En attendant qu’ils s’organisent, je suis donc allée au jardin de Queenstown pour m’y promener et prendre mon pique-nique. J’ai halluciné en entendant le bruit du lac tout près de moi : il était agité comme si ça avait été la mer, incroyable ! Le temps était assez venteux et le pique-nique sans que tout s’envole fut un challenge mais, assez bizarrement, il suffisait de grimper une toute petite colline pour que, en-haut, il n’y ait que le calme et un très agréable soleil… Voici une photo du lac en question, appelé Lake Wakatipu (ce n’est pas le lac de Queenstown à proprement parler car il est beaucoup plus grand que ça et couvre bien d’autres endroits alentours).

Lake_Wakatipu

 

Et puis, quand ce fut l’heure, je suis retournée au Kiwi Birdlife Park où m’attendait Shirley, une anglaise vivant en Nouvelle-Zélande depuis un an et demie qui m’a confiée être ravie de pouvoir quitter la réception pour venir se balader avec moi. Elle était géniale, elle m’expliquait tout ce qu’on voyait, a pris des photos et m’a aidée à les sélectionner… Top !

 

On a commencé par la « kiwi house », parce que c’était l’heure de nourrir les kiwis  et que les visiteurs peuvent y assister. Il s’agit d’une maison où il fait totalement noir, car les kiwis ne sortent que la nuit. Il y avait là deux « Brown Kiwis », une des espèces de kiwis (parce que oui, il y en a plusieurs) que l’on trouve particulièrement sur l’île du nord (pour la petite histoire, c’était le nom de ma première auberge à Auckland…) Parenthèse à part, lorsque je me suis étonnée auprès de Shirley qu’ils soient à Queenstown à l’autre bout du pays, elle m’a expliqué que dans ce parc, ils ne s’occupent pas uniquement d’oiseaux blessés mais ils mettent également en œuvre des programmes visant à ce que les oiseaux rares se reproduisent dans le but d’en augmenter le nombre et ainsi préserver l’espèce.

 

Evidemment, toute photo est interdite, le flash étant à proscrire (et de toute façon, nous n’étions pas dans la « kiwi house » même, nous regardions de l’extérieur).

 

Après ça, nous avons fait le tour du parc et Shirley m’a expliqué chaque espèce d’oiseaux et de canards que nous croisions : le « Blue Duck », espèce protégée qui a donné son nom à la ferme de l’île du nord où j’étais allée en février ; le canard le plus vieux du parc ; un faucon qui ne peut plus voler car il a une aile cassée ; un tui, dont je vous ai déjà parlé, qui sait imiter des tas de cris d’autres oiseaux et qui, comme l’a judicieusement rappelé mon amie Alix, a donné son nom à une bière néo-zélandaise bien rafraîchissante ; Etc.

 

Voici quatre photos : le fameux faucon malheureusement blessé, un tui, un nouveau pigeon néo-zélandais déjà vu à Kapiti Island « kereru » et une vue d’ensemble du parc.

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Oh et j’ai appris un truc rigolo : tous les oiseaux néo-zélandais sont nommés en fonction des sons qu’ils semblent produire (kiwi, weka, tui, kereru, kaka…)

 

Ensuite, Shirley m’a proposé d’assister au « show », qui se produit dans un espace délimité (une sorte de canopée je dirais) où certains oiseaux sont libérés un par un et où, tout en les écoutant et regardant voleter autour de nous, on nous explique quelques-unes de leurs caractéristiques. C’est à la fois fait de façon drôle et ludique, tout en se voulant être un moment de sensibilisation du public. On nous parle beaucoup des possums, que je n’ai pas encore évoqué ici mais qui sont considérés comme un véritable fléau et sont haïs en Nouvelle-Zélande. Ce sont des prédateurs qui ravagent la végétation, détruisent les œufs des kiwis et refilent la tuberculose au bétail… Ils ont été introduits par les colons au XIXe siècle, en provenance d’Australie, pour leur fourrure. Etrangement, ils sont inscrits au registre des espèces protégées en Australie mais sont perçus comme un véritable danger à éradiquer en Nouvelle-Zélande. Ce ne sont toutefois pas les seuls prédateurs dont on nous parle et, par exemple, le public est sensibilisé au fait que les oiseaux doivent également être protégés de nos chats ou même nos chiens.

 

D’un point de vue de ma curiosité, j’ai trouvé ce moment intéressant et puis, le fait qu’on nous présente différents oiseaux un par un m’a permis de les entendre individuellement. Toutefois, je ne peux m’empêcher d’être sceptique quand des animaux qui n’ont rien demandé doivent faire le show devant les yeux ébahis des touristes… Autant, voir des animaux dans leur environnement naturel, je trouve ça génial lorsque c’est possible ; autant, en faire une attraction visant à émerveiller les badauds, ça m’a toujours dérangé.

 

Néanmoins, j’ai perçu une éthique et un vrai sujet qui leur tient à cœur autour de la protection des oiseaux au sein de ce parc donc, je suis très contente d’y avoir été.

 

Après cette belle et riche journée, retour à mon hôtel où, eh bien, je me suis occupé de ma lessive et de répondre à certains de vos mails…

 

Le lendemain, jeudi 15 mars, j’ai retrouvé pour la première fois depuis deux semaines un groupe et un bus Stray, direction le Milford Sound, le plus célèbre fjord de la Nouvelle-Zélande. Notre premier arrêt fut à Te Anau où, outre un supermarché pour nos courses, il y a un lac assez connu.

Lake_Te_Anau

 

La route qui mène au Milford Sound est réputée pour être particulièrement belle, nous avons donc fait plusieurs arrêts et ma voisine de bus s’est chargé des photos pour vous. Voici le premier point de vue.

Premier_PDV

 

Sur le trajet, se trouve ce que l’on appelle les « lacs miroirs », dont la surface reflète les montagnes. Nous n’avions pas la météo appropriée du coup je ne sais pas si vous verrez bien le phénomène mais voici deux photos.

Mirror_Lake_1

Mirror_Lake_2

 

Un peu plus loin, voici un autre point de vue depuis des chutes.

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C’est ici que nous avons vu pour la première fois un Kea : il s’agit d’un oiseau endémique de la Nouvelle-Zélande, une sorte de perroquet, réputé très intelligent et qui, apparemment, adore dévorer les joints en caoutchouc…

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Pour arriver au fjord, nous avons traversé un tunnel creusé exprès dans la roche durant des années car sans cela, les falaises abruptes rendaient la montagne infranchissable.

 

Le seul moyen de visiter cette région exceptionnelle est de prendre part à une croisière, qui remonte les eaux du fjord jusqu’à la mer de Tasman. Le fjord occupe en réalité une ancienne vallée glacière : la mer de Tasman a envahi la vallée lorsque le réchauffement climatique, encore lui, a fait fondre la glace.

 

La région des fjords est connue pour être l’une des plus humides de la planète (7M de pluie par an), autant dire que je m’étais préparée à me prendre des trombes d’eau sur la tête. Toutefois, il n’en fut rien et je me considère, une fois de plus, vraiment chanceuse. En effet, nous avons pris le bateau et nous avons pu passer l’ensemble du voyage sur le pont extérieur, ce qui était génial pour moi et m’a permis de sentir la nature : de l’intérieur du bateau, ça aurait été un peu frustrant. Je ne dirais pas qu’il ne pleuvait pas du tout, mais c’était une pluie fine tout à fait inoffensive.

 

Mes compagnons de voyage cette fois-ci furent Sunny, un anglais d’origine indienne avec qui j’ai passé le plus clair de ma journée (à Te Anau, pendant la croisière mais aussi le soir) ; ainsi que Gatri, finlandaise et Inge, néerlandaise, avec qui je passerai deux jours de plus et que vous retrouverez donc pour un petit bout dans le prochain article. Sunny a eu beau me répéter cent fois qu'il n'était pas doué pour décrire les paysages, il n'a cessé de le faire en y mettant beaucoup de coeur et il se débrouillait très bien.

 

Voici les photos du début de la croisière.

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Et une vidéo en prime pour le son !

 

 

 

Puis la suite de la croisière, où vous pourrez apercevoir sur l’une des photos… Encore des otaries que l’on a eu le plaisir de voir juste avant d’atteindre la mer de Tasman !

Milford_Sound_4

 

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La dernière photo que vous venez de voir représente les chutes de Stirling, dont on s’approche tellement près que l’on peut sentir l’eau qui dévale des falaises sur son visage, j’ai adoré la sensation. Voici une vidéo de ces chutes, très courte cette fois mais qui vous permettra de voir un peu le mouvement.

 

 

 

C’est grâce aux pluies abondantes de la région que se forment les nombreuses cascades que l’on y trouve.

 

On a vu des dauphins aussi, mais le bruit du bateau et des chutes fait que je ne les ai pas entendu et sur la seule vidéo que j’ai, on entend les commentaires audio et ce n’est pas très parlant. Il y a une prochaine étape où j’aurai peut-être la chance de voir des dauphins, croisons les doigts !

 

Bref, c’était un voyage très agréable : bonne ambiance, beau paysage, compagnie très sympathique, j’en garde un très bon souvenir.

 

Nous avions un peu de route après la croisière pour rejoindre l’auberge où nous passerions la nuit, à Gunn’s Camp. En chemin, nous nous sommes arrêtés pour une ultime balade vers une rivière dont l’eau se déverse dans un gouffre appelé « The Chasm », lequel a été sculpté par l’érosion.

The_Chasm

 

Notre auberge du soir était un lieu à l’ancienne, sans réception d’aucune sorte, où l’électricité provient d’un groupe électrogène qui se coupe à 22H… Pour le coup, il pleuvait averse donc il caillait un peu mais c’était cool ! Et puis, l’avantage pour une habituelle couche-tard comme moi, c’est que quand tu n’as plus d’électricité après 22H et pas de réseau, tu te retrouves vite désœuvrée et tu n’as pas beaucoup d’autres options que d’aller dormir tôt.. Mon besoin de sommeil m’a remercié.

 

Je coupe ici, sur ce jeudi 15 mars, car ça fait déjà beaucoup de photos et que je ne veux plus tarder à publier : Suite au prochain épisode. Au moment où je publie je m’apprête déjà à quitter Steward Island où j’ai pourtant passé six nuits, autant dire que l'écart entre le temps réel et le temps du récit s'est creusé… Mais j’essaie de ne pas me mettre la pression et je rattraperai du mieux que je pourrai : j’ai beaucoup traîné ces derniers jours et je n’ai pas réussi à m’activer davantage donc, acceptons les choses comme elles viennent ! J’ai adoré Steward Island, je vous raconterai donc ça avec plaisir.

 

13 mars 2018

Retrouvailles

Je suis sacrément à la bourre pour cet article, dites donc, bien plus que d’habitude : qui plus est, je n’ai répondu à rien ni à personne depuis la dernière publication, le manque de motivation m’a frappée de façon assez puissante… Promis, je vous lis toujours avec le même plaisir et ça viendra. En temps et en heure, c’est sans doute déjà un peu tard mais ça viendra.

 

Donc, la dernière fois que j’ai posté, je venais de retrouver mes copines C et W, qui étaient écroulées dans leurs lits respectifs de notre chambre Airbnb à Wellington pendant que je finalisais la publication… Elles s’étaient tout de même couché bien plus tard que les jours précédents lorsqu’elles n’étaient que deux et bien entendu, je décline toute responsabilité (ou pas…) Le lendemain matin, logiquement, ce sont elles qui étaient productives alors que moi j’étais toujours sous ma couette : c’est pénible, d’être la seule personne à ne pas être du matin dans un groupe...

 

Le samedi 3 mars a démarré tranquillement : comme la veille au soir, nous avons goûté le plaisir de nous retrouver pour prendre un petit déjeuner à rallonge sur la terrasse de notre chambre et papoter : ça tombait bien, le seul programme de la journée était de se balader dans les rues de Wellington, ce qui n’imposait aucun horaire précis.

 

La première étape consistait à partir à la recherche de la « Wellington Writers Walk », la promenade jalonnée de citations d’auteurs ayant vécu à Wellington : souvenez-vous, je ne l’avais pas trouvé lorsque j’étais avec ma famille M et V or, pour C et W comme pour moi, cela nous parlait bien.

 

Donc, une fois la voiture de W garée, nous avons débuté notre promenade en longeant l’océan et, victoire, nous avons fini par trouver ! Pas toujours là où nous cherchions et souvent lorsque nous ne cherchions plus mais, sans qu’elles ne suivent un parcours précis, il y a néanmoins en divers endroits de la ville, des citations d’auteurs, majoritairement féminines, concernant Wellington.

 

Après avoir longé la Côte nous avons pénétré dans la ville et avons arpenté les rues du centre. Au détour de notre promenade, nous avons entendu des chants et, en nous approchant, nous sommes tombées sur le concert d’une choral en plein air, gratuit, dans le cadre d’un festival appelé « Coexistence » pour mettre en avant l’amitié entre les peuples et les religions.

 

Au bout d’un moment, il commençait à faire faim et nous avons opté pour un restaurant malaisien, histoire de changer un peu et c’était très bon. Par la suite, je vous passe le moment où j’étais à la recherche d’une sculpture de fougère (symbole de la Nouvelle-Zélande…) Tout ça pour que je finisse par poser la question à un point d’information et qu’on me réponde qu’elle avait été enlevée depuis plusieurs années… Il y a vraiment des sites internet qui devraient se mettre à jour pour éviter de me coller la honte !

 

Notre dernière étape a été au musée Te Papa (dont je reparlerai plus loin), définitivement passionnant et où nous sommes malheureusement restées trop peu… Vu que je savais que je reviendrai, j’ai surtout suivi les filles mais je regrette vraiment et je me sens stupide de ne pas leur avoir suggéré qu’on y passe plus de temps ensemble.

 

Voici deux photos de nos pérégrinations : la première en début de promenade avec la plage et la seconde en fin de journée avec le port.

Wellington_plage

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Après tout ça, il était temps de reprendre la voiture, pour nous rapprocher de notre étape du lendemain car il fallait être à 8H du matin à 45 minutes de Wellington, l’idée était donc de faire la route la veille au soir. Malheureusement, entre nos courses à faire et le fait que certaines (moi en priorité) ne sont pas des rapides en vacances, nous sommes arrivées après 20H au camping où nous avions prévu de séjourner et tout était fermé… L’auberge du coin étant complète et le motel d’à côté carrément hors de prix, la dernière option consistait à dormir dans la voiture : ce qui est interdit en Nouvelle-Zélande à moins d’être à des endroits très spécifiques.

 

Et là, je vous fais un arrêt sur image pour vous faire un petit état des lieux des débats et priorités de chacune dans nos discussions : sans dénoncer, il y en a une qui avait très peur qu’on se prenne une amande si on ne faisait pas les choses dans les règles de l’art, la deuxième qui avait peur d’avoir trop froid pendant les nuits en camping et la troisième qui n’a cessé de craindre que l’on n’ait pas assez à manger et de pousser pour l’achat de plus de provisions… Oui, bravo, vous me connaissez bien : je suis définitivement celle qui a peur de mourir de faim…

 

Equipe de choc, quoi qu’il en soit !

 

Du coup, cette nuit dans la voiture fut épique et on s’en souviendra.

 

Le lendemain, dimanche 4 mars, le rendez-vous était pour visiter Kapiti Island, une île où les allers et venues sont payantes et contrôlées du fait qu’il s’agit d’une réserve naturelle visant à protéger les espèces d’oiseaux en danger. Nous avons donc pris le bateau et, après une explication sur l’île et les différentes espèces d’oiseaux qui s’y trouvent, nous étions libres d’aller nous promener en autonomie.

 

Notre choix s’est porté sur une petite marche pour se rendre au « feeder », c’est-à-dire l’endroit où les oiseaux peuvent venir se nourrir. Ça grimpait bien au milieu des arbres mais c’était joli et très agréable. Qui dit « réserve naturelle pour les oiseaux » dit que, bien sûr, on entend les oiseaux tout le temps et partout par conséquent, j’étais ravie. Je ne suis toujours pas capable de reconnaître une espèce à son chant (j’en suis à des années-lumière) mais je pourrais rester assise à les écouter durant des heures. Arrivées au « feeder », c’est d’ailleurs ce que nous avons fait : pas durant « des heures » mais pour un bon moment. Voici une photo depuis la montée en chemin vers le feeder :

Dans_la_mont_e

 

Puis nous sommes redescendues tranquillement. Tout au long de la promenade et durant notre arrêt au feeder, mes copines se sont donné beaucoup de mal pour essayer de photographier les oiseaux, mais c’est que c’est petit et rapide ces bêtes-là… D'ailleurs, j'ai été vraiment surprise par la taille minuscule des entrées par lesquelles les oiseaux passent pour aler dans le feeder. Du coup, le seul auquel vous aurez droit nettement est… Le pigeon néo-zélandais ! Egalement appelé « Kereru » :

Pigeon_n_o_z_landais

 

De retour en bas, nous avons trouvé un coin très agréable à l’ombre pour notre pique-nique et nous avons traîné là puis au bord de l’eau, en attendant le départ du bateau qui nous ramènerait de l’autre côté. D’ailleurs, sachez que pour nous ramener sur la plage dont nous étions parties le matin, le bateau se fait tirer par un tracteur ! On ne s’y attendait pas

Sur_la_plage

Bateau_retour

 

Bref, une fois à la voiture, c’était le milieu de l’après-midi et nous avons roulé tranquillement jusqu’au Mont Taranaki, où nous passerions notre étape du lendemain. Le Mont Taranaki se situe au Centre Ouest de l’île du Nord mais je n’y étais pas passé avec mon itinéraire Stray, j’étais donc d’autant plus contente d’y aller avec les filles. Le Mont Taranaki est en fait un volcan au repos, comme de nombreux endroits de Nouvelle-Zélande (mais principalement de l’île du nord il me semble), qi se trouvent sur des zones de volcans passifs ou en sommeil.

 

Félicitation et vive nous, cette fois nous sommes arrivées bien dans les temps et nous nous sommes retrouvées, quasiment seules, dans un camping que nous avons payé un prix ridicule alors qu’il était hyper bien équipé. Comble du luxe, il se situait juste à côté d’une plage alors, au soleil couchant, la question de ce que nous allions faire ne s’est même pas posée. C et moi sommes joyeusement allées nous baigner pendant que W restait sur la plage et nous prenait en photo. Eh bien vous savez quoi ? L’eau était vraiment bonne une fois qu’on y était !

 

Une soirée très agréable, vraiment, avec un beau coucher de soleil en prime.

Coucher_de_soleil

 

Le lendemain, lundi 5 mars, une fois levées de la tente (pour W et moi) et de la voiture (pour C) où nous avions passé la nuit, direction le Mont Taranaki pour une petite rando. Non, nous n’avons pas choisi de faire l’ascension de ce sommet qui culmine à plus de 2500M, cela prend une dizaine d’heures et est réputé vraiment difficile… Nous nous sommes contentées de petites marches autour, il y en a plein donc aucune raison de se priver.

 

Voici une vue du Mont Taranaki depuis la route :

Vue_Mont_Taranaki_depuis_la_route

 

L’idée était quand même de grimper un peu, dans l’espoir d’avoir une jolie vue d’en-haut… Seulement, la météo était au brouillard et ça ne s’est pas arrangé en s’approchant des sommets. Par conséquent, une fois au premier point de vue et étant clair qu’il ne servirait à rien de monter davantage car nous ne verrions pas mieux, nous avons résolu de marcher jusqu’à un refuge de montagne afin de pique-niquer. Voici deux photos du sommet où nous étions arrivées, l’une de nous parce qu’on le vaut bien et l’autre de la vue.

Arriv_es_en_haut

Vue_sur_la_vall_e

 

Jusqu’ici, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, la marche était plutôt facile. En effet, c’est au retour, entre le refuge et le parking, que les choses se sont corsées… Le chemin était très escarpé, plein de roches instables, de branches à enjamber et de marches irrégulières… Bravo à C qui, à coup d’explications et d’onomatopées les plus parlantes possibles, m’a aidé à avancer petit à petit. D’ailleurs, je tiens à dire qu’on était meilleures à la fin qu’au début : il faut savoir reconnaître le progrès quand on le voit même s’il semble mince ! En tout cas, on a bien rigolé et, même si on a parfois cru qu’on n’en verrait jamais le bout (parce que le GPS de W ne réduisait la distance à parcourir que de 100 mètres toutes les 10 minutes), on a passé un très chouette moment.

 

Une fois cette rando achevée, retour dans la voiture, direction le Tongariro que nous devions faire le lendemain. Dans cette perspective, j’avais personnellement milité pour une auberge au lieu du camping, histoire de s’assurer de bien dormir et d’être en forme.

 

Sauf que, mes amis, nous pénétrons dans une zone sensible… Après en avoir discuté avec C et W, décision a été prise que je contacte bel et bien un guide avec l’espoir que, peut-être, nous pourrions quand même nous retrouver pour déjeuner. La marche du Mont Taranaki nous a par ailleurs confortées dans l’idée que, pour une randonnée longue et difficile, mieux valait garantir l’aide de quelqu’un d’expérimenté. J’avais appelé plusieurs compagnies, deux n’étaient plus disponibles et la troisième m’a dit que oui, bien sûr, je pouvais réserver sur leur site, ce que j’ai donc fait en choisissant exactement la formule dont ils me parlaient. Je ne les avais pas senti très à l’écoute au téléphone mais je me suis dit que bon, celui qui vous répond quand vous appelez n’est pas celui qui vous accompagnera le jour même donc, ça ne veut rien dire et de toute façon, je n’avais pas d’autres options.

 

Le mardi 6 mars, je me suis donc levée avec C et W pour un petit déjeuner commun et puis, elles avaient leur navette à 7H alors que j’avais rendez-vous au siège de la compagnie juste en face de notre auberge à 8H. Le manager de l’auberge m’a gentiment accompagné mais, en arrivant, le responsable a l’air surpris de me voir et me demande si j’ai une réservation... Après vérification, il m’explique que le tour que j’ai réservé consiste à joindre un groupe or, il me faut un guide juste pour moi, beaucoup plus cher et pas possible pour le jour même de toute manière.

 

Oui, il me faut un guide juste pour moi, c’est exactement ce que je demandais et pensais réserver. Sauf que, au lieu d’avoir en face de moi des gens faisant preuve de considération, qui auraient pu avoir l’air désolés et tenter de trouver une façon quelconque de compenser le désagrément, j’ai eu au contraire droit à des mensonges disant que je n’avais pas expliqué ma situation au téléphone et que je n’avais pas réservé la bonne formule sur internet… L’erreur est humaine est j’aurais mieux accepté le malentendu si quelque chose avait pu être négocié mais là…

 

Je suppose que je n’ai pas besoin de vous faire un dessin sur le degré de ma déception à ce stade… J’ai donc ruminé toute la journée en attendant le retour de mes copines qui se sont débrouillées comme des chefs et ont fini la rando à 15H. Comme c’était notre dernière soirée ensemble, nous sommes allées dans un pub histoire de changer de nos plats de pâtes et nos sandwichs. Nous nous sommes régalées devant des nachos ainsi que des cuisses d’agneau cuites dans une sauce à la menthe, avec une purée de patates et de patates douces… Délicieux !

 

Le lendemain matin, comme je n’avais trouvé personne la veille, je suis retournée à l’agence pour réclamer mon remboursement : ils m’avaient dit que je devais le demander sur internet mais je n’ai pas trouvé où (bizarrement, on trouve sans problème où réserver et payer…) J’y suis donc allée avant 8H, pour être sûre qu’ils ne soient pas encore partis et, devant d’autres clients, j’ai dit que je ne leur faisais absolument pas confiance pour récupérer mon argent via internet attendu que, c’est aussi via internet que j’étais censée avoir un tour guidé qui me conviendrait… Le responsable est carrément monté en pression, m’a fait sortir pour ne pas avoir cette discussion devant les clients et, voilà, c’est la première fois que je m’embrouille avec quelqu’un en Nouvelle-Zélande. C’était très tendu et j’étais vraiment surprise que le gars sorte de ses gonds à ce point : en France, les vendeurs et autres agents de l’administration sont formés à répondre tranquillement et à calmer le jeu, si bien que c’est le client qui fait un scandale qui passe généralement pour un abruti. Là, je ne sais pas bien lequel de nous deux a eu l’avantage mais ça s’est fini par le mec qui me claque la porte au nez après m’avoir encore une fois renvoyé la responsabilité du problème de façon franchement malhonnête. J’étais très en colère mais lui, clairement, n’étais pas à l’aise sinon il n’aurait pas perdu les pédales comme ça.

 

Quoi qu’il en soit, le conflit, je n’aime définitivement pas ça et je ne me suis pas senti mieux après ça. Grâce à l’aide précieuse de C et de son anglais plus propre que le mien, j’ai rédigé un message de réclamation qui m’a permis de poser à l’écrit ce que j’avais à leur dire. Toutefois, avant même que je ne l’envoie, j’avais un mail me disant que les démarches de mon remboursement étaient faites… Bizarrement, d’un seul coup, c’était possible de le faire directement sans que je ne leur écrive ? J’ai donc dû aller les mettre mal à l’aise devant des clients pour qu’ils se disent qu’ils pouvaient peut-être bouger (même si bon, ils ne reconnaissaient toujours pas leur part de responsabilité, faut pas déconner…) Bref, ça reste un sujet sensible et douloureux d’autant plus que, si je repasserai par le Tongariro sur mon chemin de retour vers Auckland, je ne suis pas sûre du tout de pouvoir réserver avec un autre guide : celle à qui j’ai écrit requiert au moins deux personnes pour un tour, il ne me reste donc plus qu’une seule chance avec un guide qui fait des tours individuels. Mais, avec tout ce qui peut mal tourner d’ici-là, il y a aujourd’hui clairement plus de chances que ça ne marche pas que de chances que ça marche, il faut donc que je me prépare à faire mon deuil de cette histoire…

 

Passons ! Ce mercredi 7 mars était notre dernier jour toutes les trois avec C et W, avant que je ne reparte vers Wellington et qu’elles ne poursuivent leur route vers le nord. Comme mon bus n’était qu’à 15H et que leur programme de la journée n’était pas très chargé, nous avons pu profiter d’être encore ensemble pour la matinée et le début de l’après-midi. Puis nous nous sommes dit au revoir et j’ai pris mon bus, direction la capitale où j’ai retrouvé, avec un immense plaisir, Baha et Maysoon chez qui j’avais passé mon premier séjour en février. En dépit de mon heure d’arrivée plutôt tardive, j’ai été accueillie par une assiette pour mon dîner alors que je pensais vraiment me contenter de mes réserves.

 

Le jeudi 8 mars, j’ai fait une grasse matinée comme je n’en ai pas faite depuis que je suis ici… Au son du vent (car oui, j’ai aussi retrouvé la bien nommée « Windy Welly »), je me suis rendormie plein de fois… C’est ballot, c’est justement ce matin-là que j’avais prévu de commencer à répondre à vos messages, ben non !

 

L’après-midi, j’avais quelques démarches au programme et envie de me balader toute seule dans les rues de la ville pour y sentir l’ambiance. Mon principal arrêt aura été le « Havana Coffee », il s’agit d’un café où l’on peut consommer sur place mais aussi acheter son café, moulu ou en grains. Il fallait que je m’en rachète un paquet et autant dire que je ne me suis pas fait prier, rien que l’odeur en entrant m’a suffi pour être convaincue d’être au bon endroit. J’avais lu sur internet que le Havana faisait partie des bons cafés de Wellington et Maysoon m’avait dit la dernière fois qu’elle l’aimait bien, d’où mon choix.

 

J’ai été accueillie par des passionnés et avec un grand sourire, j’ai donc passé un très agréable moment à goûter leur « short black » et à sentir chaque café dans leurs barriques… Le plus dur aura été sans conteste de faire un choix ! J’ai écourté mon passage car je voulais passer dans une agence de voyage pour une question avant la fermeture de leur bureau mais je leur ai promis de revenir plus longuement le lendemain.

 

Après avoir fini ce que j’avais au programme, il ne me restait plus qu’à jeter mon dévolu sur un café ou un pub populaire pour aller m’y poser. Direction le Fidel’s, sur « Cuba Street », la rue de Wellington connue pour ses bars et ses restaurants. En demandant mon chemin, j’ai fait la connaissance de Vicky, qui vit à Wellington, m’a accompagnée et s’est proposé de venir me rejoindre, dès la fin du spectacle de danse où elle se rendait. J’ai donc passé un premier moment seule, tranquillement, à gérer quelques réservations pour la suite puis elle est effectivement venue me retrouver avec Levi, un de ses amis.

 

Nous avons passé un bon moment à papoter (y compris des discussions assez profondes !) puis, comme j’avais un petit creux, ils m’ont emmené dans un autre café juste à côté, afin que je puisse me sustenter à bas prix. C’est ici que j’ai attendu Baha, qui avait gentiment proposé de venir me récupérer en voiture pour m’éviter le bus.

 

Le lendemain, vendredi 9 mars, direction le musée Te Papa ! Son nom complet est « Te Papa Tongarewa » ce qui signifie, en gros « les trésors de notre terre ». J’avais réservé en amont un tour individuel, spécifiquement conçu pour les personnes aveugles, afin d’avoir le temps de toucher ce qui pouvait l’être. Me voilà donc partie avec Bruce, originaire de Louisiane au Etats-Unis mais qui vit en Nouvelle-Zélande depuis 18 ans : féministe (ça c’est moi qui le dis), très respectueux de la culture maorie, j’ai adoré mes échanges avec lui.

 

Il y a différentes parties dans le musée : une première consacrée aux espèces animales et l’histoire naturelle, une deuxième consacrée à l’impact des hommes sur la terre et enfin, une partie consacrée à l’histoire et la culture.

 

Comment dire ? C’est passionnant et j’aurais pu y passer ma vie. Le tout est évidemment ludique, pédagogique, vivant et rend l’histoire, la géographie, la biologie et la géologie accessibles à tous. Je vais oublier des milliards de trucs en vous racontant tellement j’ai appris des choses, mais je vais essayer de vous retranscrire un peu ce qu’on peut voir.

 

D’abord, parlons des tremblements de terre. Saviez-vous que la Nouvelle-Zélande en subit environ 20000 par an ? Moi non plus. Il y en a donc plusieurs par jour mais, bien évidemment, on ne les sent pas. Ce moment un peu dingue où Bruce, consultant le site « Geonet » qui répertorie tous les tremblements de terre en Nouvelle-Zélande, me dit « il y en a eu un cette nuit, vers 1H du matin, à Wellington… » Ah ? Ben j’étais encore réveillée mais j’ai rien senti !

 

Si le violent séisme qui a eu lieu à Christchurch en 2011 est souvent cité, il y en a eu un autre à Kaikoura en 2016 ‘au nord de Christchurch sur l’île du sud), qui a rapproché l’île du sud de l’île du nord de cinq mètres… J’ai trouvé ça fou et, en voyant ça, je me suis dit que je comprenais mieux pourquoi les néo-zélandais sont hyper zen quand il y a une tempête. Entre les volcans, les tremblements de terre et les tempêtes, les phénomènes naturels font tellement partie de leur vie !

 

Ensuite, il y a tout une partie consacrée aux animaux, principalement les animaux disparus ou en danger. J’ai pu toucher le pied de la représentation d’un Moa (seulement le pied car ils sont immenses) : il s’agit d’oiseaux géants dont l’espèce est complètement éteinte, dépourvus d’ailes et donc inaptes au vol. Ils ont disparu après l’arrivée des premiers maoris qui pratiquèrent une chasse intensive or, ces oiseaux étaient incapables de résister à ces nouveaux prédateurs. J’ai également touché un kiwi (pas un vrai, évidemment), une baleine bleue (pas une vraie non plus, vous pensez bien…) J’ai appris que l’œuf du kiwi, proportionnellement à sa taille, est gros au point que ça équivaudrait, pour une femme humaine, à être enceinte d’un enfant de quatre ans… Par ailleurs, nous nous sommes arrêtés devant le plus grand spécimen de calmar géant et Bruce, grâce à une peluche, a permis que je me rende compte des proportions. Nous avons également reparlé du Tui, cet oiseau endémique de la Nouvelle-Zélande que j’avais entendu à Abel Tasman et identifié grâce à mon guide de kayak. Le Tui est célèbre pour la variété impressionnante de sons qu’il parvient à produire et pour le fait qu’il est capable d’imiter le chant des autres espèces d’oiseaux ainsi que de reproduire la voix humaine.

 

Le niveau suivant du musée est consacré à l’impact des hommes sur la nature et là, ils ont reproduit ce qu’était la terre, avec ses immenses espaces de forêt et ses innombrables espèces d’oiseaux, avant que l’homme n’arrive avec ses gros sabots et n’en fasse disparaître une grande partie.

 

Enfin, l’histoire et la culture où j’ai retrouvé les sculptures maoris, les maisons traditionnelles, les pirogues… J’ai d’ailleurs enfin compris que, le coquillage qui est mis au niveau des yeux dans les sculptures maories et dont on me parle depuis Auckland est un « pawa », le même que j’ai découvert et mangé chez Baha !

 

Ce qui est génial, c’est que j’ai pu faire des liens avec ce que j’avais appris au musée d’Auckland et au Waitangi Treaty Grounds de Paihia : ce sont des endroits où je suis allée alors que je venais d’arriver or maintenant, il y a des choses qui prennent davantage sens et je me permets de poser des questions plus précises. J’ai donc sollicité Bruce pour avoir son avis quant aux questionnements qui me taraudent depuis Rotorua, sur la place réelle des maoris dans la société, en-dehors du folklore traditionnel que l’on présente aux touristes… Selon lui, les chiffres montrent que ce n’est pas si simple (les maoris sont en moyenne plus pauvres et surreprésentés dans les prisons) mais tout du moins, le gouvernement essaie d’avoir une politique qui les prenne en considération. Nous avons également causé place des femmes, étant donné que, outre le droit de vote des femmes que la Nouvelle-Zélande a été le premier pays au monde à accorder en 1893, les femmes peuvent tout à fait également, au même titre que les hommes, être chefs de tribus maories (même si c’est plus rare). C’était intéressant de discuter avec Bruce car, il est originaire des Etats-Unis et y a vécu très longtemps, tout en étant depuis 18 ans en Nouvelle-Zélande, il a donc de vrais éléments de comparaison à faire valoir.

 

En outre, j’ai vu pour la première fois des sculptures maories contemporaines, créées il y a 20 ans : le sculpteur ne les a pas créées pour des tribus précises mais a tâché de représenter différentes figures, laissant à chaque tribu le loisir d’adopter celle qui leur convenait.

 

Enfin, j’ai eu un nouveau cours sur le traité de Waitangi, où j’ai cette fois mieux compris les circonstances dans lesquelles il a été écrit, à savoir totalement dans l’urgence parce que, devinez quoi ? La reine Victoria, en 1840, avait entendu que les français étaient en route vers la Nouvelle-Zélande, il s’agissait donc d’en faire rapidement une colonie anglaise… A quelques jours près, ça aurait pu être une colonie française… Le traité a été traduit en maori dans la même précipitation pour que les chefs de tribus puissent le signer et c’est ainsi que, volontairement ou non, la phrase « les maoris sont gouvernés par l’Angleterre » est devenue « les maoris sont protégés par l’Angleterre.. »

 

Le musée Te Papa n’est pas seulement un musée mais il est, également, un lieu culturel plus vaste où peuvent se dérouler toutes sortes de cérémonies, pour les maoris mais pas uniquement, l’idée étant de célébrer les cultures de chacun.

 

Pour élargir un peu mes réflexions après tout ça, j’ai d’ailleurs remarqué que la question « d’où viens-tu » est toujours très bien reçue en Nouvelle-Zélande, y compris lorsqu’on ne la pose pas à un voyageur mais à quelqu’un qui vit dans le pays depuis longtemps. Là où la question sur les origines a une connotation raciste en France, parce qu’elle peut sous-entendre « tu n’es pas français même si tu es né ici », en Nouvelle-Zélande la question n’a rien de négatif et traduit, au contraire, une curiosité envers l’autre et sa culture. Cela tient sans doute au fait, aussi, que la Nouvelle-Zélande est un pays très jeune où tout le monde a encore des racines connues ailleurs.

 

Après en avoir discuté de façon un peu approfondie, tant avec mon guide Bruce qu’avec Baha, il est apparu que, si les idées racistes peuvent exister en Nouvelle-Zélande, elles ne sont cependant pas exprimées ouvertement car il y a quelque chose qui interdit de le faire. Pour ma part, je pense que c’est en ça que la reconnaissance officielle de la langue et la culture maorie est essentielle : tout n’est pas parfait mais au moins, cela pose une politique de considération des minorités, reconnaissant qu’ils étaient les premiers dans le pays et que les terres leur appartenaient avant qu’une grande partie ne soit vendue aux colons britanniques (souvent pour une bouchée de pain). De fait, je n’ai jamais entendu une seule parole raciste ici : ça ne veut pas dire que personne ne pense quoi que ce soit de ce genre (il y a clairement des préjugés aussi, ce n’est pas tout rose) mais pour moi, s’interdire de l’assumer trop directement est déjà un bon point.

 

Un autre point est que, vue leur situation géographique, la Nouvelle-Zélande ne connaît pas la question de l’immigration clandestine. Par conséquent, s’ils accueillent une proportion de réfugiés plutôt honorable compte tenu du nombre d’habitants, il s’agit de personnes qui pourront répondre à des besoins (d’où le fait que l’on se sente hyper bienvenue lorsqu’on atterrit à l’aéroport : l’économie de la Nouvelle-Zélande est florissante et les gens qui viennent la font fonctionner). En effet, le coût de la vie a augmenté ces dernières années et il est loin d’être bas.

 

Voilà pour la digression… Comme après ma visite avec Bruce j’étais juste trop frustrée de devoir repartir comme ça, ne pouvant visiter le musée seule, je me suis dit que j’allais m’intégrer à un groupe pour bénéficier, cette fois, de la visite habituelle. Ça a un peu fait halluciner les gens du musée que j’enchaîne deux tours mais c’est que je voulais en apprendre plus, moi ! Mon second guide s’appelait Samir, d’origine syrienne, en Nouvelle-Zélande depuis 10 ans et guide au musée depuis six. Ses explications ont complété à merveille celles de Bruce et ensuite, et bien, il ne me restait plus qu’à repartir même si j’avais toujours envie d’en apprendre davantage.

 

Baha, qui était libre cet après-midi-là, m’a rejoint et, comme je l’avais promis au Havana la veille, je suis retournée prendre un café chez eux avec lui. Cela a permis qu’il me décrive l’ambiance cubaine du café et, grâce à lui, j’ai découvert que l’un des employés est chilien (non, ne me demandez pas ce que ça fait quand j’essaie de passer de l’anglais à l’espagnol, c’est un massacre…) Bref, c’était un très agréable moment et, ensuite, Baha a eu l’idée de nous faire du houmous maison et des papillotes de poisson pour le dîner, nous sommes donc rentrés et j’ai passé une soirée tranquille à leur domicile.

Havana_Caf_

 

Le samedi 10 mars, Maysoon devait travailler le matin malheureusement. Comme nous en avions parlé la dernière fois, Baha m’a emmené à la « Red Rocks Walk », il s’agit d’une balade d’une heure aller et une heure retour, jusqu’à « Devil’s Gate ». Malgré un petit passage dans le sable au début, l’essentiel de la marche se fait sur des roches d’origine volcanique. L’océan à gauche, les collines à droite, on traverse une réserve naturelle (comprendre un endroit où il est interdit de plonger ou pêcher ». C’était superbe et, presque relaxant je trouve. Arrivés au bout, on s’est assis sur les rochers et je n’ai pas résisté à l’envie de tremper mes pieds dans l’eau mais elle était gelée ! On a vu un canard et… Une otarie qui se prélassait sur les rochers ! Oui, j’ai appris que quand ils disent « seals », ici, ils parlent d’otaries et non de phoques… Donc, les amis, à Abel Tasman, ce sont des otaries que j’ai vues (pas des phoques…)

 

Voici quelques photos : la première des « red rocks » lorsqu’on était arrivé, la deuxième de l’une de ses pierres dans mes mains car Baha me dit que la photo est jolie et qu’on voit mieux la couleur rouge, la troisième de la fameuse otarie et, enfin, la dernière de la vue depuis Devil’s Gate où l’on peut apercevoir « Island Bay Village » où vivent Baha et Maysoon.

Red_rocks_walk

Red_rock

Seal

View_from_Devil_s_Gate

 

Au retour, c’était l’heure de l’apéro et nous nous sommes arrêtés au supermarché pour se chercher des bières néo-zélandaises, que nous avons dégustées sur un banc face à l’océan. Voici une photo, prise avant notre balade mais c’est le banc sur lequel nous nous sommes assis au retour que vous voyez au premier plan et, derrière, la petite île d’Island Bay.

Island_Bay

 

Encore un très chouette moment de partage, d’autant plus que Baha et moi nous connaissons et nous entendons bien depuis maintenant un peu plus que les 2-3 jours habituels, ce qui permet des discussions plus approfondies.

 

Pour le déjeuner (que nous avons pris à 16H) j’ai à nouveau eu le plaisir de manger des « pawas » que Baha était allé chercher la semaine passée et que j’avais tant appréciés la dernière fois. Et ensuite, devinez quoi ? Je suis allée voir un match de rugby ! Ben oui, quand même, en Nouvelle-Zélande, c’était sur ma liste de trucs à faire. Pas les « All Blacks », faut pas charrier mais un match de la ligue de Super Rugby : les Hurricanes de Wellington contre les Crusaders de Christchurch.

 

Je n’avais pas de maillot alors, plusieurs personnes m’ont demandée qui je soutenais, ce à quoi je répondais « Wellington, bien sûr » comme si c’était une évidence… Oui, si j’avais vu ce même match à Christchurch, j’aurais répondu sans vergogne « Christchurch, bien sûr », ma seule morale en la matière  étant de me faire des amis plutôt que des ennemis… Bref, je suis super contente d’y être allée : l’ambiance était top et j’ai eu la chance d’être assise à côté de Silvia, une italienne qui vit en Nouvelle-Zélande avec son mari et ses enfants depuis des années. Ses enfants vadrouillaient et faisaient leur vie dans le stade, son mari n’avait pas pu venir alors, nous avons discuté tout du long. C’était génial pour moi car c’est une vraie passionnée, de rugby mais de sport en général dont elle loue les valeurs. Donc, en plus de m’expliquer en direct les actions sur le terrain, elle me détaillait en outre les enjeux. J’ai donc appris que Christchurch avait gagné la ligue de Super Rugby en 2017 et Wellington en 2016, ce qui faisait de ce match un duel au sommet. Nous avons également discuté de bien d’autres choses lorsque le match se faisait plus calme et vraiment, c’était super.

 

Verdict ? Wellington l’a emporté 29-19. L’ambiance était vraiment familiale et bon enfant dans le stade et je tiens à dire que pas une seule fois, je n’ai entendu les supporters siffler l’adversaire ou critiquer l’arbitre… Bon, ils ont gagné, peut-être que ça aide mais je les ai trouvés vraiment fairplay.

 

Ce fut donc une très belle manière de terminer mon séjour dans la capitale. Le lendemain, dimanche 11 mars, je repartais en direction de l’île du sud. Mon vol ne me ramenait pas directement à Queenstown dont j’étais partie mais à Dunedin, la capitale de la région de l’Otago. Dunedin n’était pas prévu dans mon itinéraire Stray mais V et M m’avaient dit que ça valait le coup, ce vol était par conséquent l’occasion parfaite (et en plus, c’était moins cher et plus rapide que pour rejoindre la ville hautement touristique de Queenstown où je reviendrai donc en bus).

 

A l’heure où je rédige et publie enfin cet article, je suis déjà de retour dans l’Otago depuis trois jours… J’ai péniblement écrit entre Dunedin et Queenstown mais j’ai bien cru que je n’en accoucherais jamais… Je coupe ici comme je l’avais prévu et je vous raconterai la suite la prochaine fois !!

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2 mars 2018

Glacier Franz Josef et premier séjour dans l'Otago

Pour une raison que j’ignore, Canalblog a de nouveau décidé de se mettre en grève ces derniers jours et de ne plus m’envoyer les notifications de vos commentaires. Donc, j’ai fait attention mais si jamais j’ai oublié quelqu’un dans mes réponses, vous avez le droit de venir vous plaindre.

 

Vendredi dernier, le 23 février, je prenais donc un je-ne-sais-quantième bus Stray pour me rendre à Franz Josef où se trouve un glacier. Arrivée sur place, je me suis laissé tenter, comme la plupart de mes camarades, par la soirée « pizzas à volonté » organisée chaque soir par l’auberge : je suis définitivement incapable de résister à toute idée d’un repas organisé… J’ai passé une agréable soirée, principalement avec Sara, une suédoise, qui voyage avec sa marraine Catarina.

 

Le lendemain, samedi 24 février, je m’étais inscrite pour le tour guidé visant à aller voir le glacier. J’avais entendu que c’était une marche facile que l’on pouvait faire par soi-même mais, n’en connaissant pas la difficulté et une fois de plus, n’étant pas sûre de trouver quelqu’un pour le faire avec moi vu que j’arrivais dans un énième nouveau groupe, le tour guidé me garantissait de pouvoir y aller.

 

Le glacier Franz Josef, tout comme son voisin le glacier Fox, sont spéciaux du fait qu’ils sont les glaciers au monde qui se trouvent les plus proches de la mer, à seulement 300M d’altitude et une quinzaine de kilomètres de la mer de Tasman (toujours sur la Côte Ouest de l’île du sud).

 

Donc, ce matin-là, j’ai fait connaissance avec ma guide et j’ai dû signer un tas de trucs garantissant que je n’avais aucun problème de santé pouvant me mettre en danger… Logiquement, je me suis donc attendu à une rando un peu difficile et j’en étais très contente, j’avais envie de sentir la nature dans mon corps et la difficulté dans mes jambes…

 

Sauf qu’il n’en fut rien du tout ! Ce n’était pas une randonnée, c’était définitivement une balade, toute plate et hyper facile. Qui plus est, il y avait d’autres personnes (pas de Stray) qui participaient au tour, sauf qu’eux sont partis d’un côté avec un guide et moi de l’autre, toute seule avec ma guide. Lorsque j’ai demandé pourquoi on ne prenait pas la même route, elle m’a répondu qu’on allait au même endroit mais que leur chemin était un peu plus raide et ardu… Mais je le voulais, moi, le chemin plus raide et ardu ! Comme il n’y a pas grand-chose qui m’agace davantage que le fait qu’on pense que je suis en sucre et que, sans me demander mon avis, on me ménage dès lors qu’il faut lever le pied de plus de 10CM, et bien j’étais frustrée. Stupide, sans doute mais voilà, je n’avais pas envie d’être mise à l’écart. Par ailleurs, je connais des gens qui ont fait la balade par eux-mêmes et, vraiment, elle ne contient aucune difficulté particulière.

 

Bon, c’était tout de même trop cool, il serait malvenu de dire le contraire et j’ai appris des choses, ma guide ayant eu à cœur de tout m’expliquer. Tout au long de la route, elle s’arrêtait pour me faire toucher les plantes, m’en expliquer les propriétés traditionnelles utilisées par les maoris, me faire toucher les roches et m’expliquer la formation des stries que l’on peut y sentir par l’eau qui descend du glacier.

 

Elle m’expliquait en outre le paysage, la couleur des eaux de la rivière… Ça avait l’air magnifique. Voici plusieurs photos, du glacier de loin et de plus près, de la cascade sur le chemin ainsi que de la rivière qu’on longe tout au long de la promenade, il s’agit de la rivière consécutive à la fonte des eaux du glacier.

 

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Jusqu’en 2012, les tours guidés permettaient de se rendre à pieds sur le glacier ce qui, bien évidemment, ne pouvait être fait seul. Toutefois, le glacier recule trop rapidement depuis plusieurs années, la glace fond trop vite et il y a désormais des risques que des blocs de glace ne se décrochent, ce qui rend maintenant impossible toute excursion à pieds. Qui a dit que le réchauffement climatique était une invention complotiste, hein ? … A ce rythme-là, il n’est pas sûr que la génération suivante connaisse ce glacier… Par conséquent, le seul moyen aujourd’hui de s’y rendre est par hélicoptère.

 

La balade à pieds ne nous amène donc qu’à un point d’observation, à environ 500M du glacier et, je pense (mais je n’en suis pas sûre) que les tours guidés ont été transformés après 2012. Comme physiquement il n’y a vraiment pas besoin d’aide pour la marche, la plus-value tient dans les explications botaniques et géologiques.

 

Avant de le faire, je n’avais pas compris que l’on ne pouvait pas s’approcher plus près du glacier. Je me doutais qu’on ne serait pas sur le glacier vu qu’on nous disait qu’on pouvait faire la balade seul mais, bêtement, je m’attendais quand même à sentir la glace ou quelque chose… Bon, prendre l’hélicoptère coûtait la peau des fesses mais, un jour, je marcherai sur un glacier, allez, rajoutons ça à la longue liste des voyages qu’il me reste à faire !

 

Sur le chemin du retour, nous sommes passés au milieu des buissons car ma guide voulait me montrer une plante particulière, qui symbolise pour les maoris le cycle de la vie. En effet, lorsqu’elles poussent, les racines se développent d’abord en rond avant de devenir des feuilles qui donneront elles-mêmes lieu à de nouvelles racines qui grandiront en rond, etc. Comme elle l’avait fait quelques fois sur le chemin aller où j’avais goûté plusieurs feuilles utilisées pour diverses propriétés par les maoris, ma guide m’a donnée un morceau de racine et, sincèrement, ça avait un goût de noix, c’était croquant et j’ai trouvé ça bon !

 

Je suis revenue à l’auberge vers 14H et, comme c’est une heure où globalement les gens sont déjà partis ou pas encore revenus de leurs occupations de la journée, j’étais un peu désœuvrée et je n’ai rien fait de bien constructif pour le reste de la journée. Le soir en allant cuisiner pour mon dîner, j’ai retrouvé Sara et Catarina et j’ai à nouveau passé un bon moment avec elles.

 

Le lendemain, dimanche 25 février, nous quittions Franz Josef, direction la région de l’Otago au sud de l’île du sud. A quelques minutes de route des glaciers, nous nous sommes arrêtés au lac Matheson, il y avait la possibilité d’une balade d’une petite heure que j’ai faite avec Sara. Nous avons speedé car le chemin semblait plus long que ce que nous avait indiqué le chauffeur de notre bus et, nous avons beaucoup rigolé aussi parce que c’était une boucle autour d’un lac sans quasiment voir le lac car ce dernier était caché derrière les arbres… Il y avait beaucoup de brouillard et le temps était assez menaçant mais ce lac est réputé car ses eaux reflètent les sommets des montagnes alentours. La balade nous mène à différents points de vue et voici une photo un peu plus parlante que les autres malgré la météo.

Lac_Matheson

 

Voici une autre photo, d’une cascade quelques heures plus loin sur notre route vers l'Otago.

Cascade_sur_la_route

 

Notre première étape dans l’Otago était la ville de Wanaka. J’avais décidé de rester pour la première nuit dans l’auberge prévue par Stray, bien que je sache qu’elle serait naze : c’était la même chaîne que la toute première auberge à Paihia et, des fois que j’aurais eu un doute, je me suis souvenue pourquoi je l’avais trouvé horrible. Autant, il y a des choses sur lesquels j’ai revu mon jugement, constatant que c’était le cas dans de nombreuses auberges (pas de casiers ni de wifi gratuit ou illimité), autant sur le point de la propreté… La cuisine et les sanitaires sont immondes, si bien qu’ils avaient eu des cafards quelques jours avant notre venue !

 

Néanmoins, je savais qu’il y avait de très chouettes balades à faire dans le coin car c’est une région montagneuse et, rester avec les gens de Stray, dans un groupe que je connaissais puisque nous étions ensemble depuis trois jours, me donnaient plus d’opportunités sur ce point. Grand bien m’en a pris, voilà qui était bien inspiré car, le soir de notre arrivée, dans mon dortoir, mes camarades de voyage ont décidé d’aller à Roys Peak le lendemain et m’ont gentiment proposé de venir avec eux.

 

Roys Peak est un sommet qui se situe à environ 1600M d’altitude. L’ascension fait 1200M de dénivelé et prend environ 3H. On peut y aller à tout moment mais le top consiste à grimper au sommet pour le lever du soleil et c’était bien ça le plan. Donc, réservation d’un taxi qui nous emmènerait à 3H du matin le lendemain vers le début de la randonnée, passage au supermarché pour les provisions et dîner de bonne heure, nous étions au lit à 21H30 car le réveil sonnait à 2H15…

 

Alors qu’un peu avant 3H j’attendais mes camarades à la réception en ce lundi 26 février, j’ai croisé un gars (déjà levé ou pas encore couché, allez savoir) qui me demande si je suis bien sûr d’avoir emmené assez de couches de vêtement dans mon sac. Je lui réponds, un peu désinvolte que oui, j’ai une veste coupe-vent, ça ira. Là, il me dit que, définitivement, je devrais prendre plus que ça parce que, vraiment, au sommet, il caille. J’ai donc été sage, j’ai écouté ceux qui savent mieux que moi et j’ai attrapé en catastrophe un autre pull au hasard au milieu de mes vêtements déjà emballés (puisque je quittais cette auberge ce jour-là). Eh bien, mes amis, ce fut une rencontre salvatrice, heureusement qu’il était là pour m’avertir, je ne vous dis que ça !

 

Avec moi pour cette randonnée, une suisse, un anglais et trois puis quatre néerlandais (oui, il y a presque autant de néerlandais que d’allemands durant ce voyage, c’est fou). Parmi les néerlandais, nous nous sommes à nouveau retrouvés dans un groupe commun avec Sytse ! C’est assez marrant, nous ne nous arrêtons pas le même temps aux mêmes endroits mais notre durée de voyage est à peu près similaire, si bien que nous nous sommes croisés régulièrement (nous nous étions déjà revu rapidement à Abel Tasman).

 

Le fait que le taxi soit venu nous chercher si tôt nous a fait commencer la randonnée à 3H30. Le lever du soleil étant prévu pour 7H15, cela nous laissait davantage que les 3H annoncé et ça me rassurait car, honnêtement, j’avais à nouveau cette peur de ne pas suivre le rythme et d’être un boulet pour les autres… Sytse avait posé la question en amont à la réception et ils avaient confirmé que c’était une marche possible à suivre pour moi, attendu que le chemin était très large.

 

Alors, vous vous souvenez de ma frustration du manque de difficulté à Franz Josef ? Oubliée ! Je l’ai senti dans mon corps là pour le coup la nature… Durant les 20 premières minutes, j’ai honnêtement cru que j’allais mourir et que mes jambes n’allaient jamais me porter… Au bout de cinq minutes, j’étais à deux doigts de m’asseoir par terre et de dire « non, je n’y arriverai jamais, continuez sans moi je vous attends ici… » Mais mon orgueil n’a pas de limite et ça n’aurait quand même pas été très glorieux de vous dire « bon, j’ai lâchement abandonné et je suis restée assise au milieu de la route toute la nuit… » Du coup, je me suis tut et j’ai continué à mettre un pied devant l’autre, en jalousant affreusement mes camarades qui arrivaient à parler tout en grimpant…

 

Toutefois, au bout d’un moment, le dénivelé devenait moins sévère et, surtout, je me suis rendue compte qu’en effet, le chemin était très large et que je pouvais facilement marcher toute seule, sans tenir le bras de quelqu’un, en les suivant simplement à l’oreille. Qu’est-ce que c’est plus confortable d’avoir les bras libre ! Du coup, aucune difficulté supplémentaire pour moi, simplement la grimpette comme pour tout le monde. Je pense aussi que mon corps s’est habitué, que j’ai trouvé le rythme qui me convenait et que, étant donné que nous étions larges niveau timing, je n’avais pas besoin d’accélérer par rapport à mon rythme naturel (même si j’étais la plus lente, ce que personne ne m’a jamais fait remarquer).

 

L’une des filles du groupe a mis de la musique pour la motivation de tous et, finalement, à part la toute dernière partie qui était vraiment raide parce que nous avons pris le mauvais chemin et que nous nous sommes retrouvés à faire quasiment de l’escalade, le reste s’est déroulé sans accroc. Victoire, même en allant à notre rythme nous n’avons pas mis plus de temps, pile les 3H annoncées et nous sommes arrivés au sommet à 6H30. Nous étions bien fiers de nous et, en plus, sans faire exprès nous avons pris le raccourci difficile, ce qui nous a bien fait rire surtout au moment de la descente quand nous avons vu le bon chemin qui était tellement plus simple…

 

Du coup, eh bien il fallait attendre le lever du soleil durant 45min et c’est précisément à ce moment-là que j’ai béni ma rencontre de la nuit à l’auberge qui m’a fait prendre un pull supplémentaire car, en effet, il faisait 4° là-haut et une fois qu’on avait fini de transpirer en grimpant, c’était violent ! Je me suis maudite aussi, d’ailleurs, parce que je me suis souvenue que j’avais une polaire dans mon sac facile d’accès mais que, à force de ne pas en avoir besoin je l’avais oublié… Ça aurait été le moment, pourtant.

 

Nous n’étions pas les seuls à avoir fait l’ascension, bien évidemment et nous nous sommes retrouvés au sommet avec quelques dizaines d’autres personnes, assis sur des rochers, à tenter d’oublier qu’on était en train de geler sur place. La vue semblait néanmoins magnifique et valait largement les efforts.

 

Roys_Peak_Top_1

Roys_Peak_Top_2

 

Nous sommes restés au sommet jusqu’à 8H mais, à ce stade, je ne sentais plus du tout mes doigts ni mes orteils et, tous, nous avions vraiment besoin de nous remettre en marche pour nous réchauffer.

 

Cependant, il suffisait de marcher quelques centaines de mettre pour nous retrouver au soleil et la descente fut une vraie promenade de santé, durant laquelle nous nous sommes arrêtés à de très nombreuses reprises pour prendre des photos de la vue, manger et se reposer sur l’herbe. Moralité, lorsqu’on est arrivé en-bas, il était 14H ! Voici deux photos du chemin retour, avec des moutons car, oui, je trouvais que je n’avais pas assez de photos des 40 millions de moutons néo-zélandais alors, j’ai donné mon téléphone à Alex qui s’est investi à fond pour les photographier.

 

Roys_Peak_Way_Down_1

Roys_Peak_Way_Down_2

 

De retour à Wanaka, nous sommes allés nous chercher des glaces que nous avons dégustées au bord du lac, en trempant nos pieds fatigués dans l’eau bien fraîche. La météo était parfaite et nous n’avons pas eu une seule goutte de pluie de la journée, dans cette région pourtant connue pour être pluvieuse.

 

Bon, le soir, ce fut un peu une galère car je changeais d’auberge et que je devais me demander comment y aller… Le GPS aurait été possible mais, avec mes réserves de courses dans une main et ma canne dans l’autre, je n’avais plus de main disponible pour le tenir… J’ai donc dû prendre un taxi parce que les bus n’existent toujours pas hors des grandes villes ici et j’ai à nouveau eu un moment de « qu’est-ce que ça m’agace de ne pas être autonome » mais c’est passé rapidement.

 

Le lendemain, mardi 27 février, je suis partie en direction de l’office du tourisme de Wanaka. J’avais en effet lu sur internet que l’on pouvait se rendre dans des vignes pour une dégustation de vin gratuite, il n’en fallait donc pas davantage pour que je me dise « mais tiens, quelle bonne idée ». Toutefois, je n’y croyais pas trop, je pensais que c’était juste une opportunité à certains moments mais que ça ne coûtait rien de poser la question. Et, incroyable ! Le site de Rippon Vineyard est en effet ouvert tous les jours de 11H à 17H, les dégustations y sont gratuites et on peut donner ce que l’on veut à la sortie. La dame de l’office du tourisme me dit que pour y aller à pieds c’est à environ une heure et, comme il faisait beau, que j’avais le temps et du réseau pour le GPS, j’ai décidé de tenter le coup. Dans le même temps, j’étais en contact via Messenger avec Keylee, une néerlandaise de Stray qui était dans mon dortoir à Franz Josef et était arrivée un jour après moi à Wanaka, pour voir quand on pouvait se croiser. Finalement, étant donné que l’endroit où elle voulait se rendre était trop loin, elle s’est laissé tenter par mon plan et nous y sommes allées ensemble.

 

Le chemin vers les vignes sortait du village et longeait le lac Wanaka, c’était absolument magnifique. Nous nous sommes arrêtées un moment sur des rochers au bord du lac pour manger nos sandwichs et Keylee s’est chargée des photos. Il est magnifique, ce lac, entouré de tous ces sommets…

Lac_Wanaka

 

Arrivées à l’endroit indiqué, nous n’avons eu à attendre que quelques minutes pour la dégustation suivante et nous nous sommes retrouvés dans un groupe d’une vingtaine de personnes venant du monde entier mais surtout d’Europe.

 

Nous avons goûté cinq vins différents : trois blancs (dont un Gewurz !), un rosée et un rouge (du Pinot Noir, produit massivement dans la région de l’Otago Central, au sud-est de l’île du sud).

 

Sur le chemin du retour, Keylee et moi sommes parties en quête du « Wanaka Tree » : il s’agit de l’arbre le plus photographié de Nouvelle-Zélande, il pousse au milieu du lac et il y a un hashtag spécial rien que pour lui sur les réseaux sociaux… Nous avons donc pris de bonnes photos de touristes, comme il se doit !

Wanaka_Tree

 

Encore une très chouette journée, sans pluie ! Le soir, j’aurais eu le temps de commencer cet article mais je n’ai pas réussi à décoller de YouTube… C’est que je ne peux pas être productive tout le temps et si je pouvais faire les choses sans être à la bourre, vous le sauriez.

 

Le lendemain, mercredi 28 février, je reprenais un bus Stray, direction Queenstown, toujours dans l’Otago. Queenstown est connue pour être une ville très touristique, particulièrement tournée vers les activités à sensations fortes (genre saut à l’élastique et autres joyeusetés) : Wanaka est également tournée vers le tourisme mais davantage le tourisme des néo-zélandais, qui préfèrent Wanaka à l’agitation de Queenstown.

 

Le matin au moment du départ, j’ai retrouvé Kiki, une néerlandaise qui séjournait dans la même auberge que moi et avait fait partie de notre expédition à Roys Peak. Voici une photo qu’elle a prise ce matin-là, toujours du lac Wanaka.

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Avant de quitter Wanaka, le bus pouvait nous déposer au Mount Iron où l’on pouvait faire une marche d’une bonne heure. Encore un sommet, encore de la montée mais pour bien moins haut et bien moins longtemps ! Kiki et moi l’avons donc fait ensemble et nous avons passés un agréable moment. On l’a pris super à la cool en se disant « pff, facile… » Mais à la fin, on a dû sacrément accélérer le pas parce qu’on s’est rendu compte que la descente prenait beaucoup plus de temps que les 20min annoncées par notre chauffeur… Voici une photo de la vue du Mount Iron.

Mount_Iron

 

J’aurai pas mal marché durant mon séjour à Wanaka, ce qui m’a fait beaucoup de bien et je suis très heureuse d’avoir pu profiter de cette région de montagnes comme il se doit. Non, je ne suis pas rassasiée le moins du monde, je veux marcher encore, j’ai des fourmis dans les jambes ici !

 

Durant ces cinq derniers jours, j’avais donc passé beaucoup de temps avec les gens de Stray : je restais globalement ni plus ni moins longtemps qu’eux aux différents endroits, ce qui permettait qu’on se retrouve facilement et c’était vraiment bien d’avoir autant d’opportunités avec des gens très chouettes. A Queenstown toutefois, je les lâchais à nouveau, séjournant dans une auberge différente. J’avais prévu de retrouver Chris, l’anglais rencontré à Greymouth qui y arrivait le même jour que moi.

 

Là où je suis vraiment contente, c’est que je me pose souvent des tas de questions sur le temps que je veux passer aux différents endroits pour en profiter au mieux et, jusqu’à présent, les choses se sont toujours bien goupillées et j’ai toujours été contente de mes décisions. Je pense avoir trouvé un bon équilibre entre les temps avec le groupe Stray surtout lorsqu’on est en pleine nature et qu’il y a des balades à faire et, d’autres moments plus proches des villes où, grâce à la technologie et à mon application GPS, je peux être indépendante.

 

Une fois que je m’étais organisée pour les deux prochains jours, Chris et moi nous sommes donc donnés rendez-vous au bord de l’eau à Queenstown pour profiter des derniers rayons de soleil assis dans l’herbe. Comme à Greymouth, Chris avait avec lui une bouteille de vin rouge à finir donc, une fois de plus, il ne manquait vraiment rien à mon bonheur. Nous avons été rejoint par Pia, une allemande qui partageait la même chambre que Chris et, au fil des discussions, le programme de la soirée s’est dessiné : nous allions participer à un « pub crawl » organisé par l’hôtel où tous les deux séjournaient. Le principe du « pub crawl » que je ne connaissais pas, consiste à payer une certaine somme d’argent pour avoir droit, dans différents bars successifs de la ville, à des shooter gratuits et des réductions sur les autres boissons en plus de quelques parts de pizzas (mais pas trop, le but étant clairement plus de boire que de manger…) Un concept venu tout droit d’Angleterre, les british étant définitivement très bons lorsqu’il s’agit d'idées pour picoler…

 

Comme les parts de pizzas qu’on nous promettait n’étaient pas suffisantes pour nous nourrir, Chris et moi sommes allés nous partager une vraie grande pizza avant et j’ai joyeusement profité d’un bon qu’il avait reçu pour des bières gratuites… Juste avant un pub crawl, ça démarrait bien !

 

Donc, que dire ? On a fondamentalement fait la tournée des bars (voilà pourquoi Queenstown est connue en partie pour sa vie nocturne). L’une des étapes était dans un endroit appelé « Ice Bar ». Le concept ? Il fait -5° dans le bar et tout est en glace : les murs, le comptoir, les verres… On vous distribue des vestes chaudes à l’entrée et des gants pour tenir les verres, ce qui ne m’a pas empêché de me réveillée avec une demi-crève le lendemain… Ma question du jour : qui est-ce qui s’est réveillé un matin en se disant « tiens, je vais faire un bar tout en glace, ça va être mortel » ? Définitivement une bonne expérience, très marrante à vivre mais pas l’endroit où je me jetterais tous les week-ends… L’avantage c’est que quand vous sortez de là, vous avez l’impression qu’il fait hyper chaud dehors et vous ressentez d’autant plus le plaisir d’être en robe et sandales.

 

Une bonne soirée, en résumé ! Je n’ai que très peu fait la fête depuis que je suis en Nouvelle-Zélande, étant davantage tournée vers mes visites et découvertes, j’ai donc trouvé ce moment particulièrement agréable.

 

Le jour suivant, jeudi 1er mars (quoi, on est déjà en mars ?), j’ai commencé par une matinée tranquille à m’occuper de tout ce que je laisse traîner d’habitude : lessive, e-mails, etc. Puis je suis à nouveau allée retrouver Pia et Chris à leur hôtel car ils avaient… De la bière, encore ! Mais qu’est-ce qu’on picole à Queenstown… Nous nous sommes donc retrouvés dans leur cuisine, à glandouiller tranquillement. Pour le soir, le plan consistait, en premier lieu à se commander un burger de chez Fergburger, une véritable institution de Queenstown, les burgers les plus célèbres de Nouvelle-Zélande. Pour la suite, Pia ainsi qu’un autre allemand avaient reçu des bons pour l’un des bars où nous étions allés la veille, de la part de l’hôtel en compensation car c’était le jour où ils désinfectaient les chambres et donc ils ne pouvaient pas y accéder durant quelque heures… Ah ben voilà, c’est cet hôtel qui nous incite à boire depuis le début, en fait, c’est pas nous !

 

Les burgers étaient délicieux, on n’est même pas venu à bout de nos deux bons dans le bar et, une fois de plus, j’ai passé une très bonne soirée, simplement entre amis : je ne peux pas vraiment dire que je connaisse les paysages de Queenstown, du coup mais au moins, j’ai fait connaissance avec sa vie nocturne et c’est super aussi. Nous avons néanmoins été raisonnable ce soir-là et, pas trop tard, nous nous sommes séparés et j’ai dit au revoir, le cœur un tout petit peu pincé de ne pas pouvoir se dire « à bientôt » comme je l’aurais fait avec mes copains en France mais heureuse de la perspective à venir.

 

En effet, aujourd’hui, vendredi 2 mars, je prends un vol intérieur, direction Wellington, pour retrouver W (que je voyais à Auckland, si vous vous souvenez) ainsi que C, une amie de la même bande venue lui rendre visite. Toutes deux parcourent l’île du nord durant 15 jours et, n’étant pas dans le même timing qu’elles je ne me joins pas à elles pour l’ensemble de leur voyage, mais nous avons planifié de nous retrouver au milieu de leur séjour, dans la capitale qui était pour moi un lieu facile à relier d’où que je sois. Nous allons passer quatre jours ensemble et j’ai hâte ! Je vais donc quitter Stray pour environ deux semaines car je ne retournerai pas de suite à Queenstown après avoir quitté mes amies, je vous raconterai ça la prochaine fois.

 

C’est donc de l’aéroport de Queenstown (où je suis arrivée bien en avance avec mon bus ce matin) que j’ai commencé cet article, de l’aéroport de Christ Church (où j’ai été en escale pour 4H) que je l’ai fini et de Wellington que je publie, après avoir demandé leur aide précieuse à mes amies pour les photos.

 

C’est parti, retour pour quelques jours sur l’île du nord !

22 février 2018

Parc National Abel Tasman et tempête sur la Côte Ouest

Hey, pour une fois je n’ai aucun retour à faire sur le précédent article… Victoire. Je n’ai pas oublié (enfin si, j’ai souvent oublié mais j’y ai repensé aussi) que je veux vous mettre une photo des grottes de vers luisants de Waitomo (article « Rotorua »), mais pour l’instant les gens à qui j’ai demandé n’en avaient pas.

 

Donc, samedi dernier, 17 février, après avoir posté mon article (dans le rush comme d’habitude), j’ai retrouvé Derek, le garçon originaire des Etats-Unis que j’avais rencontré à Auckland. Il travaille à Marlborough, pas loin de Nelson, qui se trouve être la plus importante région vinicole de Nouvelle-Zélande, connue essentiellement pour son Sauvignon blanc comme ils en produisent beaucoup dans le pays (et oui, j’ai rencontré un américain vrai amateur de bon vin, comme quoi tout arrive !) Nous sommes allés dans le centre de Nelson, que je trouve définitivement bien sympathique, dans un café original qui sert différentes sortes de cafés améliorés : nous en avons pris au gingembre et à la cardamome, c’était inattendu mais on a trouvé ça bon.

 

Ensuite, il m’a accompagné à mon arrêt de bus et me revoilà partie avec Stray, direction le parc national d’Abel Tasman où je prévoyais de passer trois nuits afin d’en profiter pour deux journées complètes. Ce dernier est très réputé en Nouvelle-Zélande, bien qu’il soit le plus petit du pays : pour une fois qu’il y a un endroit dans le monde où ils ne se vantent pas d’avoir la plus grosse… Pardon pour cette expression triviale, j’ai pas pu m’en empêcher…

 

Comme je vous le disais dans mon précédent article, le parc est nommé ainsi en l’honneur de l’explorateur néerlandais Abel Tasman qui, en 1642, fut le premier européen à voir la Nouvelle-Zélande. Il se situe au nord-ouest de l’île du sud et a été fondé en 1942, pour les 300 ans de la découverte d’Abel Tasman donc.

 

A notre arrivée le soir, un repas commun nous était proposé, composé de moules en entrée et de fajitas au poulet en plat principal. Une fois de plus, les moules étaient un délice absolu, la sauce était fantastique et, une fois de plus aussi, elles étaient énormes. En Nouvelle-Zélande, il est en outre fréquent que durant les repas, nous soit proposé du pain à l’ail et je dois dire que je ne suis pas loin de développer une addiction à ce truc.

 

Mon autre addiction, déjà bien établie celle-là, vient de mon amie Alix (oui, je dénonce), qui m’a gentiment conseillé d’aller acheter des Timtam’s au rayon des biscuits… C’est bourré de chocolat et de croquants, c’est irrésistible et, en effet, tout le monde adore ça ici… Les essayer, c’est les adopter !

 

Mais je digresse… Revenons-en à nos kiwis.

 

Le lendemain, dimanche 18 février, je voulais absolument refaire du kayak : j’avais lu sur internet qu’explorer ce parc en kayak était une bonne idée, attendu qu’il se compose de plusieurs petites îles et de lagons d’eaux turquoise. Pour ne rien gâcher, il faisait un temps exceptionnel. Par ailleurs, mon chauffeur Stray m’avait dit que si je voulais le faire, il fallait que ce soit ce jour-là car ensuite, une tempête arrivait. Je vous en reparlerai plus loin, de cette tempête mais notez tout de même ma phrase préférée de ces deux jours : « the storm is coming » (toute référence à une saga bien connue n’est absolument pas fortuite, évidemment…)

 

Bref, donc dimanche matin, j’ai attendu avec les autres gens de mon groupe qui voulaient kayaker. Ce que je n’avais pas compris (parce que je n’étais pas là au moment des explications du chauffeur), c’est qu’avant le kayak il y avait une marche de 3H… Dans l’absolu j’aurais trouvé ça génial, sauf que je n’étais pas du tout équipée, je n’étais venue qu’avec des sandales… Bon, je me suis dit que tant pis, je n’ai plus qu’à prier pour que ce ne soit pas une marche difficile… A ce moment-là, un Monsieur de l’organisation vient et me dit que, peut-être, ce sera compliqué pour moi : pas spécifiquement à cause de mes sandales mais parce que c’est une marche à faire dans un temps limité de 3H, sans quoi on manque le kayak pour le retour et que, tenir le délai n’est pas si simple.

 

Moi, comme pour le Tongariro, les marches en un temps limité, ça me stresse et donc, je n’en profite pas autant. Par conséquent, j’ai été absolument ravie de l’alternative qu’ils me proposaient : intégrer un autre groupe, n’ayant rien à voir avec Stray, qui partait sur des kayaks pour la journée.

 

J’ai donc fait la connaissance de six personnes : une mère et sa fille originaires des Etats-Unis, ainsi qu’une famille originaire d’Angleterre mais dont certains vivent à Wellington et qui se retrouvaient le temps d’un voyage ensemble. Formidable, que des anglophones !

 

J’ai également fait la connaissance de Roy, le guide, qui passera la journée avec moi sur le kayak. En entendant mon prénom, ce dernier me demande si ça s’orthographie bien : P E R R I N E ? Là, vous imaginez ma surprise, étant donné qu’ici je dois répéter mon prénom plutôt trois fois qu’une, de préférence avec l’accent le plus anglophone possible… Lorsque je lui fais part de ma surprise, Roy m’explique que je porte le même prénom que Perrine Moncrieff, une ornithologue et conservationniste particulièrement reconnue dans le coin d’Abel Tasman, car elle est celle qui a permis la création du parc national en travaillant à la reconnaissance de ses terres et en écrivant aux Pays-Bas pour demander l’autorisation de le nommer ainsi. Incroyable ! Du coup, entre temps, je me suis un peu renseignée et j’ai découvert une femme qui a beaucoup œuvré pour la protection de l’environnement et des oiseaux.

 

En ce beau matin de février, donc, nos petites embarcations de kayaks sont parties sur la mer Tasman, direction tout d’abord une petite île répondant au doux nom de « Fisherman Island » où l’idée était de s’arrêter pour une pause-café, préparé par Roy, après avoir ramé une bonne heure. Comme nous étions en plein dans la marée montante, il n’y avait qu’une toute petite zone pour accoster et pour nous poser, c’était absolument charmant comme endroit.

 

Fisherman_island

 

Ensuite, retour dans le kayak pour une autre heure, direction une plage pour le déjeuner.

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Admirez ici la beauté des paysages qui nous entouraient et sachez que, durant cette magnifique journée, je savourais chaque seconde, goûtant à fond le plaisir d’être là et d’avoir la chance de vivre ça. C’était extraordinaire.

 

Paysage_1

Paysage_2

Paysage_3

 

Nous avons passé une première plage qui était pleine de kayaks, si bien qu’il ne restait presque plus de place et nous avons poussé un peu plus loin afin de trouver un endroit plus tranquille.

 

Une fois arrivé, Roy a eu une montée d’angoisse en constatant qu’il avait oublié de prendre un pique-nique supplémentaire pour moi (car c’était normalement inclus pour les gens qui participaient à cette sortie) mais pas de panique, je n’étais pas censée être avec eux à la base et j’avais emmené mon propre déjeuner. Lequel a bien fait rire Roy lorsqu’il a vu mes sandwichs jambon-fromage, parce que c’est « tellement français » et que ça lui rappelait ses vacances en Nouvelle-Calédonie où il avait mangé ça durant une semaine apparemment…

 

Au risque de me répéter, ce pique-nique et ce moment de détente ensemble sur la plage était un vrai bonheur. Je vous mets deux photos car la seconde est un panorama et que je ne sais pas si le blog l’acceptera.

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Plage_d_jeuner_panorama

 

Après le déjeuner, le programme consistait à kayaker jusqu’à Adele Island, pour voir… Des phoques ! Les gens, j’ai entendu les phoques, ils étaient tout prêts de nous, c’était fou !

 

Il faisait beau, il faisait chaud, l’eau était belle, les phoques se prélassaient sur les rochers et les oiseaux chantaient leur douce mélodie… Je ne vois pas bien ce que j’aurais pu demander de plus pour être totalement en extase. Voici trois photos, l’une de la vue en se rendant à Adele Island, la deuxième d’un phoque et la troisième d’une mouette.

 

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Phoque

Mouette

 

Et voici une très courte vidéo en prime, histoire de rajouter du son sur l’image, ça permettra à tout le monde mais surtout à mes quelques amis aveugles d’en profiter un peu.

 

 


 

Après ça, direction le retour car mes compagnons de kayak dormaient à Nelson et avaient donc un bus à attraper. Moi, à ce stade, je n’avais qu’une envie pour que mon bonheur soit parfait, c’était d’aller me baigner. Je pensais que je n’aurai pas le temps de le faire et ça n’était pas grave du tout mais finalement, constatant que notre guide s’occupait des autres pour qu’ils aient leur bus une fois que nous étions revenus à destination, j’ai demandé si je pouvais en profiter pour aller dans l’eau… Et la réponse était oui !

 

J’ai donc passés dix minutes dans une eau bien chaude et bien relaxante (quoi que pas profonde du tout) jusqu’à ce que Roy vienne me chercher. Nous avons pris un minibus pour rentrer au club de kayak, je me suis prélassé encore un instant sur un banc au soleil puis j’ai dit au revoir à Roy, en lui répétant à peu près cent fois combien c’était chouette. Il était absolument adorable et s’est investi à fond avec moi, rendant cette journée inoubliable.

 

Pour retourner à l’auberge, j’ai retrouvé le chauffeur de navette qui nous avait amené le matin, lui aussi très sympathique et amoureux de ce parc national.

 

L’auberge où nous séjournions avec Stray était très agréable, dans la nature sans aucune connexion réseau (et parfois, ça fait du bien de couper vraiment). Nous avions la possibilité de dormir dans une yourte, ce que j’ai demandé à faire parce que je trouvais ça vraiment cool… Je trouve ça marrant, de dormir dans une tente mais avec un vrai lit ! Il faisait un peu froid la nuit mais j’ai beaucoup aimé.

 

Dans cette auberge, il y avait des hamacs donc, pour finir cette journée de rêve, je suis allée lézarder sur l’un d’eux, un livre audio dans les oreilles… Là, je me suis dit que je tenais ma définition du paradis et je me suis endormie, si bien que mes camarades ont dû me chercher et me réveiller parce qu’à 19H, il y avait une dégustation de vin pour laquelle je m’étais inscrite.

 

Bon, le vin était servi dans des gobelets en plastique, sans aucun standing mais vue les quantités qu’on nous servait et le prix dérisoire, il ne fallait pas en demander davantage et c’était un très chouette moment.

 

Le lendemain, lundi 19 février, j’avais envie d’aller marcher parce que, être dans un parc national sans s’y promener, c’est quand même dommage. C’est pour ça que j’avais prévu de rester plus longtemps que la seule journée prévue par Stray, pour faire du kayak et de la marche.

 

Comme à chaque fois qu’il s’agit de marcher, la question était de savoir si j’allais trouver quelqu’un pour venir avec moi… Mais à la table du petit déjeuner, j’ai eu le flash qu’il me fallait : je me souvenais que, parmi les activités proposées, il y avait la possibilité de prendre un bateau-taxi à 10H pour ensuite faire la balade retour. Ceci me garantissait donc de pouvoir joindre un groupe. Comme il y a des groupes Stray qui arrivent presque tous les jours dans cette auberge (et un nouveau groupe était arrivé la veille), j’étais sûre que cette activité se déroulerait. Et, dans la série « je rencontre toujours les bonnes personnes au bon moment », à la table du petit déjeuner j’ai justement fait la connaissance de Michael, un anglais qui avait prévu cette balade.

 

Finalement, heureusement vraiment que Michael était là et qu’il a bien voulu marcher avec moi car il n’y avait pas vraiment de groupe… Il n’y avait que Michael et un couple pas sympa…

 

Cette marche, il s’agit d’une randonnée qui s’appelle « Abel Tasman Coast Track », qui longe la Côte sur 55KM. Mais on n’est pas obligé de faire l’ensemble de la rando, d’où les bateaux-taxi qui assurent la navette et nous déposent à différents points du parcours. C’est donc ce que nous avons fait et le bateau-taxi nous a déposé sur une plage où le chemin à parcourir pour rentrer était de 12,5KM.

 

Voici deux photos de la vue depuis le bateau-taxi, la seconde est un rocher fendu du nom de « Split Apple Rock ». Il y a des légendes qui expliquent son origine mais j’avoue que je ne les connais pas et je n’ai pas encore eu le temps de chercher.

 

Vue_du_bateau_taxi

Rocher_fendu

 

Et voici deux photos de la plage où le bateau-taxi nous a déposé pour démarrer la marche.

 

Vue_de_la_plage_1

Vue_de_la_plage_2

 

Le sentier à suivre est très facile, c’est vraiment une rando sans aucune difficulté, où vous n’avez qu’à avancer et profiter du paysage. En plus, nous sommes la plupart du temps à l’ombre des arbres. Le chemin longe donc la côte et serpente au milieu des fougères : je ne vous l’ai pas encore dit mais la fougère est le symbole de la Nouvelle-Zélande. Il y a plusieurs petits cours d’eau avec des ponts à enjamber et, une fois de plus, l’endroit est charmant. Voici plusieurs photos du paysage au fil de notre progression dont la dernière, où il paraît que l’on voit bien l’eau turquoise.

 

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Abel_Tasman_Coast_Track_2

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Après un pique-nique de rigueur, nous avons continué notre chemin et nous avons eu le plaisir de trouver sur notre route un curieux oiseau, dont nous ignorions totalement le nom. Il ne semblait pas du tout effrayé par notre présence et par le fait que nous le bombardions de photos. Le soir, à l’auberge, je suis allée à la réception avec une photo pour demander ce que c’était et réponse : c’est un Weka ! Ça ressemble à un kiwi, mais ce n’est pas un kiwi : c’est brun et, tout comme le kiwi, il ne peut pas voler, tout juste sauter.

 

Voici une photo : chronologiquement sur notre parcours, il est entre les photos 4 et 5 de la précédente salve.

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Sur notre route, j'ai également eu la surprise de croiser la famille qui avait fait du kayak avec moi la veille et qui faisait le chemin dans l'autre sens, c'était inattendu et très chouette de les revoir !

 

Une fois de retour vers 15H30, la fin de ma journée a consisté en simplement profiter de la quiétude de l’endroit en ne faisant rien du tout. Là, j’étais avec Sonia, une française qui m’a bien aidé pour trier les photos de ces deux jours.

 

Pour ma nuit, en prévision de la tempête qui arrivait, j’ai dû quitter ma yourte pour un vrai dortoir bien au chaud.

 

Et elle a fini par arriver, cette tempête dont on parlait depuis notre arrivée !

 

Le mardi 20 février, nous nous sommes réveillés au son de la pluie et du vent. Et dire que j’avais voulu modifier parfois mes dates de voyage (pour arriver un jour plus tard à Abel Tasman ou y rester plus longtemps) mais finalement, une fois de plus, j’ai eu une chance insolente et j’ai eu deux journées absolument magnifiques. Ça se détériorait au moment où je partais et, malheureusement, les personnes arrivées après nous ont dû évacuer et n’ont pas pu profiter du parc car tout était complètement inondé…

 

Ca m'a rendu sincèrement triste pour eux car pour ma part, cet endroit est définitivement l’un de mes favoris de Nouvelle-Zélande, un des premiers endroits au monde où j’aurais envie d’emmener les gens que j’aime pour leur montrer.

 

En ce mardi 20 février, nous avons donc repris le bus en direction de Westport. Nous avons craint que les routes ne soient fermées mais, là encore, nous sommes arrivés juste avant le plus gros de la tempête.

 

Westport est une ville de la côte ouest, où l’on peut faire du surf mais là, vous pensez bien que l’on n’a rien fait du tout. On aurait certainement pu se balader et voir de belles plages, mais on est sagement resté à l’intérieur, à manger des tartines et boire du thé, en compagnie de Sonia et de Pauline (oui je sais, des françaises, mais parfois quand même, ça fait du bien de dire des bêtises qu’on ne peut dire que dans sa langue et Dieu sait que j’adore dire des bêtises).

 

Alors que j’en étais à la phase « je larve sur mon lit », j’ai eu la surprise de recevoir à trois reprises, sur mon téléphone français, une alerte des services d’urgence néo-zélandais qui me disaient que le stade d’urgence maximal a été déclenché dans la région où on se trouve et qu’il faut se mettre à l’abri… Sur le coup, ça m’a vraiment étonné mais après tout, on est géo-localisé partout !

 

Je tiens à dire aussi que les néo-zélandais font face aux conditions météorologiques avec un calme dont on devrait prendre de la graine. Chez nous, l’annonce d’une tempête aurait sans nul doute jeté tout le monde dans les supermarchés, des fois qu’on soit rationné pour les deux prochains mois ! J'ai le sentiment qu'ici, ils considèrent vraiment que c'est la nature, c'est normal, il faut juste faire avec et attendre que ça passe.

 

Le lendemain, mercredi 21 février, la météo était bizarre. Oui, je sais, la météo est connue pour être le sujet le plus banal de l’univers mais après tout, c’est un sujet d’étude alors, il faut quand même que je vous raconte à quel point la météo néo-zélandaise est incompréhensible. Parfois, vous pensez que la tempête est passée, tout est calme, le ciel se découvre même un peu et puis pouf ! C’est reparti de plus belle, d’un seul coup, des trombes d’eau hallucinantes et un vent violent… Et ça, ça vous le fait une trentaine de fois dans la même journée, à passer d’un temps calme à des pluies carrément flippantes en un rien de temps !

 

Personnellement, je pense que tu as compris la météo néo-zélandaise le jour où tu as arrêté d'essayer de la comprendre et tu te dis simplement que tu aviseras le moment venu... En effet, même indépendamment des tempêtes, la météo change très rapidement et dans une même journée, on peut passer d'un temps pluvieux à ensoleillé en quelques heures, voire quelques minutes.

 

Donc ce jour-là, on ne savait quand même plus bien quoi penser mais en fait, ça s'es révélé extrêmement instable et plutôt très mauvais… De mon côté, je devais m’arrêter dans une ville du nom de Greymouth, parce que le bus Stray pour aller directement à Franz Josef, qui est la prochaine étape, était déjà plein lorsque j’avais voulu le réserver.

 

Voici une photo d’un point de vue, sur la route entre Westport et Greymouth.

Point_of_view

 

Bon, honnêtement, Greymouth, ça ne fait pas rêver. Je dis ça mais en fait je n’ai rien vu de la ville… De toute façon il faisait un temps horrible mais en réalité, ce n’était pas plus mal car il fallait que je rattrape mon retard dans mes communications internet.

 

C’est donc ce que j’ai fait, une bonne partie du mercredi 21 et du jeudi 22 février. Le jeudi 22 néanmoins, un grand soleil était de retour (quand je vous dis incompréhensible ?) donc, je n’allais quand même pas rester toute la journée à l’intérieur.

 

La veille, avec le bus Stray, on s’était arrêté aux Pancake Rocks (si, si, ça s’appelle vraiment comme ça). Il s’agit de roches inhabituelles, qui se sont formés au fil des années et qui se constituent de plusieurs couches de pierres, comme des pancakes !

 

Quand on s’est arrêté avec Stray, il y avait un endroit qui proposait des pancakes à 10NZ$ rien que pour nous. Perso, j’avais plutôt envie de faire la balade d’abord, mais mes copains de voyage (Pauline, française mais également plusieurs néerlandais) voulaient des pancakes et il s’agissait d’arriver parmi les premiers pour être servis rapidement… Donc on a savouré nos pancakes, qui étaient absolument délicieux, on a raconté beaucoup de bêtises et beaucoup rigolé (retour à l’anglais cette fois) mais, quand il était temps de faire la balade, devinez quoi ? Il pleuvait des cordes à nouveau !

 

Tant pis, j’avais passé un agréable moment et ce n’était pas grave. Mais ensuite, je me suis dit « tiens, mais quitte à ne rien faire à Greymouth, essaie d’y retourner ? »

 

Donc jeudi 22, j’ai demandé à la réception comment je pouvais faire. J’aurais pu y aller par moi-même, il y a un bus et j’aurais pu rencontrer du monde pour la balade, mais j’avais trop peu de temps pour organiser ça sereinement donc, j’ai décidé de payer pour y aller avec un guide. Ce dernier venait me chercher à l’auberge à 17H afin d’aller au Pancake Rocks en profitant de la lumière du soir. Je m’attendais à être avec un groupe mais finalement, j’étais toute seule avec lui !

 

Mon guide était un vieux Monsieur, retraité, qui fait ça pour arrondir ses fins de mois. Il a eu très à cœur de faire plein de photos alors, voilà pour vous, d’abord une photo de la route qui longe la Côte Ouest, avec la mer Tasman d’un côté et la végétation sauvage de l’autre.

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Une fois arrivé à Punakaiki (le site où se trouvent les pancake rocks) nous nous sommes baladés entre les différents points de vue, mon guide m’a fait toucher la végétation, très verte dans cette région de Nouvelle-Zélande car il y pleut énormément… Sans blague ? Et puis, j’ai pu les toucher, les pancake rocks ! Ce qui m’a impressionné aussi, c’est qu’on entend très bien la mer même lorsqu'elle n'est pas toute proche, avec les fortes vagues qui s’écrasent contre les rochers.

 

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Le soir, alors que je n’avais encore parlé à quasiment personne dans cette auberge, j’ai discuté autour de la table du dîner avec Jay, un chinois, qui effectue un remplacement professionnel à Greymouth mais étudie sinon à Dunedin. Ça tombe bien, je vais y aller à Dunedin (pas avec Stray mais par moi-même, je vous en reparlerai) donc, il a proposé que nous nous y retrouvions et qu’il me fasse visiter la ville, il s’est réservé le jour où j’arrive. Comme quoi, il ressort vraiment des rencontres géniales des endroits où on n'avait pas prévu de s'arrêter !

 

Ensuite, j’avais prévu d’écrire cet article mais Chris, un anglais super sympa, m’a gentiment proposé de partager sa bouteille de vin rouge… Evidemment, s’il me prend par les sentiments… Inutile de vous dire quelle a été ma réaction, je suppose. En plus, j’apprendrai grâce à lui qu’à l’auberge il y a des muffins fait maison pour 1NZ$... Mais pourquoi est-ce que je découvre toujours ce genre de trucs après tout le monde ?

 

Nous allons rester en contact avec Chris et en voilà encore un qui a l’adresse de ce blog !

 

Avec tout ça, comme de bien entendu, pour ne surtout rien changer, je me retrouve totalement à la bourre, en ce matin du vendredi 23 février, pour écrire et publier cet article. Merci à la bonne connexion de l’auberge car cet article détient officiellement le record du nombre de photos à charger.

 

A 13H, je retrouverai mon énième groupe Stray. Ici, comme à Taupo, il est d’usage que les gens de l’auberge viennent nous chercher et nous déposent avec tous nos bagages, c’est vraiment bien.

 

Direction Franz Josef où il y a un glacier !

 

Désolée s’il y a des passages un peu bâclés, je relirai à l'occasion et éditerai au besoin.

 

Et ça y est, j’en suis à la moitié de mon voyage…

17 février 2018

Tongariro or not Tongariro, premier séjour à Wellington et passage sur l'île du sud

Et oui, rien que ça, ça en fait des choses pour un seul titre !

 

Tuons immédiatement dans l’œuf le suspense insoutenable avec lequel j’ai clôturé mon précédent article : oui, je suis en vie puisque je vous écris, ce qui ne signifie pas pour autant que je sois venue à bout du Tongariro Crossing… La randonnée a en effet été fermée durant plusieurs jours en raison de conditions météorologiques défavorables (en l’espèce des vents violents). C’est qu’ils ne plaisantent pas avec la sécurité et je trouve ça plutôt rassurant, à vrai dire. Par chance pour moi, j’ai une seconde opportunité puisque début mars, je retrouve W et une autre amie en visite pour quelques jours, elles ont planifié de faire le Tongariro Crossing pile le lendemain où j’avais prévu de les quitter donc, je n’aurai qu’à rester avec elles un jour de plus.

 

Toutefois, je me demande actuellement si cette annulation n’est pas finalement une bonne chose pour moi car, sincèrement, je pense que je n’aurai jamais de la vie réussi à suivre le groupe et je l’aurais mal vécu. En effet, tout ce que j’en ai lu depuis et les échos que j’en ai eu me font prendre conscience de la difficulté réelle de la chose et, aujourd’hui, je pense que je ne le ferai pas avec mes copines (qui seront ralenties et trop occupées à m’aider) : soit je me paierai le luxe de mon voyage en investissant pour un guide rien que pour moi, soit je ne la ferai peut-être pas… Tout le monde, même de bons marcheurs, dit que c’est difficile. Qu’il faut 7H et encore, il faut se dépêcher pour ne pas louper la navette du retour. Or moi, je ne vois pas où je dois marcher et, si j’ai un peu d’endurance, j’ai en revanche besoin de plus de temps que les autres et de me sentir sereine à ce sujet. De l’avis général, la randonnée est une galère mais la vue magnifique récompense les efforts… Ce qui ne sera clairement pas mon cas. Alors, pourquoi je la ferais ? Sans aucun doute, pour le défi personnel que ça constitue à mes yeux. Cependant, essayer et ne pas y arriver sera plus frustrant et douloureux pour moi que de ne pas essayer du tout, alors je me demande vraiment quelle pression je dois me mettre à ce sujet… Personne ne me demande rien, après tout. Donc, je vais téléphoner à un guide, je pense et je vais lui faire confiance quand à ce qu’il me dira.

 

Cette fameuse randonnée dont je fais tout un plat est réputée pour être la plus belle du pays et l’un des plus beaux treks du monde. Elle est longue de 19,4KM et se déroule au sein du parc national du Tongariro, l’endroit qui a servi de décor pour le Mordor dans le Seigneur des anneaux. Sa particularité, qui fait sa richesse et sa beauté, tient dans la diversité des paysages traversés. D’après le site de Kiwipal « le circuit traverse un désert alpin, serpente entre des volcans, descend dans un cratère, contourne des lacs émeraudes, longe des sources brûlantes et s'achève dans une forêt vierge ». Ça fait rêver, non ? A suivre, donc !

 

Ensuite, si vous me permettez, j’aimerais revenir un petit instant sur le précédent article. Il était bien trop détaillé et trop long et je vous fais mes excuses pour vous avoir fait lire mes états d’âme et mes plaintes qui n’avaient absolument pas lieu d’être exposés. Je savais, en publiant, que l’article n’était pas bon, que j’aurais dû le laisser reposer et le reprendre, mais j’aurais alors inévitablement pris un retard que je voulais vraiment éviter (par manque de temps et de réseau). Je me rends compte que c’est moi qui avait besoin d’écrire tout ça, pour extérioriser et évacuer une bonne fois pour toute cette semaine qui avait été un peu longue à passer mais ça n’avait rien d’intéressant pour vous.

 

A aucun moment, même dans mes coups de mou, je n’ai regretté quoi que ce soit et n’ai eu envie de rentrer en France, je reste définitivement consciente de ma chance d’être là où je suis et de réaliser un rêve. Bon, la bonne nouvelle, c’est que mes stupides ruminations de la semaine passée m’auront permis de me réajuster pour mieux gérer les déceptions et sentiments de solitude à l’avenir.

 

Je vous avais donc laissé avec le projet d’aller, vendredi matin, voir le lac Taupo : il s’agit du plus grand lac de Nouvelle-Zélande, qui s’écoule par le fleuve Waikato (lequel donne son nom à cette région de l’île du nord). Regonflée à bloc par la superbe matinée que j’avais vécue la veille à la Redwood Forest, j’étais en plus bien heureuse de retrouver, cet après-midi-là, le confort d’un groupe Stray. Eh oui, Dieu sait que je me suis régulièrement plainte du côté parfois trop organisé, mais ce système de bus reste pour moi une indéniable facilité, certes sur le plan logistique et pratique des trajets mais aussi et surtout pour rencontrer aisément d’autres voyageurs solo. Faire des allers/retours entre le groupe Stray et mon indépendance régulièrement me convient donc parfaitement. En plus, Rotorua et Taupo étant un lieu où beaucoup de voyageurs font halte, j’arriverai dans un groupe qui ne sera pas encore trop constitué des jours précédents.

 

En ce matin du vendredi 9 février, je suis néanmoins partie plus tard que prévu, parce qu’une adorable voyageuse de l’auberge m’a proposée de partager un café avec elle (certes un café instantané mais vous me connaissez, quand on prononce le mot « café » devant moi, je suis faible…) J’ai tout de même fini par m’activer. Comme la veille, j’étais moyennement rassurée par l’absence absolue d’autres piétons dans les rues et les immenses boulevards à traverser, mais j’avais du temps devant moi malgré mon retard.

 

Toutefois, devant un carrefour particulièrement impressionnant, j’ai décrété que je ne me risquerai pas seule à cette traversée et que j’attendrai une aide salvatrice le temps qu’il faudrait. C’est là qu’est arrivé Dave, qui prenait la même route que moi (on ne se séparait qu’au bout, moi à gauche pour le lac et lui à droite pour aller prendre un petit déjeuner). Dave est d’origine britannique mais il vit en Tasmanie depuis 20 ans. Et là, je vous fais partager la question qui me taraude depuis : pourquoi, mais pourquoi est-ce que je n’ai pas prévu de prolonger mon voyage par une dizaine de jours en Tasmanie, si déjà je suis en Nouvelle-Zélande ? Certes, je dois quitter le pays au bout de trois mois avec mon visa touristique mais la Tasmanie, c’est l’Australie, donc ça fonctionnait ! J’y ai pensé plein de fois en plus, mais je me suis dit que bon, déjà, j’allais me concentrer sur la gestion de mon voyage en Nouvelle-Zélande… Sauf que maintenant, je m’en sentirai largement capable. Alors, je vous annonce officiellement que je vais tenter un changement de billet retour mais je crois pouvoir dire d’avance que la compagnie chinoise qui me sert de transporteur risque fortement de me rire au nez…

 

Arrivée au lac, je suis restée assise un petit moment à proximité, le nez dans mon téléphone pour répondre à mes messages plus qu’autre chose : en effet, l’endroit où je me trouvais était tout près de la grande route et il y avait une barrière qui empêchait de s’approcher trop prêt de l’eau, du coup je n’ai pas pu la toucher bien que je l’ai tout de même entendu. Il faisait vraiment très beau donc c’était agréable, mais un peu trop bruyant quand même. Voilà une photo de ce fameux lac pour vous, prise par Dave.

Lac_Taupo

 

Lequel, au moment où j’allais repartir pour avoir suffisamment de temps sans me stresser pour le trajet retour, est réapparu et m’a invité… A prendre un café ! Donc une fois de plus j’ai été faible, encore plus que la première fois car il m’invitait dans un vrai café, tout en me proposant très gentiment de me raccompagner à mon auberge ensuite pour récupérer mes sacs (puisque je lui faisais part de mon horaire de bus à respecter et de ma difficulté à envisager ce trajet retour rapidement si j’étais seule).

 

Grâce à Dave, j’ai découvert le centre-ville de Taupo avec plein de petits cafés, tellement plus agréable que les immenses boulevards que je parcourais depuis la veille. Merci à lui car sans cette rencontre, je serai repartie avec une image un peu erronée de cette ville. Après cet agréable moment, Dave m’a laissé aux mains hospitalières des salariés de l’auberge qui m’emmenaient en voiture jusqu’à mon arrêt de bus. Je lui ai donc dit au revoir et merci, sauf que j’ai eu l’immense surprise de le revoir alors que j’allais monter dans le bus : nous étions passés devant mon arrêt sur le chemin du retour et il venait m’apporter… Un café à emporter ! C’est fou ce que le café (ou plutôt le manque de bon café) me permet de socialiser dans ce pays et là, en deux heures, je crois que j’avais compensé tout mon état de manque de la semaine passée…

 

Deux jours plus tard, sur Messenger, j’aurai la surprise de trouver un message du Manager de l’auberge, qui m’avait retrouvé sur Facebook parce que Dave était venu lui donner ses coordonnées en demandant s’il pouvait me les transmettre, des fois que je vienne en Tasmanie et que je veuille une visite guidée… Quelqu’un peut me rappeler pourquoi je n’ai pas prévu d’aller en Tasmanie, déjà ? …

 

En prenant le bus, j’ai retrouvé Maria, la jeune allemande rencontrée à Rotorua et qui avait pris le bus pour Taupo avec moi la veille. C’est incroyable, je rencontre plus d’allemands ici qu’à Strasbourg… Cela tient au fait que, en Allemagne, il est un usage fortement ancré que les jeunes, après le lycée et avant leurs études supérieures, partent pour une année de césure. Ils sont donc globalement plus jeunes que les voyageurs français, qui eux partent davantage après leurs études ou pendant.

 

Je passerai pas mal de temps avec Maria les jours suivants : elle est absolument sympathique, et en plus elle a eu une façon très futée de me donner les repères dont j’avais besoin pour que je puisse retrouver mes affaires au milieu de toutes celles des autres. Tout le reste du groupe, cependant, était également très amical et l’ambiance était très bonne.

 

D’ailleurs, il est une chose que je ne vous ai pas encore raconté mais les chauffeurs Stray ont tous des surnoms donnés par la compagnie, on ne connaît jamais leur prénom. Alors, devinez un peu le surnom du chauffeur que j’ai rejoint à Taupo ? Dumbledore ! Dire « j’ai parlé à Dumbledore » me faisait bien marrer à chaque fois…

 

Notre premier arrêt avec Stray était un arrêt un peu spécial, qui est une spécificité de Stray : il s’agit d’une ferme, appelée « Blue Duck Station », située dans la petite ville de Whakahoro. Il s’agit d’un endroit tout à fait reculé, hors des routes goudronnées, sans la moindre réception réseau évidemment… Cette ferme s’implique beaucoup au niveau de la conservation de l’environnement. Plusieurs activités payantes en lien avec la nature nous y étaient proposées mais pour ma part, j’avais surtout envie de me balader et de profiter de l’endroit : ça tombe bien, bon nombre de personnes du groupe étaient dans le même état d’esprit.

 

Je me suis en revanche inscrite pour les deux dîners du vendredi et du samedi soir qui nous étaient proposés, me disant qu’à priori, on devrait bien manger dans une ferme… Grand bien m’en a pris : c’était en effet délicieux et ça fait tellement de bien de manger autre chose que les repas basiques que je me prépare dans mes auberges !

 

Le samedi 10 février, après un petit déjeuner à papoter et à profiter du cadre extérieur de la ferme, nous sommes partis en petit groupe en direction d’une cascade. La balade était un très chouette moment, tranquille dans la forêt, en revanche le temps était particulièrement mauvais : il avait beaucoup plu la veille, aussi les chemins étaient-ils extrêmement boueux. Merci maman et papa pour les bonnes baskets offertes à Noël, elles ont sacrément tenues le choc et se sont révélées indispensables à cette occasion !

 

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Bon, le sketch de cet après-midi-là (et de la soirée) a consisté à faire une machine, à attendre 4H (sans exagération) que le cycle de sèche-linge ne finisse tout ça pour récupérer des habits encore mouillés… Oui, on en a bien ri, une fois qu’on a eu fini de s’exaspérer…

 

Le lendemain, dimanche 11 février, déception générale de ne pas pouvoir faire le Tongariro Crossing. Nous sommes tout de même allés au parc national car toutes les parties n’étaient pas fermées et nous avions des opportunités d’autres balades. Le premier arrêt fut très court, simplement pour aller voir la cascade (Tawhai Falls) qui a servi de décor au bassin de Gollum dans le Seigneur des anneaux (les deux tours).

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Ensuite, les volontaires pouvaient se rendre aux chutes Taranaki pendant que les autres se relaxaient, cela consistait en une marche de 2H-2H30. J’ai fait partie des volontaires, avec une autre fille et six garçons, tous du genre plutôt sportifs donc je me disais que j’avais intérêt à suivre le rythme… Mais finalement, outre les grosses marres de boue là encore à certains endroits, le chemin n’était pas difficile et l’ambiance était joyeuse : beaucoup de blagues autour du fait qu’en vrai, ce sont les chutes Taranaki qu’il faut venir voir, ce n’est pas le Tongariro Crossing la vraie randonnée… En réalité, cette marche fait partie d’un trek beaucoup plus importants, de 3 jours et 50KM au sein du Tongariro.

 

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Le soir, je me suis enfin inquiétée de réserver une bonne fois pour toutes l’endroit où j’allais dormir à Wellington vu que j’y arrivais le lendemain quand même et j’y restais pour trois nuits, lâchant à nouveau mon groupe Stray… Et là, mes enfants, ce fut toute une histoire !

 

J’avais en effet décidé que dans certaines villes (surtout les grandes) où j’allais rester plus d’une nuit, j’avais envie de réserver une chambre chez des gens via Airbnb plutôt que dans une auberge, histoire de rencontrer des locaux. En effet, mon expérience à Auckland m’a fait comprendre que dans les grandes villes, c’est-à-dire là où se concentre l’activité et le travail, les auberges sont peuplées de jeunes européens de moins de 30 ans qui ont un visa « Vacances Travail ». Autant lorsqu’on s’éloigne des grandes villes on rencontre facilement des voyageurs du monde entier, autant à Wellington (qui soit dit en passant est la capitale de la Nouvelle-Zélande bien qu’Auckland soit la plus grande ville) je n’y croyais pas trop.

 

Sauf que d’abord, Airbnb m’a fait tout un sketch pendant trois jours parce qu’ils voulaient comparer une photo de moi avec une photo de mon passeport par mesure de sécurité, or bon courage pour leur envoyer une photo suffisamment claire qu’ils puissent accepter… Merci à la géniale serveuse du café où je me suis établie à mon arrivée à Wellington le lundi après-midi, c’est elle qui a enfin pris la bonne photo, faisant taire Airbnb et réglant définitivement le problème. Ensuite, le premier endroit où j’ai réservé, la fille n’habitait plus là (pourquoi elle laisse son annonce alors ? Allez savoir…) Evidemment, mon manque d’anticipation faisait que, à la veille de mon séjour, le choix était limité. J’ai donc fini par réserver chez un autre hôte, ça n’avait pas l’air absolument extraordinaire mais il semblait tout de même sympathique. Il n’y avait rien d’écrit dans son annonce concernant la proximité des transports en commun mais je me suis dit que, quand même, à Wellington, il y aurait sans doute des bus à peu près partout…

 

Et bien non ! Lorsque je rentre en communication avec mon hôte, il me demande si j’ai une voiture car il n’y a aucun bus chez lui… Je me dis que bon, c’est ballot mais on verra bien avec Uber ou un voisin sympa… Mais au fil de la discussion, il me dit qu’il est vraiment au milieu de nulle part, sans aucune connexion réseau… Là, je me dis que ça va être bien l’angoisse quand même et je fais les démarches pour annuler, me retrouvant, l’après-midi de mon arrivée à Wellington, le lundi 12 février, sans solution pour le soir même…

 

D’ailleurs, j’ai appelé le service Airbnb en Nouvelle-Zélande parce que je n’arrivais pas à annuler via mon application et, incroyable ! Même dans les services clients ils sont sympas dans ce pays… En 10MN la fille a pris mon problème en main, m’a envoyé un mail pour me confirmer qu’elle faisait les démarches, m’a rappelé pour me dire qu’elle s’était mise en contact avec mon hôte et que je serai remboursée intégralement contrairement à ce que prévoient normalement les conditions d’annulation, m’a renvoyé un mail pour me reconfirmer tout ça par écrit et me transmettre un lien vers d’autres annonces… Sérieusement, les gens, en France j’aurais passé ces 10MN à argumenter et l’autre au bout aurait passé 10MN à m’expliquer pourquoi c’est compliqué ou pas possible… Merci d’ailleurs à mon hôte qui a facilité mon annulation en l’acceptant sans difficulté.

 

Bon, à ce stade, je n’étais pas vraiment inquiète : j’allais me rabattre sur une auberge, tant pis, Airbnb ce serait pour une prochaine fois parce que là les possibilités devenaient restreintes… Sauf que toutes les auberges que j’appelais étaient complètes pour au moins les deux prochaines nuits et je commençais à descendre dangereusement dans les bas-fonds des auberges à l’air un peu craignos…

 

A Wellington, je retrouvais de la famille : mon Grand Oncle et ma Grande Tante ? Enfin, le cousin de ma mère et sa femme (M et V), je vous laisse définir par vous-mêmes qui ils sont pour moi… Ils voyagent également pour trois mois en Nouvelle-Zélande et commençaient par l’île du Sud, Wellington était donc l’endroit où nos programmes de voyage respectifs parvenaient à se croiser et ça, c’était une perspective absolument réjouissante. La capitale de la Nouvelle-Zélande se trouve en effet à la croisée des chemins puisque c’est là que se prend le ferries pour passer de l’île du nord vers l’île du sud.

 

Ils m’ont bien assuré qu’au pire, je pourrai dormir ce soir-là sur le canapé de leur propre appartement Airbnb, mais l’idée pour moi était quand même que j’assume mes petits problèmes d’organisation. A ce stade, j’ai donc résolu de payer plus cher une nouvelle solution Airbnb, je ne voulais pas que mon séjour à Wellington se transforme en un truc anxiogène dans une auberge pourrie.

 

Et, une fois de plus, j’ai été tellement chanceuse dans mes bêtises ! L’hôte avait l’air carrément génial selon l’annonce mais, même là, c’était au-delà de mes espérances. Baha et Maysoon sont un couple d’origine Libyenne, lui vit à Wellington depuis 25 ans et elle depuis 12 ans. Ils habitent une maison à flanc de colline avec vue sur la mer, dans un quartier tout à fait charmant. Bon, je me trouve avec V sur la seule vraie belle photo de la vue, j’espère qu’elle acceptera d’apparaître sur le blog (je lui demanderai et supprimerai au besoin).

View

 

La maison était d’une propreté hallucinante, si bien que j’avais presque peur de laisser des traces de mon passage… Les draps et les serviettes étaient d’une douceur… Un vrai luxe combiné à des qualités humaines exceptionnelles !

 

Lorsque M et V m’ont accompagné là-bas en voiture, nous avons été accueillis par un verre tous ensemble dans leur salon. Puis, quand juste avant de sortir dîner nous leur demandons conseil, j‘en profite pour m’enquérir d’un endroit où  je pourrais manger un bon barbecue (le barbecue étant une institution en Nouvelle-Zélande). Réponse de Baha : « chez moi, je t’invite » ! Et nous voilà invités gracieusement, tous les trois, à partager un barbecue le lendemain soir autour de leur table. Incroyable, vous dis-je !

 

Donc, le programme pour le dîner du lendemain étant réglé, nous restait à trouver où manger en ce lundi soir. Comme le restaurant conseillé par Baha prêt de la maison était fermé, nous sommes allés au Centre-Ville, dans un restaurant où M et V était allé la veille et avait mangé du bon poisson. Ça m’a fait tellement plaisir de les voir (c’est qu’on ne se voit pas si souvent que ça en France vu qu’ils ne vivent pas en Alsace, on s’est organisé plus facilement pour se croiser en Nouvelle-Zélande alors que je les avais manqué lorsqu’ils sont venus par chez nous cet été !) Donc, de joyeuses retrouvailles autour d’une bonne bière et puis, enfin, j’ai mangé des moules (depuis le temps que les gens me disent de manger ça quand je leur demande ce qui est bon en Nouvelle-Zélande). Elles étaient immenses, beaucoup plus grosses que chez nous, et très bonnes (avec une sauce à l’ail et au vin blanc).

 

Le lendemain, mardi 13 février, je profite du fait que Maysoon ait un jour de repos pour discuter avec elle en prenant mon petit déjeuner. Nous parlons voyages, différences culturelles, langues étrangères, ouverture d’esprit… C’était très agréable et je découvre que je suis accueilli par des gens amateurs de bon café : et oui, le café, encore, d’autres socialisent en fumant des clopes après tout… Qui plus est, Wellington est réputée pour être la capitale du bon café en Nouvelle-Zélande, vous pensez bien que ça m’a immédiatement parlé et que j’en ai consommé sans modération, dès que j’ai pu. Déjà que je partais avec un très bon apriori pour cette ville que tous décrivent comme très vivante, mon impression n’en a été que renforcée. D’ailleurs, c’est ici que j’ai officiellement craqué et me suis acheté une cafetière à piston pour me faire du vrai café quand il n’y a rien dans les auberges… Oui, je suis désespérante, peut-être… Mais c’est petit et facile à transporter, alors il n’y a pas de raison de se priver !

 

En effet, Wellington est une ville tout à fait charmante, qui selon moi dégage, bien plus qu’Auckland, une âme et une atmosphère qui lui sont propres. Déjà, il y a des collines partout dans la ville et, en ce qui me concerne, j’ai toujours adoré les villes vallonnées, je trouve que ça a beaucoup de charme. Il paraît que Wellington fait penser à San Francisco (et Dieu sait que j’étais tombée amoureuse de San Francisco lorsque j’y étais allée avec des amis en mai-juin 2016. J'avoue qu'au niveau de mon ressenti, je n’ai pas fait naturellement le rapprochement : mais peut-être la ressemblance est-elle surtout visuelle ? D’un autre côté, je dois bien admettre que, si ma première impression de Wellington est tout à fait positive, c’est une ville que je n’ai toutefois pas encore bien comprise : je n’arrive pas à comprendre comment elle s’organise, ou comment elle ne s’organise pas… Mais j’y reviendrai par un vol intérieur puisque c’est là que je retrouve mes amies début mars et j’y resterai quelques jours de plus.

 

Pour en revenir à ce mardi 13 février, nous nous sommes retrouvés en tout début d’après-midi avec M et V. J’avais lu, par mes recherches internet, que l’on pouvait faire une balade appelée la « Wellington writers walk », jalonnée tout du long par des citations d’écrivains ayant vécu à Wellington. Mais comme on ne l’a pas trouvé, nous sommes allés marcher le long de l’eau dans le quartier d’Oriental Bay. C’était très agréable, malgré le vent qui soufflait fort : nous avons clairement compris ce jour-là pourquoi les habitants surnomment leur ville « Windy Welly ! » Voici deux photos, l’une de la vue et l’autre des petites maisons colorées croisées sur le chemin.

Oriental_bay_1

Oriental_bay_2

 

Après ça, M est allé nous chercher de bonnes choses à manger au supermarché d’à côté et nous nous sommes installés dans un parc, sur un banc au soleil pour pique-niquer, sous le regard des canards, mouettes, moineaux et autres pigeons qui bataillaient pour nos miettes... Puis nous nous sommes rendus à la cafeteria du très reconnu musée Te Papa juste à côté pour un café de fin de repas. Bien entendu, même si l’endroit était très agréable et le café très bon, ce musée a bien d’autres richesses beaucoup plus intéressantes à dévoiler et toutes les personnes que je connais qui sont allés en Nouvelle-Zélande m’ont dit de prévoir d’y passer au minimum une journée entière. Ce sera le cas à mon retour en mars, je vous en parlerai donc plus en détail à ce moment-là.

 

Ensuite, petite pause à l’appartement de M et V avant de nous rendre chez Baha et Maysoon, avec du vin et des biscuits apéritifs, pour le barbecue auquel nous étions conviés. Et quel barbecue, mes amis ! En apéritif, nous avons eu droit à des bâtonnets de crevettes absolument délicieux, ainsi que des calamars et une crème de betteraves à tomber. En entrée, ils nous avaient préparé des Pauas : il s’agit de fruits de mer que Baha avait cherchés en plongeant le week-end précédent. La récolte de ses fruits de mer est limitée, chacun ne peut en chercher que dix histoire de préserver l’espèce. J’ai bien essayé de trouver un équivalent en français mais il n’y en a pas, tout simplement parce que ça n’existe pas chez nous… Au niveau de la texture ça ressemble un peu aux coquilles Saint-Jacques mais le goût n’est pas du tout similaire en revanche.

 

En plat principal, nous avons eu de l’agneau avec une grande salade composée. Je ne suis pas du tout fan de l’agneau d’habitude mais, lorsqu’on dit qu’en Nouvelle-Zélande il est meilleur, c’est en effet totalement le cas et je me suis régalée ! Enfin, une glace aux noix de pécan pour faire passer tout ça et j’ai bien cru que je n’aurais plus besoin de manger pour les trois prochains jours.

 

Ces ôtes sont incroyables.

 

Après ce merveilleux moment de générosité et de partage, il fut temps pour moi de dire au revoir à M et V qui repartaient vers le nord le lendemain matin.

 

Pour ma part, le mercredi 14 février, j’ai à nouveau traîné le matin (c’est que quand on a une chambre et un grand lit rien que pour soi…) Puis, très gentiment, Baha m’a évité le bus et m’a conduit en voiture jusqu’au Centre-Ville où j’avais prévu de prendre la « Cable Car », il s’agit d’un funiculaire qui mène au jardin botanique. En chemin, il a pris pour vous, depuis la fenêtre de sa voiture, une photo de ce qu’ils appellent la «Wind Needle» (littéralement "l'aiguille du vent") ; il s’agit d’une sorte de boussole je suppose, qui se plie dans un sens où dans l’autre en fonction du sens du vent..

Wind_needle

 

Nous sommes également passés devant les studios Weta, fondés par Peter Jackson, mondialement reconnus et qui sont basés à Wellington.

 

Ce jour-là, il y avait nettement moins de vent que la veille et un grand soleil nous réchauffait très agréablement, donc mon idée était simplement de passer l’après-midi à me balader dans ce jardin botanique.

 

C’est ce que j’ai fait, en me posant de temps en temps sur un banc ou dans l’herbe, en marchant au hasard des allées le reste du temps, en touchant parfois quelques plantes ou fleurs… L’endroit est très paisible et voilà bien une solitude qui ne m’a pas pesé du tout, bien au contraire. J’ai allègrement profité du champ des cigales : on les entend très souvent en Nouvelle-Zélande, ça fait vraiment partie du paysage sonore jusqu’à présent. Je pouvais en effet les entendre dans le Northland, à Hahei et Raglan, puis on les avait un peu perdues à Rotorua mais retrouvées dès la ferme de Blue Duck Station.

 

J’avais dans l’idée de toujours avancer, ne pas faire demi-tour, mais à un moment j’ai entendu les voitures et c’est vrai que j’étais pas mal descendu quand même… A ce moment-là, j’ai voulu me mettre en recherche de la roseraie, qui paraît-il vaut vraiment le détour. Mais, à force de me perdre volontairement, et bien j’étais perdue pour de bon… J’ai même atterri dans une propriété privée en poussant une porte pour voir ce qui se cachait derrière… J’ai demandé mon chemin aux quelques personnes que j’ai croisé, notamment un couple qui a pris le temps de discuter quelques minutes et, à un moment, je me suis retrouvée devant le centre d’information où une adorable dame (Melanie) qui en partait m’a proposé de m’emmener en voiture à ce fameux jardin de roses. En prime, elle s’est préoccupée de m’indiquer le café où je pourrai déjeuner avant que ça ne ferme).

 

Mine de rien, l’après-midi était presque passé. Je me suis un peu promenée dans les allées de la roseraie mais bizarrement je ne trouvais pas les roses pour les sentir… Pour cause, elles étaient disposées un peu partout dans l’herbe où je n’avais pas osé marcher ne sachant si c’était autorisé. Une jeune femme qui était là avec ses deux enfants en bas-âge est donc venue avec moi pour m’indiquer plusieurs sortes de roses différentes à sentir et j’en ai profité pour lui demander de faire quelques photos pour vous.

Rose_garden_1

Rose_garden_2

 

J’avais fini exactement au moment où Baha me contactait pour savoir où j’en étais et, lui et Maysoon, qui sortaient du travail, sont venus me récupérer en voiture. Le soir, Baha a proposé que l’on se cherche un bon Fish and Chips et, une fois de plus, il m’a invité (en fait, c’est comme si j’avais été en chambre d’hôte !)

 

Le lendemain, alors que je devais me lever très tôt pour prendre le ferry, Baha s’est levé à 6H15 pour m’y conduire… C’est sûr, nous nous reverrons en mars et je retournerai chez eux si leur organisation le permet.

 

Jeudi 15 février, donc, direction l’île du sud ! Je m’attendais à retrouver mon nouveau groupe Stray au terminal de la compagnie de ferry, mais ce ne fut pas le cas et, finalement, une australienne venue en Nouvelle-Zélande pour rendre visite à des amis a gentiment proposé de m’accompagner sur le bateau. C'est fou ce que je rencontre comme australiens aussi ici (ce qui a tout de même plus de sens et de logique que pour les allemands...) Elle s’est assise avec moi et, là encore autour d’un café (enfin, de deux cafés successifs), nous avons papoté et fait connaissance : elle s’appelle Stephanie, a étudié en Suède il y a deux ans, espère pouvoir revenir en Europe pour faire un Master, travaille en attendant dans une crèche pour mettre un peu d’argent de côté. Elle est très sympa et j‘ai passé un agréable moment en sa compagnie. A un moment, je lui demande si elle veut bien m’accompagner dehors pour prendre des photos de la vue et, en franchissant la porte pour nous rendre à l’extérieur, nous avons été carrément surprises par la puissance du vent qui aurait pu emporter nos téléphones si on ne les avait pas bien tenu. Alors qu’à l’intérieur, on ne sent quasiment rien et on se croirait presque dans un vaste salon de thé, avec des tables et des fauteuils partout…

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Vue_du_ferries_2

Vue_du_ferries_3

 

A la sortie du ferry, je me demandais où trouver mon bus Stray mais Stephanie ne m’a pas lâché tant que je n’avais pas mon bagage et mon point de rendez-vous. Et puis, il faut reconnaître aux néo-zélandais une organisation fluide, si bien que je savais où je devais aller avant même d’avoir à le demander. Je ne prenais le bus que pour deux petites heures puisque, contrairement à presque tous les autres, j’avais prévu de rester un peu à Nelson avant de me rendre au Parc National Abel Tasman.

 

C’est donc là où je me trouvais hier, vendredi 16 février, rédigeant ce post depuis la bibliothèque municipale. Je n’ai rien prévu d’exceptionnel à Nelson car j’y reste peu de temps, l’idée est donc juste de m’y promener tranquillement en profitant du soleil : cette ville du nord-ouest de l’île du sud est en effet connue pour faire partie de la région la plus ensoleillée de Nouvelle-Zélande. J’aurais pu vous écrire depuis l’auberge (encore que, la connexion wifi n’est pas top), mais aller à la bibliothèque à 10MN de marche m’a permis de découvrir un bout de la ville, d’aller manger un morceau en face et de croiser un peu la vie locale tout en étant tranquille pour écrire.

 

D’ailleurs, après avoir quitté la bibliothèque en fin d’après-midi hier, le soleil brillait toujours haut dans le ciel et je n’avais aucune envie de retourner m’enfermer. J’ai donc repéré un bar à vin pas loin et je suis allée déguster un bon verre de Sauvignon blanc produit dans la région de Nelson. Le bar était vraiment chaleureux, tout en bois, avec des tables en forme de tonneaux, une terrasse au soleil et un certain standing dans la façon de servir le vin (lequel était bien frais et très bon). Par la suite, sur les conseils du serveur, je suis allée juste en face pour manger un bon burger.

 

Au moment où j’allais partir, un groupe s’est mis à jouer en live, de la musique pop rock que j’ai bien aimée. Toutefois, au bout de la deuxième chanson, j’ai eu un flash : à la réception de l’auberge, ils ne m’ont pas donné le code pour rentrer après la fermeture des portes et je n’ai pas pensé à demander, n’ayant pas prévu de rentrer tard toute seule… Donc, ça m’obligeait à un retour anticipé et, au moment où j’allais appeler un taxi par peur d’arriver trop tard pour que quelqu’un m’ouvre si je rentrais à pied, un couple a proposé de me ramener en voiture.

 

Ce matin, je suis à l’auberge pour finir de poster et, alors que je pensais cette auberge plutôt quelconque, je la découvre bien plus agréable que de prime abord. L’endroit où j’avais voulu aller (parce qu’ils servaient du « free hot chocolate pudding » tous les soirs) était plein à mon grand désarroi (je n'étais visiblement pas la seul à en vouloir) mais finalement, aujourd’hui, je découvre que là où je suis, nous avons accès à un petit déjeuner gratuit avec plein de pain différents et de bonne chose à tartiner… En fait, je ne sais pourquoi mais à Nelson, c’est la foire d’empoigne entre les auberges pour savoir qui donnera accès aux meilleurs services… Tant mieux pour nous ! J’ai retrouvé par le plus grand des hasards un voyageur français qui est passé par la même auberge que moi à Auckland et tout le monde se révèle fort sympathique ici.

 

En plus, toute à l’heure, avant de reprendre un bus Stray à 15H, je vais aller prendre un café avec Derek : pas celui rencontré à Rotorua mais celui rencontré au tout début de mon séjour, à Auckland. Il travaille pas loin de Nelson dans une exploitation viticole et il vient dans le coin pour le week-end. C’est vraiment génial, quand on arrive à se recroiser en chemin avec des gens rencontrés plus tôt !

 

Bon, j’ai fait les comptes, juste pour le plaisir et j’en suis à mon quinzième lieu d’hébergement depuis mon arrivée le 7 janvier, le quatorzième depuis le 19 janvier (puisque je suis restée 12 jours à Auckland). Et savez-vous ce qui est le plus pénible, outre de défaire et refaire son sac constamment ? Ce n’est pas l’adaptation à un nouveau dortoir ou de nouveaux sanitaires, c’est de changer constamment de cuisine ! Je crois que cette comptabilisation m’a permis de mieux accepter les coups de fatigue (pas morale mais physique) qui continuent de m’assaillir assez régulièrement sans que je ne les comprenne toujours…

 

D’ailleurs, constatant que, à la fois les auberges mais également les trajets avec Stray se remplissaient à la vitesse de la lumière du côté sud du pays, beaucoup plus que sur l’île du nord, j’ai eu une petite montée d’adrénaline et j’ai passé pas mal de temps ces derniers jours à planifier mes prochaines étapes. Du coup, je suis parée à peu près pour les trois prochaines semaines : applaudissez-moi, s’il vous plaît, c’est un exploit (jusqu’à présent, c’était plutôt les trois prochains jours, et encore, mais dans le sud on ne peut clairement pas trop se le permettre).

 

Pour finir, je vous fais partager une petite anecdote datant de hier après-midi : à la bibliothèque, j’ai interpelé deux filles pour savoir où je pouvais m’asseoir avec mon ordinateur. Elles m’ont indiqué un emplacement, sont parties, puis sont revenues au bout de cinq minutes : « au fait, on voulait juste s’assurer que tu sais où dormir ce soir ? » Les gens de ce pays sont incroyables, sans déconner !

 

Cet après-midi, je prendrai donc un nouveau bus Stray pour me rendre pour deux journées pleines au très réputé parc national d’Abel Tasman, du nom du premier explorateur européen (néerlandais pour être précise) qui a découvert la Nouvelle-Zélande, plus spécifiquement son île du sud, en 1642.

 

Comme d’habitude, je n’ai pas eu le temps de répondre à vos derniers messages mais je vous lis toujours avec le même plaisir et ça viendra sans faute, promis.

8 février 2018

Rotorua

Pour répondre à ma propre question d’il y a deux semaines, pour ceux qui voudraient recevoir les alertes des nouvelles publications, il y a un bouton « s’inscrire à la newsletter » en-dessous de l’espace dédié aux commentaires. Notez qu’il n’y a absolument aucune obligation, je n’irai certainement pas vérifier le nombre d’abonnés et encore moins les noms… C’est juste pour ceux qui avaient demandé et qui n’auraient pas vu. Merci Alix pour l’info !

 

Ce nouvel article a tardé plus que je ne l’aurai voulu, parce que je dois bien admettre que cette semaine, le moral n’a pas toujours été au rendez-vous. La bonne nouvelle c’est que c’est passé à présent donc ça y est, je peux de nouveau raconter sur un ton normal. Il n’était en effet pas question de vous imposer mes pleurnicheries ridicules et de toute façon, je n’aime pas donner des nouvelles lorsque je ne me sens pas bien. Toutefois, par avance, pardonnez-moi pour les quelques états d’âme qui ponctueront immanquablement mes histoires de la semaine : oui, je veux me souvenir de tout, des hauts et des bas.

 

Je vous ai quitté le mercredi 31 janvier au soir, dans la précipitation de la publication du précédent article… Le jeudi 1er février, je me suis levée tôt pour reprendre un bus Stray, pour une journée qui s’annonçait bien chargée. Heureusement qu’une fille de la même auberge que moi prenait le même bus car, je n’avais pas percuté mais avant 8H30, la porte principale est systématiquement fermée… Or, en passant par la porte de derrière, cela rallongeait sacrément un trajet censé être ultra court à la base… Mon absence d’anticipation me perdra peut-être un jour, mais pour l’instant les Dieux de l’organisation ont décidé d‘être sympas avec moi.

 

Dans le bus, j’ai eu la surprise de retrouver Sytse, mon camarade néerlandais croisé à Paihia et qui a traîné en route, bien que pas aux mêmes endroits que moi. Ce fut l’occasion de nous donner quelques nouvelles, sans que toutefois nous ne passions trop de temps ensemble : ce sont surtout les gens de notre petit groupe commun qui nous avaient rapproché la première fois. Le chauffeur, également, était le même que celui qui nous avait emmené au tout début à Paihia : objectivement très gentil mais moins avenant que d’autres chauffeurs Stray que j’ai pu croiser par la suite.

 

La première étape du voyage était aux grottes de Waitomo, il s’agit de grottes éclairées par des vers luisants (« glowworm cave » en anglais). Le site tout autour avait l’air charmant (de la roche vieille de plusieurs millions d’années, des arbres, une petite cascade, un pont au-dessus de la rivière…) mais il pleuvait sans discontinuer ce jour-là.

 

Notre guide était très prévenant et particulièrement attentif à moi, c’était adorable. Déjà, j’ai eu le plaisir de rentrer gratuitement, alors que je ne me serais certainement pas permise de demander : « tu ne vois pas les vers luisants », a-t-il dit en guise de justification. Certes, d’accord, et bien merci beaucoup !

 

Nous avons visité deux grottes avec, entre les deux, une pause boissons chaudes (ce sera chocolat chaud pour moi parce qu’il faisait froid quand même…) On nous a distribué des casques et nous avons donc progressé au sein de différentes chambres taillées dans la roche, allant de plus en plus loin sous terre. Le principe est que plus on s’enfonce dans la grotte, plus il fait sombre et plus cela fait briller les vers luisants. Ces derniers brillent d’autant plus fort lorsqu’ils ont faim, dans le but d’attirer une proie.

 

Dans la première grotte, une petite rivière s’écoule sous terre et nous avons pris place sur une barque pour la traverser. A ce moment-là, le spectacle semblait saisissant et a rendu notre groupe totalement silencieux… Apparemment, il y a plusieurs centaines de milliers, voire plusieurs millions de vers luisants qui brillent  telles des étoiles dans le ciel.

 

A mon niveau, j’ai senti l’obscurité, l’humidité… Nous étions sous la forêt et, comme il pleuvait, les gouttes de la forêt tombaient jusqu’à chez nous. Normalement, il est formellement interdit de toucher les parois de roches ainsi que les stalactites et stalagmites taillées par l’érosion mais, là encore, notre guide a fait une exception pour moi. J’ai bien dit que non, si c’était interdit je respectais ça, mais il m’a donné l’autorisation alors, j’en ai profité.

 

En revanche, mon téléphone était au fond de mon sac et je ne l’ai pas sorti… Je vais essayer de récupérer une photo des vers luisants chez quelqu’un et, si j’y arrive, je vous la posterai la prochaine fois. En attendant, vous avez droit à une photo de moutons : ça y est, je les ai entendu et senti, enfin ! Comme c’était les premiers depuis mon arrivée (il y en a eu beaucoup d’autres sur la route mais on ne me l’a pas dit et je n’ai pas posé la question), la photo s’imposait sans hésitation.

Sheeps

 

La seconde étape de la journée était à Hobbiton ! Il s’agit du lieu de tournage du seigneur des anneaux. Le plateau avait ensuite été démonté et le village a été reconstruit dix ans plus tard pour y adapter le hobbit. La colline où est construite Hobbiton avait été repérée par Peter Jackson lorsqu’il survolait l’île du Nord pour faire du repérage, l’endroit semblait coller à merveille aux indications de J.R.R. Tolkien. A la base se trouvait là une ferme isolée donc il a fallu demander l’autorisation à la famille qui gérait l’exploitation agricole. Même l’armée néo-zélandaise a été impliquée pour déblayer le terrain !

 

Cela, on nous le raconte lorsqu’on est dans le bus qui nous amène du lieu où on achète les billets à Hobbiton, avec l’appui d’une vidéo qui vous plonge dans l’ambiance et d’une guide enthousiaste qui fait le show. Sans surprise, il n’est absolument pas possible de se balader seul dans le village et les visites guidées s’enchaînent à un rythme minuté, interdiction de s’échapper du groupe.

 

Les trous de hobbit sont creusés à flanc de colline, il y en a 44 au total et le village est construit entièrement en bois et en pierre. L’itinéraire nous fait passer par toutes les allées du village et devant chaque maison. Les portes ronde en bois sont peintes dans des couleurs différentes afin d’identifier les propriétaires et, devant certains trous de hobbit, se trouvent des objets laissant deviner leur occupation. On peut voir la maison de Sam Gamegie avec sa porte jaune !

 

Les jardins de fleurs et de légumes sont très bien entretenus. En-haut de la colline, on arrive à la maison que Bilbo transmet à Frodo au début du seigneur des anneaux… Afin de respecter les indications de Tolkien, un chêne a été replanté exprès au-dessus ! La porte verte est entrebâillée, si bien que l’on peut apercevoir un bout de couloir (mais c’est très peu profond, les scènes d’intérieur ont été intégralement tournées à Wellington).

 

Plus loin, on arrive à l’endroit où a lieu la fête d’anniversaire de Bilbo et on passe le pont que Gandalf emprunte au début du premier film. Et enfin, direction l’auberge du dragon vert dont l’intérieur, pour le coup, a été entièrement reconstituée. Une boisson est incluse avec nos billets, on a le choix entre une bière ou un cidre (j’ai pris une bière au gingembre, sans alcool, pour ma part).

 

Concernant la façon dont j’ai ressenti la visite, malheureusement je ne l’ai pas vécu dans les conditions les plus favorables. Je me trouvais dans un groupe qui, pour la plupart, se connaissait déjà (peu de gens s’arrêtent à Raglan) et que j’avais rejoint le matin même, sans avoir créé d’affinité avec les uns ou les autres. En plus, il pleuvait à torrent, on avait donc le choix entre s’encombrer d’un parapluie fourni à l’entrée (ce qu’on a fait avec ma co-équipière dans un premier temps) ou être trempés jusqu’aux os (ce qu’on a fait dans un second temps quand on en a eu marre du parapluie…) Je trouve que notre groupe était beaucoup trop important et donc, entre les arrêts de chacun à la queue leu leu pour les photos et le fait que la pluie rendait mon téléphone carrément récalcitrant, j’ai eu du mal à suivre les explications de la guide…

 

J’ai essayé de rester collée à elle au début mais finalement j’ai laissé tomber. Une jeune voyageuse allemande m’a très gentiment proposée de rester avec moi pendant la visite pour me guider et m’aider à suivre le groupe, ce qui était vraiment très bienvenue. Elle a été adorable et s’arrêtait partout où elle pouvait pour me faire toucher des choses : donc rapidement, j’ai davantage traîné en arrière pour toucher ce que je pouvais que véritablement suivi. En revanche, j’ai trouvé ça carrément fun de pouvoir toucher les portes et fenêtres de hobbit, les barrières, les boîtes aux lettres… Il faut leur reconnaître un souci impressionnant du détail !

 

En somme, heureusement que cette fille était là, sincèrement mais j’aurais préféré vivre et partager cette visite avec des amis. Dans le bus du retour, ils n’ont rien trouvé de mieux que de faire souffler de l’air froid au lieu du chauffage, moralité je suis arrivée à Rotorua carrément frigorifiée…

 

Arrivés à l’auberge, comme toujours gigantesque réservée par Stray, je me retrouve face à un personnel absolument adorable qui affiche un grand souci de m’aider. La dame de l’accueil m’annonce le numéro de ma chambre, me dit qu’elle va m’emmener et là… Oh ! Elle m’a mise dans une chambre individuelle, avec un grand lit, une salle de bains privative, des serviettes éponges toute douces… Alors que j’ai payé pour un dortoir. Je bloque, je mets quelques secondes à comprendre, je ne dis rien sur le coup mais j’y retourne ensuite, en disant que vraiment c’est très gentil mais c’est pas nécessaire… Bon, j’avoue, j’ai fait ça seulement après avoir profité d’une bonne douche chaude en prenant mon temps et avoir utilisé leurs super serviettes bien loin de la mienne en microfibres, faut pas déconner, j’avais froid !

 

Bref, la dame me répond que ce n’est pas tant pour moi, c’est aussi pour eux parce que c’est plus simple en cas d’urgence… J’aurais bien répondu que je ne voyais pas le rapport mais allez, j’ai pas argumenté… Sur le moment, je dois bien admettre que j’étais un tout petit peu désappointée, parce que je comptais sur les dortoirs pour discuter avec des gens du groupe, espérant trier mes photos de Hobbiton ainsi qu’en récupérer d’autres vu que mon téléphone avait bloqué… C’est clair que ce n’est pas ma chambre isolée qui allait m’intégrer ! Toutefois, j’ai très vite laissé tomber, me disant que de toute façon je n’avais pas de lien avec ce groupe et que je ne les reverrai plus, puisque notre bus repartait le lendemain alors que pour ma part, il était hors de question que je me contente d’une seule demi-journée à Rotorua avec tout ce qu’il y a à y faire… C’est du délire ! Rotorua est en effet particulièrement connue pour son activité géothermique, autant dire tout ce qu’on n’a pas chez nous. Donc, pour les photos de Hobbiton, j’ai résolu d’écrire à mon amie Sarah, rencontrée à la précédente étape, et voilà celles qu’elle a sélectionnées pour vous.

 

Hobbiton1___Hobbit_Hole

Hobbiton2___View_of_the_area

Hobbiton3___Table_with_plants_and_vegetables

Hobbiton4___Hobbit_clothes

Hobbiton5__House_on_the_water_near_the_green_dragon

 

Ce sont les siennes donc la météo n’est pas représentative de ce que j’ai eu…

 

Evidemment, comme dans l’itinéraire Stray, il n’y avait qu’une nuit de prévue, notre chauffeur-guide avait tout un tas de proposition d’activités à nous faire, évidemment payantes, pour le lendemain… Je les ai toutes déclinées me disant une fois de plus que, non merci mais j’aurais bien le temps de faire ce que je veux par moi-même, ne me stressez pas tout de suite… Et, de fait, après avoir pris possession de ma chambre, je n’ai plus revu personne, ni le soir ni le lendemain matin.

 

Donc ma soirée, je l’ai passé affalée sur mon grand lit avec internet et la possibilité de mettre ma musique sans déranger personne… J’adore ça, les soirées affalée sur mon lit avec internet, d’habitude mais là, c’était le début d’un sentiment de solitude qui allait me prendre pour une bonne partie de la semaine donc, ce n’était pas mal et j’ai savouré ma chance mais ce n’était pas aussi joyeux que ça aurait pu l’être. J’ai toutefois pu éditer tranquillement mon précédent post et ça, c’était nécessaire (c’est tellement frustrant de poster quelque chose qu’on ne trouve pas fini).

 

Le lendemain, vendredi 2 février, très loin de moi l’envie d’une quelconque activité payante : je venais d’arriver, j’avais plutôt envie de me balader tranquillement. Ça tombe bien, l’auberge de Stray était très bien situé pour une fois et se trouvait à 10 minutes de marche du Kuirau Park, accessible gratuitement et qui permet d’observer l’activité géothermique de la ville. Armée de mon GPS et des indications de la dame de la réception, je me suis d’abord dirigé vers un café histoire de… Boire un café, déjà, et goûter à nouveau les œufs Benedict pour me mettre en forme !

 

Ensuite, donc, direction ce fameux parc, dans lequel je suis arrivée sans vraiment m’en rendre compte. Au départ j’ai un peu tourné en rond, ne trouvant aucune activité géothermique, jusqu’à ce qu’un gardien du parc ne m’indique l’activité préférée des touristes : le bassin d’eau chaude pour les pieds. Donc, j’arrive là-bas, j’enlève mes chaussures et je fais comme plein de touristes, je baigne mes pieds en espérant que ça leur fera du bien : ça tombe bien, j’avais une ou deux ampoules pénibles…

 

Je suis restée là un bon moment, parce que c’était bien agréable et parce que, au bout du bassin, il y avait un jet qui déversait de l’eau de façon pas régulière du tout : c’est-à-dire que parfois, le jet était très calme et d’un coup, il grondait et crachait vers l’avant et le haut… C’était très marrant à observer et ça m’a bien occupée, même si j’ai pas osé m’approcher à moins d’un mètre de peur de ce qui allait m’exploser à la figure. D’ailleurs, en me baladant dans le bassin, j’ai pu constater que la température de l’eau est très changeante d’un pas à l’autre. Si à un bout du bassin elle reste relativement stable, du côté où il y a le jet la chaleur change sans cesse et ça devient presque brûlant lorsque le jet se manifeste.

 

Après cela, le même gardien m’a emmené à une espèce de jeux pour enfants où il faut escalader des cordes… Ça, j’ai vraiment pas compris mais j’ai essayé pour ne pas lui dire non… C’était rigolo deux minutes mais vraiment pas plus et je n’ai pas besoin de venir à Rotorua pour ça. Donc, dès lors que j’ai estimé pouvoir partir sans être vexante, c’est là qu’ont commencé mes véritables pérégrinations dans le parc.

 

J’ai marché un moment, tourné sans doute, à la recherche de cette fameuse activité géothermique… C’était un peu perturbant parce que les gens à qui je demandais ne semblaient pas vraiment comprendre ce que je voulais… Et là, illumination : « tu as un téléphone, et si tu demandais à Google comment on dit « sources chaudes » en anglais ?) Mais bravo, quelle riche idée ! Tiens, une pierre, asseyons-nous et cherchons... On dit « hot spring », si vous voulez savoir !

 

Bizarrement, à partir de là, ma balade est devenue plus fructueuse ! J’ai demandé à trois personnes (dont un monsieur qui m’a raconté toute sa vie mais en bouffant tous les mots donc je n’ai rien compris…) Au bout d’un instant, me voilà face à une barrière, derrière laquelle je peux entendre ce qui semble être la plus grande source chaude du parc. Je me balade un peu le long de la barrière, je fais demi-tour avant de m’enfoncer dans la forêt, j’écoute le son et je rêvasse… Puis, quelques gouttes commencent à tomber et je me dis qu’il est temps que je me mette en quête de la sortie, contente d’avoir pu entendre cette source.

 

Et là, en tournant un peu pour chercher la sortie, surprise ! Je tombe sur une toute petite source chaude au milieu de la pierre, que l’on peut toucher cette fois contrairement à la grande de toute à l’heure qu’on ne pouvait pas approcher (même s’il est tout de même fortement déconseillé de mettre sa main trop prêt de là où ça fume, évidemment). Bref, étant donné que j’étais sur le retour et que je ne cherchais plus rien, c’était comme si j’avais déniché un trésor et j’étais toute heureuse (alors que c’était sans doute très visible pour n’importe qui d’autre), tellement heureuse que j’ai sorti mon téléphone et j’ai tenté une petite vidéo que voici.

 

 

 

En me retournant, j’ai trouvé une autre petite source du même genre… Eh bien la voilà, l’activité géothermique que je cherchais depuis le matin ! En plus les gouttelettes de pluie n’avaient été que des gouttelettes et il faisait à nouveau bien beau.

 

D’ailleurs, j’ai remarqué plusieurs endroits où il y a de l’eau chaude tout simplement au sol. Et, dans l’air, partout dans Rotorua, des odeurs de soufre. Tout le monde m’avait préparé au fait que ce serait potentiellement pénible mais en ce qui me concerne, ça ne m’a pas dérangé du tout et j’ai trouvé que ça faisait totalement partie de l’ambiance de la ville.

 

Finalement, j’ai quand même essayé de rentrer et là par contre, j’ai ramé… Je tiens à dire que, dans un parc, un GPS c’est assez inutile… Au bout d’une bonne demi-heure à tourner dans ce labyrinthe, un monsieur s’est arrêté et a proposé de me ramener à mon auberge dans son véhicule non-identifié qui ressemblait à un Quad (en fait, je ne sais pas vraiment ce que c’était, j’étais assise à droite pour une fois et c’était ouvert sur les côtés et ça faisait le bruit d’un tracteur…)

 

De retour à l’auberge où j’avais laissé mes sacs avant de partir le matin, je retrouve les dames adorables de l’accueil et l’une d’elle, qui finissait son service, à qui je demandais des renseignements sur les bus pour me rendre à l’auberge que j’avais réservée pour les nuits suivantes, propose de m’y emmener dans sa voiture… Alors que je quitte l’établissement où elle travaille ! Elle est très sympathique et la discussion sur le trajet est bien agréable. Arrivée dans ma nouvelle auberge, une jeune fille qui travaille à la réception, une finlandaise avec un Working Holiday Visa, propose à son tour de m’accompagner au supermarché d’à côté pour mes courses de la semaine lorsqu’elle finit son service.

 

Cette nouvelle auberge était très agréable, très écolo, tenue par un couple (elle est allemande, lui est américain de St-Louis dans le Missouri) qui vit en Nouvelle-Zélande depuis 20 ans. Tous deux sont très amicaux et ont eu à cœur que je me sente bien chez eux.

 

Ce soir-là, j’ai fait la connaissance de Mireille et Roland, deux français à la retraite, originaires du sud-ouest, qui voyagent ensemble et viennent en Nouvelle-Zélande pour les tournois de rugby. Oui, je sais, des français… Avec tout ce que j’ai pu en dire… Eh bien, ils étaient très sympas et moi, j’étais en mode blues donc, ça m’a fait beaucoup de bien et je pense sincèrement que nous resterons en contact.

 

Ils repartaient le lendemain matin. Moi, en ce samedi 3 février, j’avais l’opportunité de profiter de la voiture d’une autre voyageuse pour me rendre à Wai-O-Tapu. Sauf qu’il pleuvait des cordes et que, si elle devait y aller ce jour-là car elle ne restait qu’un seul jour à Rotorua, pour ma part j’avais encore plusieurs jours devant moi et j’ai décidé d’attendre un moment où il ferait beau (tant pis si je devais prendre la navette hors de prix conçue exprès pour arnaquer les touristes, plutôt ça que de ne pas en profiter. Le parc de Wai-O-Tapu est en effet le parc géothermique le plus connu de la région où l’on fait une magnifique balade au milieu des fumerolles et autres bassins aux minéraux… Les couleurs y sont splendides (de l’orange, du vert…) alors, y aller quand il fait gris, c’est quand même dommage.

 

Du coup, Mireille et Roland m’avaient parlé du Polynesian Spa, tout à côté de l’auberge et je me suis dit que c’était bien une météo à aller se prélasser dans un spa, tiens ! Donc, j’ai pris mon temps pour me préparer et en début d’après-midi, grâce aux indications très claires de la manager de l’auberge et à une dame d’origine indienne rencontrée sur le chemin à qui je demandais un coup de main, je suis arrivée au spa, au milieu de ses neuf bassins, de 38 à 42 degrés, dont il est dit que l’eau thermale a des vertus pour la peau. Si c’est vrai, il est clair que ma peau va mieux parce que je suis restée des heures, à passer d’un bassin à un autre, à rester dehors quand j’avais un peu trop chaud puis à y retourner quand j’avais un peu trop froid… Une jeune femme d’origine philippine, qui travaille au spa, a pris grand soin de moi en m’accompagnant dès que je voulais changer de bassin. Lors d’une de mes pauses à l’extérieur, nous avons longuement papoté et elle m’a confié qu’elle aurait aimé être psychologue, policière ou travailler dans le tourisme, mais que ces trois options avaient été rejetées par ses parents (pour des raisons diverses et fallacieuses), ce qui l’a amenée à faire de l’informatique…

 

Lorsque j’étais sur le retour, elle et un autre garçon philippin (j’ignore s’ils ont un lien de parenté) ont proposé là encore de me ramener en voiture et j’ai même eu droit à un jus de fruit offert… Quelle chanceuse je suis, vraiment !

 

En arrivant à l’auberge, j’ai entendu un groupe de filles dans le salon qui avait l’air sympa et je suis allée demander si je pouvais m’installer avec elle. Finalement, j’ai découvert qu’il s’agissait de quatre copines, venues spécialement de Wellington pour le week-end car il y avait un festival à Rotorua le lundi. En effet, mardi 6 février, c’était Waitangi Day (le jour qui commémore la signature du traité de Waitangi dont je vous ai parlé dans un précédent article). Le lundi était donc chômé pour les néo-zélandais et c’était un week-end prolongé.

 

Evidemment, moi, j’ai entendu « festival », « concerts », « musique » et des tas de petites lumières se sont allumées dans ma tête : en voilà une occasion magnifique de goûter un peu à la culture locale et pas seulement aux attractions touristiques !

 

Comme je m’étais incrustée dans leur petit groupe, les filles m’ont gentiment proposé de venir manger avec elles à l’extérieur et j’ai accepté avec joie. On est allé au centre-ville, où il y avait tout sauf des restaurants néo-zélandais… Beaucoup de restaurants asiatiques mais les filles avaient envie de manger italien, ce que j’ai trouvé plutôt rigolo (d’aller manger italien en essayant de rencontrer des locaux en Nouvelle-Zélande !) Comme quoi, on est les mêmes partout dans le monde : quand on se retrouve avec nos copains, nous, on va rarement manger typiquement français après tout…

 

Le lendemain, dimanche 4 février, il faisait beau et cette fois, je me suis levée avec la ferme intention d’aller à Wai-O-Tapu (ce qui veut dire « eau sacrée » en maori). Lorsque je me suis rendue à la réception pour demander où se prenait la navette, il se trouve que justement, il y avait là un voyageur qui s’apprêtait à y aller avec sa voiture et qui était d’accord de m’emmener… Encore une fois une belle chance pour moi ! Il s’appelle Derek, est originaire des Etats-Unis (c’est fou ce que je rencontre comme gars des Etats-Unis qui s’appellent Derek !) Il est originaire plus spécifiquement de Virginie, à côté d’une petite ville qui s’appelle… Strasbourg ! N’est-ce pas trop rigolo ?

 

Et bien franchement, heureusement que nous y sommes allés ensemble. Car oui, il ne m’a pas seulement déposée, il a bien voulu que l’on fasse la balade tous les deux, ce qui était vraiment chouette pour moi car c’est quand même un sacré circuit et je ne vois pas du tout comment j’aurais pu le faire toute seule.

 

La première étape était un peu à l’extérieur du parc, il s’agit d’un geyser qui est déclenché manuellement tous les jours à 10H15. Bon, le micro de la dame ne marchait pas du coup je n’ai pas bien entendu les explications mais apparemment, l’histoire est que ce geyser a été découvert par des prisonniers, qui ont voulu laver leurs vêtements dans le bassin et ont été surpris par son irruption. Voici une petite photo du parc où nous étions à 9H30, quasiment les premiers, avant les bus de touristes, attendant le geyser.

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Et voici une vidéo du geyser : personnellement je n’ai pas trouvé ça tellement impressionnant  sachant que ce n’est pas naturel mais déclenché avec du savon, toutefois visuellement je pense que ça vaut quand même le détour.

 

 

 

En revanche, la balade qui suit dans le parc puis dans une forêt de pins, au milieu des bassins d’eaux fumantes et jaillissantes de toutes les couleurs, est bel et bien une réserve tout ce qu’il y a de plus naturelle. En ce qui me concerne, j’ai surtout écouté les « glou glou » et les « plop plop » ainsi que senti les fortes odeurs de soufre. Derek m’a proposé de se charger des photos et de me les envoyer, ce que j’ai accepté avec plaisir car ce sera plus facile pour faire le tri. Néanmoins, ça devra attendre qu’il rentre chez lui à la fin du mois mais je lui fais confiance pour y penser et je vous mettrai les photos dans un article à part dès que je les reçois, promis. Je pense que visuellement c’est vraiment puissant et j’ai hâte que vous puissiez en profiter.

 

Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés dans le même quartier où j’avais été la veille au soir et nous avons mangé thaïlandais, cette fois. Je voulais inviter Derek pour le remercier mais il m’a devancé et a payé pour nous deux, autant dire que j’étais carrément gênée…

 

L’après-midi, j’avais l’intention d’aller avec mes petits pieds au lac Rotorua mais je me suis à nouveau retrouvé assaillie par un coup de barre et je n’ai pas du tout réussi à bouger… Je m’en suis voulu à mort et le soir, c’était un peu le retour du blues. Ça peut paraître idiot mais je me suis sentie seule : oui, je rencontre tout le temps un tas de monde mais les gens viennent et repartent, tout comme moi, chacun avec son propre rythme et je crois que tout d’un coup, j’étais en manque de quelqu’un qui ne soit pas juste de passage, avec qui je puisse faire des projets de choses à vivre ensemble.

 

Et puis, j’avais fait le choix de rester plus longtemps que prévu à Rotorua car il y avait plein de choses que je voulais faire, dont certaines que je ne pouvais pas faire seule. La sortie qui me tenait particulièrement à cœur, c’était Redwood Forest, une forêt de séquoias géants : ce ne sont que des chemins de petite randonnée à suivre donc impossible sans un guide. Du coup, je me suis dit que, plutôt que de me rajouter un état de stress, j’allais rester un peu et me laisser plus de chance de trouver quelqu’un pour le faire avec moi, quitte à ne pas m’arrêter à l’étape suivante. Donc j’avais une semaine, ce qui est largement suffisant voire beaucoup mais et si je ne trouvais personne et que je repartais malheureuse de ne pas avoir vu cette forêt ? J’ai conscience que c’est totalement idiot de se déprimer pour ça, il y a tellement de problèmes plus graves et j’ai essayé de me raisonner mais voilà, j’étais juste à côté, ne pas pouvoir y aller quand c’est autant à porter de main, c’est tellement frustrant…

 

En ce fameux dimanche soir de petite forme, j’ai néanmoins rencontré Paul, un compagnon de chambre britannique, qui m’a demandé ce que je faisais en me voyant vous poster la vidéo sur le blog et qui m’a demandé l’adresse, dans l’intention de lire mes articles par Google translation… Good luck !

 

J’ai également rencontré une dame âgée allemande, voyageant avec son mari, qui ne parle presque pas un seul mot d’anglais mais qui avait décidé de prendre soin de moi et, de dimanche à mercredi, elle m’a proposé tour à tour de la soupe, de la salade, du café soluble (parce qu’il n’y avait ni machine ni café instantané dans cette auberge…) Elle est d’origine lituanienne et a décidé que je devais venir en Lituanie. Ah, vous auriez dû me voir lutter contre l’anglais pour essayer de ressortir mes quelques notions d’allemand ! Son mari parle un peu français aussi, ça a aidé parfois.

 

Tout ça est anecdotique mais j’ai envie de me souvenir de tous ces gens croisés, qui ont été gentils et avenants à un moment où je ne pétais pas la forme.

 

Ce même dimanche soir, pour ne pas me laisser abattre, j’ai pris mon téléphone, je me suis connectée à internet et je me suis achetée un billet pour le festival du lendemain dont les filles de Wellington m’avaient parlé. En plus, ça se passait au Blue Lake (également appelé « Lake Tikitapu »), un endroit également magnifique de Rotorua qui était sur ma liste !

 

Le lundi 5 février, donc, en fin de matinée, j’étais parée pour le festival et prête à faire du stop pour y aller (parce que, en Nouvelle-Zélande, tout le monde fait ça et que c’est hyper facile, les gens s’arrêtent très naturellement). Mais, quand je m’en suis ouverte à la manager de l’auberge, en espérant qu’elle me soutiendrait et m’aiderait, elle m’a dit que non, quand même, c’est dangereux si je ne vois pas qui s’arrête… J’ai pas argumenté (voyez comme je suis raisonnable) et j’ai sagement accepté le taxi, un monsieur tout à fait adorable qui est venu me chercher.

 

Bon, contrairement à mes espérances, je n’ai pas vraiment rencontré de gens à ce festival : c’est un endroit où les gens viennent en famille et entre amis, moi non plus je ne parle pas aux autres quand je suis en festival avec mes copains… Je me suis toutefois imprégnée d’un moment de fête locale, ce qui était le but. Selon une des employée du festival qui a fait la queue avec moi lorsque je suis allées me chercher un café, il y a eu 6200 billets vendus et, vu les quelques personnes avec lesquelles j’ai parlées, les gens venaient d’un peu partout sur l’île du nord. D’ailleurs, ils étaient super équipés : couvertures, matelas gonflables, bouées, parasol… J’ai regretté de ne pas avoir emmené mon maillot de bain car on pouvait se baigner dans le lac, même si je pense qu’il faisait un peu trop frais et que je ne me serais probablement pas motivée.

 

J’ai donc passé l’après-midi assise dans l’herbe, à écouter la musique et j’ai tout de même rencontré un couple d’Auckland, dont la dame m’a proposée de partager sa couverture et son parasol (qui est devenu un parapluie lorsqu’il se mettait de temps en temps à pleuvoir). Un chouette moment de vie locale, même si musicalement ce n’était pas ma tasse de thé : on a commencé par de la pop gentillette, puis un artiste plus hip-hop et un autre plus électro qui faisaient un peu le show, puis à nouveau de la pop trop fleur bleue pour que ça puisse me toucher… Peu importe, ce n’était que des artistes néo-zélandais inconnus pour moi et j’y suis allée volontairement en non connaissance de cause.

 

Voici une photo du Blue Lake, prise par la dame d’Auckland à la fin du festival, vers 18H, lorsque les gens étaient sortis de l’eau.

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Pour le retour, j’ai suivi le mouvement et je suis montée dans le bus spécialement affrété pour l’occasion, bien que je ne savais pas où il m’emmenait… Il me rapprochait de la ville, c’était déjà pas mal ! Ensuite, contrairement à ce que j’avais espéré, personne n’a proposé de me ramener et je n’ai rien demandé donc, à nouveau, je me suis résigné au taxi.

 

Le soir, à l’auberge, j’ai fait la connaissance de Laura (une française adorable qui partageait mon dortoir), Maria (une allemande qui voyage également avec Stray et que je retrouverai quelques jours plus tard), ainsi que deux copines de Suisse qui voyagent ensemble (dont l‘une est aveugle, du genre très sympa et futée donc c’était plutôt rigolo).

 

Le mardi 6 février, a commencé ma longue attente pour aller à la fameuse Redwood Forest… J’ai demandé à la réception s’ils pouvaient me prévenir si quelqu’un y allait, dans le but que je puisse demander si je pouvais m’incruster… Donc j’ai attendu et attendu, en vain. Matinée plutôt larvée, du cou, si ce n’est que c’est là que j’ai enfin commencé à répondre à vos messages. En début d’après-midi, il était devenu évident que ça ne servait plus à rien d’attendre… Alors j’ai essayé de me bouger pour aller au lac Rotorua parce que, je voulais le voir de toute façon (je m’étais loupée déjà le dimanche) et ça, au moins, je pouvais m’y rendre seule à pied. C’est un lac où les gens ne se baignent pas mais il avait l’air bien joli. J’étais quand même un peu triste du coup j’ai eu du mal à m’extraire de ma léthargie mais j’ai fini par y aller, encore une fois grâce aux très bonnes indications de la manager. Je me suis posée dans l’herbe en face du lac, allongée sur le dos à penser et rêver… Il faisait bon, j’avais presque un peu chaud. J’étais bien, j’aurais pu rester plus longtemps (ma faute, j’avais qu’à bouger plus tôt !) Mais le soir, j’avais réservé pour un spectacle maori donc, j’étais attendu et il fallait que je rentre.

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Le spectacle se produisait dans un village maori, comme il y en a plusieurs autour de Rotorua et dont j’ai malheureusement oublié le nom (et oublié de redemander…) Igor, un garçon d’origine ukrainienne qui dormait à la même auberge, y allait également et nous avons donc passé cette soirée ensemble. Une fois dans le bus, notre chauffeur nous dit que, pour la soirée, nous sommes une tribu invitée au village et qu’il faut donc qu’il y en ait un qui soit notre chef… Evidemment, Igor lève la main pour être volontaire, arguant que ce sera une bonne expérience !

 

J’avoue, il s’en est sorti avec les honneurs. Bon, honnêtement, c’était assez similaire à ce que j’avais pu vivre dans le Northland : cérémonie de bienvenue, mot d’accueil, remerciement du chef de la tribu invitée, chants et danses, démonstration d’armes… Comme d’habitude je ne mets pas de vidéo qui pourrait les engager mais, si vous tapez « maori welcome ceremony » sur Google, vous en trouverez quelques exemples.

 

La différence avec mes expériences passées c’est que, cette fois, il y avait le repas en plus. Il s’agit du Hangi, le plat traditionnel maori : c’est du poulet et de l’agneau, des pommes de terre et des patates douces, le tout cuit dans la terre à l’aide de pierre chauffée, à feu très doux donc… J’ai trouvé ça très bon ! A table, Igor et moi étions avec deux canadiennes à la retraite, qui étaient associées professionnellement et qui maintenant voyagent ensemble, elles étaient très sympas et j’ai passé un bon moment.

 

Ensuite, le programme consistait à nous faire faire une promenade dans les bois pour aller voir des vers luisants… Honnêtement, cette partie était absolument inintéressante : on s’arrêtait tous les dix pas pour des explications à rallonge, on n’a presque pas marché et c’était un peu une arnaque je trouve.

 

Et puis, je dois bien admettre que, si mon intérêt pour la culture maorie reste absolument intact, je crois que je suis passée à une autre phase de mon questionnement : au-delà de ce qu’on présente aux touristes (et qui est authentique, je ne le remets pas en cause), quelle est la place réelle des maoris en Nouvelle-Zélande, sur le plan politique et sociétal ? Leur langue et leur drapeau sont reconnus officiellement, ce qui est plus que pour la plupart des indigènes ailleurs dans le monde, mais ils restent néanmoins une minorité et je ne sais pas du tout quelle est la part d’embellissement (ni même s’il y en a une) dans ce qu’on nous présente. Vraiment, je ne porte aucun jugement, ce sont des questions que je me pose auxquelles je n’ai pas de réponse pour le moment.

 

J’ai essayé à plusieurs reprises de savoir s’il y aurait des célébrations auxquelles je puisse me rendre pour Waitangi Day et les gens répondaient plutôt qu’ils ne savaient pas… La seule qui m’a donné une autre réponse c’est la manager de l’auberge, qui m’a dit que ce jour-là, il y a davantage de manifestations que de célébrations.

 

Bref, au retour de cette soirée, Igor a lui aussi pris l’adresse de ce blog parce que, dit-il, il veut voir comment je m’en sors au Tongariro (prochaine étape, je vous en reparlerai). Après ça, petit moment de partage agréable avec mes compagnons de chambre (une suédoise, deux canadiens, un néerlandais et Maria, l’allemande rencontrée la veille).

 

Mercredi 7 février : rebelote avec la Redwood Forest et le manager de l’auberge me donne quelques espoirs en me disant qu’un couple anglais a l’intention d’y aller cet après-midi mais qu’il ne sait pas s’ils repasseront par là avant d’y aller… Eh bien, ils ne sont pas repassés et, deuxième matinée larvée pour moi (où, cette fois, j’ai fini de vous répondre quand même !) A ce stade, j’étais vraiment triste pour cette forêt mais, j’arrivais tout de même à me dire que, non, je n’allais pas passer la journée à déprimer dans mon lit, fallait que je bouge… Donc comme la veille, j’ai bougé tard et, après avoir échangé trois mots avec le manager de l’auberge et un jeune qui travaille à la réception, j’opte pour un retour au Blue Lake : après tout, je n’avais fait que toucher l’eau du bout des doigts lundi, je voulais la sentir vraiment.

 

J’ai tenté de rappeler le taxi qui m’avait emmené au festival le lundi et qui pratiquait des prix carrément raisonnables, mais il n’était pas disponible… Je vous passe les détails de mes tentatives infructueuses pour trouver un autre taxi à un prix qui ne soit pas exagéré, de celui qui m’annonce quelque chose au téléphone pour me dire autre chose une fois arrivé, puis de mon abandon en constatant que ce sont vraisemblablement les tarifs en vigueur… De toute façon, l’idée de rester à l’auberge à ne rien faire était pire que tout alors, je tenais vraiment à aller au lac.

 

Comme la veille en face du lac Rotorua, je me suis allongée dans l’herbe un bon moment, j’étais bien, puis j’ai été réveillée par quelques gouttelettes de pluie… J’avais mis mon maillot de bain sur moi mais il faisait trop frais, j’ai donc opté pour aller juste tremper mes pieds jusqu’aux mollets, l’eau était plutôt bonne et j’ai pris plaisir à y marcher un temps. Il y a une balade de 5KM autour du lac mais, seule, je ne l’ai pas tentée (l’après-midi était déjà bien avancée et ça ne me semblait pas raisonnable d’aller m’éloigner comme ça).

 

Lorsqu’il fut temps pour moi de rentrer, je me suis pointée sur le parking avec la ferme intention de trouver quelqu’un pour me ramener en ville et, bingo, la première personne à qui j’expose ma requête me dit qu’elle peut m’emmener et je me suis retrouvée dans la voiture de toute une famille néo-zélandaise, ils m’ont ramené carrément jusque devant mon auberge ! D’ailleurs, je vous fais part du conseil fort avisé de cette dame, à qui je faisais part de mon étonnement sur la météo très changeante, de la Nouvelle-Zélande en général mais de Rotorua en particulier : « ici, il faut toujours avoir avec toi ton manteau de pluie et ton maillot de bain en même temps, tu ne sais jamais duquel tu auras besoin… » Et en effet, c’est fou comme ici, il est quasiment impossible de prévoir la météo, non seulement pour le lendemain mais même pour dans une heure !

 

A part cette petite escapade au lac, cette journée aura été plutôt morne et, en colère contre moi-même, je me suis dit que, si les autres il leur suffit de se mettre au bord de la route, de faire du stop et de suivre les panneaux pour faire toutes les promenades qu’ils veulent, pourquoi tu ne prendrais pas le taureau par les cornes toi aussi ? Après tout, la plus petite balade de la Redwood Forest, c’est une demi-heure, ce n’est pas la mort… Ce soir-là, je décide donc que le lendemain, dernière matinée à Rotorua, j’irai seule à cette fameuse Redwood Forest et je verrai bien, là-bas, au culot si je trouve quelqu’un pour m’accompagner !

 

Donc allez, le lendemain, jeudi 8 février à 9H, je fonce à la réception, je dis « pouvez-vous m’appeler un taxi s’il vous plaît ? Je vais à la Redwood Forest toute seule, on verra bien ». Mon fameux chauffeur du lundi n’était toujours pas disponible donc, même compagnie que la veille (mais je connaissais les tarifs en vigueur cette fois donc plus de surprise et de toute façon, je m’en fichais complètement, mon envie de faire était bien plus forte). Arrive donc une chauffeur, hyper avenante, qui rigole beaucoup et fort, qui s’extasie de mon voyage en solitaire… Elle me raconte qu’elle est maorie et vit à Rotorua depuis 40 ans et moi, je suis bêtement contente de papoter avec quelqu’un qui soit du coin et ne soit pas un touriste pour une fois !

 

Arrivée au centre d’information de la Redwood Forest, j’expose ma requête : « bonjour, je veux visiter la forêt mais je suis toute seule, y aurait-il quelqu’un pour venir avec moi ? » Je sens bien la gêne du type en face de moi, qui me répond « je ne crois pas mais attendez, je vais demander… » Il va voir une de ses collègues, qui répond « je ne crois pas mais attendez, on va demander… » A ce stade, je savais bien qu’ils allaient me dire non avec le plus de gêne possible et moi, j’en étais à me demander quelle serait la meilleure stratégie pour m’incruster avec des gens sans avoir l’air impolie, quand une dame m’aborde : « si tu veux, nous on a fini mais on peut refaire un tour avec toi, est-ce que c’est suffisant pour toi si on fait juste le tour d’une demi-heure ? »

 

Mais oui, oui, oui, bien sûr que c’est suffisant ! Moi, depuis le début, je veux juste toucher les séquoias géants et sentir cette forêt autour de moi, je n’ai pas besoin que ça dure des heures ! Me voilà donc partie avec ces trois australiens, hyper sympas, qui sont à Rotorua pour cinq jours, à l’occasion d’une course de 160KM qui a lieu samedi. Vous vous rendez compte, 160KM ! Ces gens ont toute mon admiration, en plus de mon affection sans faille pour m’avoir permis de visiter cette magnifique forêt. Je vous jure, avec tout ce que je l’ai attendue, vous avez intérêt à savourer les photos !

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Oui, d’accord, tout le monde n’est pas obligée d’être aussi hystérique et bornée que moi… Mais franchement, je ne regrette pas une seule seconde de m’être faite une montagne de cette sortie parce qu’elle vaut vraiment le coup, cette forêt est douce et magnifique et tellement accueillante … J’adore les forêts, encore plus le matin. Je ne comprends pas pourquoi les gens n’y vont pas plus mais d’un autre côté tant mieux, c’était plus calme.

 

Un temps, je me suis dit que j’étais quand même un peu bête, au lieu de me morfondre deux jours à attendre bêtement j’aurais pu y aller plus tôt… Mais alors, j’aurais peut-être rencontré d’autres gens mais pas ceux-là et ils étaient absolument géniaux… Donc, non, aucun regret et toute sensation d’avoir perdu du temps est évaporée. Et puis, Rebecca, la dame qui m’a abordée, m’a donné son adresse mail en me disant « quel que soit le temps que ça te prend, le jour où tu viens en Australie écris-moi ». Crois-moi, c’est noté et je vais même écrire avant pour savoir comment s’est passée la course !

 

Une fois la promenade finie, ils ne pouvaient pas me ramener parce qu’ils n’allaient pas vers la ville mais moi, de toute façon, j’avais bien envie de me payer un café et de le savourer pour fêter cette sortie. D’accord, je ne suis pas sûre que ce café était digne d’être savouré vu sa qualité, mais à moi il m’a semblé bon parce que j’étais en état de manque et d’euphorie…

 

Ensuite, comme la veille, je pars à la recherche du parking en vue de demander si quelqu’un peut me ramener et, comme la veille, le premier à qui j’expose ma demande me dit « moi, je peux ». En fait, ici, c’est tout à fait normal de demander aux gens qui ont une voiture s’ils peuvent emmener des inconnus en chemin, car en-dehors des grandes villes les transports en commun sont inexistants et les taxis sont hors de prix. Donc, jamais, on n’a l’impression d’être impoli ou d’abuser.

 

C’était un canadien, hyper sympa encore une fois et très avenant, qui vit en Nouvelle-Zélande depuis 20 ans et étaient avec deux amis venus lui rendre visite du Canada. C’était leur dernier jour donc ils voulaient prendre le temps de se dire au revoir (ce qui est tellement normal), du coup il ne m’a pas proposé de me ramener à l’auberge mais m’a laissée devant l’office du tourisme. Là, armée de mon GPS, j’ai trouvé mon chemin toute seule comme une grande (alors que deux jours plus tôt, en revenant du lac Rotorua, j’avais eu besoin d’aide, notamment d’une jeune fille qui avait cherché ma rue pour moi et avait fait demi-tour exprès pour m’accompagner).

 

Jeudi après-midi, au revoir Rotorua, c’était chouette pour de vrai malgré les coups de mou ! Direction Taupo, juste pour une nuit, histoire de voir le lac Taupo, très réputé. C’est grâce à Maria et ses bonnes idées que j’ai pu y aller et j’en suis ravie : Taupo n’est pas prévu (seulement optionnel) dans l’itinéraire de base de Stray et, vu le temps que j’avais passé à Rotorua, je pensais que je ne pourrai pas m’y arrêter. Or, dans l’itinéraire de Stray, il y a une soirée maorie, que l’on peut zapper si on rejoint Taupo par nos propres moyens. Etant donné que j’ai déjà suivi des événements maoris par moi-même, j’ai sans hésitation sauté celui prévu par Stray et j’ai réservé un bus Intercité pour aller à Taupo à la place.

 

Maria et moi prenions donc le même bus Intercité ce jeudi et nous rejoindrons le même bus Stray ce vendredi. En revanche, nous ne sommes pas dans la même auberge à Taupo. Quand même, les gens, j’ai réservé dans une auberge où ils proposent de venir nous chercher en voiture si on ne veut pas marcher avec tous nos bagages ! J’ai lu ça sur leur site et je les ai appelés en mode « vraiment, vous faites ça ? Incroyable ! »

 

En revanche, ils ne m’ont pas proposé de m’emmener au supermarché donc là, j’ai dû me débrouiller toute seule et ce n’était pas simple… Leurs explications étaient assez claires mais cette ville, tout de même, est un peu flippante… Il n’y a pas grand monde dans les rues et des grands carrefours… A un moment, j’ai attendu longtemps pour croiser une âme qui puisse m’aider à traverser… Un jeune néo-zélandais d’origine philippine, voyant mon désarroi, a fini par m’accompagner et, une fois dans cet immense supermarché, il s’agissait de trouver quelqu’un pour m’aider dans les rayons… Là encore, le karma m’a carrément souri : une dame qui était là avec sa fille (adolescente ou jeune adulte déjà) m’a aidé et j’ai pu faire mes courses de base, de quoi subvenir à mes besoins en attendant le prochain arrêt avec le groupe Stray.

 

Une fois à la caisse, cette adorable dame me demande comment je suis arrivée jusqu’ici et, évidemment, vous me connaissez maintenant, j’ai en tête de trouver quelqu’un pour me ramener (elle ou un autre, peu importe…) Donc, je lui dis que je suis venue à pied mais que c’était galère… Bingo, elle me propose de me ramener et me dépose juste devant mon auberge, le bonheur alors que le trajet aller m’avait donné tant de fil à retordre !

 

Ce soir, dans cette auberge, je n’ai rien demandé mais je me retrouve dans une chambre de trois pour moi toute seule, sur un lit simple (c’est-à-dire pas superposé…) Conditions idéales et carrément inespérées pour vous écrire et en plus, je peux écouter ma musique ! J’ai juste socialisé un peu autour de la table du dîner, ce qui m’a permis de demandé à une suissesse, très prévenante et rigolote, de m’aider pour trier les photos que vous avez vues.

 

Le lac Taupo, c’est au programme de demain matin donc vous en verrez des photos dans le prochain article.

 

Et, le prochain article verra également le dénouement de ce suspense absolument insoutenable : Perrine va-t-elle arriver au bout du Tongariro Crossing ou va-t-elle mourir dans d’atroces souffrances avant la fin ? A suivre !

 

Normalement je le fais dimanche si tout va bien, priez pour moi…

 

Punaise il était horriblement long cet article, je suis désolée je m’étale beaucoup trop…

 

Oh et au fait, ça y est, mon premier mois de voyage est passé... Déjà ? ...

4 février 2018

La vidéo promise !

Ca y est, dernier article édité dès que j'ai pu 24H après le postage (parce qu'à la relecture certains passages m'avaient vraiment rendue dingue tellement c'était brouillon), je vous publie enfin la vidéo promise. C'est mon frère, encore lui, qui a trouvé la solution parce que celle sur laquelle je m'acharnais, à savoir tenter de compresser la vidéo pour que Canalblog l'accepte comme un fichier, était totalement inefficiente... J'avais plutôt pas envie du tout de me créer un compte youtube, par peur que mon adresse mail soit visible et parce que ça semblait vraiment compliqué... Mais en 2 secondes, le responsable technique a pris les choses en main à coups de création d'une autre adresse mail puis finalement de création d'un compte de marques et d'autres trucs auxquels je n'ai franchement pas tout compris... Du coup, c'est en ligne et ça semble presque facile, maintenant. Merci grand frère !

 

Et finalement, avec tout ce que j'ai pu m'énerver hier (dans la première version de ce post), la fenêtre de lecture a fini par apparaître... Sérieusement, Canalblog, parfois je ne sais plus si je t'aime ou non... A moins que ce ne soit mon ordinateur le problème parce que ça s'obstinait à ne pas s'afficher chez moi... Bref, je ne sais pas comment ni pourquoi mais ça marche !


 

 

 



 

 

Hey, j'ai une chaîne youtube maintenant...

 

 

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